Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 4.
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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 4.
Bonsoir tout le monde!
Avec un peu d'avance, permettez-moi de vous souhaiter un excellent week-end...
Tout de suite, retrouvons nos héros Coraline et Pierre pour la suite de leur aventure...
Bonne lecture et bonne soirée!
Episode 4
Je ne me souviens pas exactement de combien de temps je suis resté prostré devant cette maison vide...
...A vendre...
Pas plus de comment je suis rentré chez moi! Mais je devais avoir une mine à faire peur, rien qu'au souvenir de l'expression du visage de ma mère...
Il me semble bien qu'elle m'ait demandé ce qu'il se passait et je crois avoir réussi, des sanglots plein la voix, à marmonner un vague «Cora»... Ensuite, plus rien de précis... Ah si! Bizarrement, il pleut à torrent à l' intérieur de la maison, maintenant!
Un matin, je ne sais plus quand au juste, ma mère est entrée dans ma chambre d'un pas décidé.
-Cela a assez duré!, m'a-t' elle fait, d'une voix autoritaire. Cela fait une semaine que tu ne sors plus de cette pièce! Cela pue le fauve, ici! Et demain, tu reprends le travail: Fini les vacances!
Que va dire ton patron si tu te présentes dans cet état? Des Coralines... Il y en a des centaines qui t'attendent au dehors!
-Allez... ! Debout et pas de discussion!, a-t'elle terminé, en sortant de la pièce.
J'ai le cerveau qui fonctionne au ralenti...
Il me semble avoir vaguement perçu les mots: Malade, travail, fauve, Coraline... mais ils n'ont aucun lien entre-eux, aucun sens pour moi! J'ai froid, si froid...
Je reste encore couché un moment... Je gèle carrément, cette fois!
Je suis peut-être en train de mourir, me dis-je.
Étrangement, cette pensée ne me touche pas!
Je constate alors que ma mère a laissé la fenêtre grande ouverte, en sortant de la chambre.
Voilà pourquoi j'ai si froid... Rien à voir avec Coraline...
A cette pensée, allez savoir pourquoi, une sensation étrange m'envahit: Une sorte de rage ou plutôt, de... Comment dire? De violente envie de vivre! C'est cela! Envie de vivre!
Si elle a laissé la fenêtre ouverte exprès, elle a réussi son coup, ma maman: Mon cerveau se remet à fonctionner normalement...
-Comment a-t' elle pu me faire cela? Elle est tout pour moi... et elle... elle...
Je ne parviens pas à trouver les mots qui pourraient décrire ce que je ressens.
Et si elle n'y était pour rien ?, me chuchote une petite voix, venue du plus profond de moi. Et si elle avait été obligée de partir?
Ouais! Mais, on n'écrit pas une lettre de rupture, dans ce cas...
Je réprime les sanglots qui me montent du fond de la gorge...
Réagir! Je dois réagir! Je me lève et me dirige vers la salle de bain.
Le miroir de l'armoire à pharmacie qui me fait face, me renvoie l'image d'un parfait inconnu: Il a le teint pâle, les joues mangées de barbe et se tient voûté, comme si tout le poids du monde reposait sur ses épaules.
Je mets bien cinq minutes avant de me rendre compte que je contemple mon propre reflet...
-Pierre Delcampe, me dis-je, tu avoir avoir dix-neuf ans et ta vie ne va pas s'arrêter à cause d'une « Coraline » qui s'est si bien foutue de ta g...!
La rage me reprend: Cela ne se passera pas comme cela!
Réagir! J'ai l'impression que ce mot clignote dans ma tête comme s'il était écrit en caractères néons...
J'empoigne mon rasoir pour le reposer aussitôt; la barbe ne me va pas mal, après tout! Elle me vieillit un peu.
Je redresse le torse et me ré-examine sans complaisance dans le miroir.
Je mesure toujours un mètre nonante, me semble-t' il. J'ai toujours le même visage ovale, les yeux bleus azur et les cheveux blonds, presque blancs, coupés en courte brosse.
Y' a pas trop de dégât au physique! Pour le mental... Tant pis! On verra plus tard!
J'ai maigri -une semaine sans manger, cela laisse des traces- mais j' ai toujours une carrure suffisamment large que pour en imposer. De plus, j'avais quelques kilos à perdre...
Cora me faisait souvent enrager avec mes débuts de poignées d'amour, comme elle disait...
Cela y est: ces foutus sanglots me reprennent...
Mais non, c'est fini! FINI! Je ne peux plus et ne veux plus jamais penser à cette fille en qui j'avais placé tous mes espoirs... Elle était toute ma vie... Je lui ai donné tout l'amour dont je disposais, et elle... Elle... Qu'elle aille au diable! Et ses de Jarvaux de parents avec elle!
C'est terminé! Le gentil et sentimental Pierre Delcampe vient de mourir...
Le Delcampe nouveau est arrivé... Et il n'est plus prêt à se laisser prendre au piège d'un soit-disant amour: Faite-lui confiance!
Pourtant, quelques part au fond de lui, il sait qu'il y a quelque chose qui cloche; il le sent!
La petite voix intérieure qu'il a déjà entendue lui hurle que quelque chose ne «colle» pas dans cette histoire...
Que jamais Coraline ne ce serait comportée volontairement de telle manière...
Mais le fait est bien là: Elle a disparu sans laisser d'adresse!
Oh, bien sûr..! Le premier mois, j'ai remué ciel et terre pour la retrouver...
Ne serait-ce que pour lui crier à la face ce que je pensais de son attitude...
Je me suis renseigné chez le voisin, celui de la lettre:
-Non, ils ne m'ont pas dits où ils allaient... Vous savez, nous ne nous parlions pas, en dehors du classique «Bonjour/Bonsoir»...
Au bureau de poste, ils n'ont pas donnés d'adresse où faire suivre le courrier...
Chez l'autre voisin, avec un copain déguisé en facteur, j'ai essayé le coup du faux colis à livrer en mains propres... Peine perdue! Ils se sont volatilisés! A croire qu'ils n'ont jamais existé!
Découragé, j'ai abandonné les recherches...
Chapitre 3
Pour ne pas penser, la totalité de mon temps, soirées et week-ends compris, est consacrée à mon travail, désormais!
Je ne sors pas! Cela ne me tente même pas!
Les super-soirées dansantes de Pont? J'ai déjà donné, merci!
Les quelques rares amis que j'avais ne me fréquentent plus: J'ai un caractère trop renfermé, paraît-il.
Mon meilleur copain, Cédric, a quitté Pont, obligé de suivre ses parents à Bruxelles, où ils ont élus domicile depuis le changement de boulot de son père.
Mes seules distractions: Mes cours de karaté, deux soirs par semaine et la piscine, de temps en temps. Mes journées commencent dès sept heures du matin et il est rare qu'elles se terminent avant les vingt et une, au grand désespoir de mes parents qui se plaignent de ne plus jamais me voir, bien que vivant sous le même toit.
Les horaires dingues que je m'impose m'aident beaucoup...
La profonde blessure que je porte au cœur se referme doucement...
Du moins se fait-elle moins sentir...
Tant que personne ne vient me faire penser à mon amour disparu!
Le temps, qui n'a rien d'autre à faire, s'écoule...
Décembre voit arriver la fin de mon stage... Et la première année de la mystérieuse disparition de Coraline...
J'appréhende déjà la semaine de congé traditionnelle de l'entre-deux fêtes...
Que je vais bien pouvoir faire pendant ce temps?, me demandes-je, anxieux.
Mes parents ont bien insisté pour que je les accompagne -je ne sais déjà plus où- pour les réveillons... mais cela ne me dit rien. J'ai décliné poliment...
Je préfère rester avec ma solitude.
Pour m'occuper, j'ai rangé le grenier familial. J'en ai redescendu la vieille chaîne stéréo, -rangée là-haut depuis l'acquisition d'un tout nouveau matériel hyper-sophistiqué, auquel personne n'ose toucher par crainte de l’abîmer- avec sa platine et un stock de vieux disques, en vinyle.
Depuis, mis à part mes cours d'arts martiaux, je ne fais rien sinon rêver à Cora, les yeux au plafond, couché sur mon lit.
A mes côtés la seule chose qui me reste d'elle: Une petite photo sale...
Sur la platine tourne -quasi en boucle- un vieux Jo Dassin.
-Où es-tu? Que fais-tu? Est-ce que j'existe encore pour toi?, demande-t'il à une inconnue.
« L'été indien », je crois que cela s'appelle... Un must! Si vous ne connaissez pas, je vous le recommande... Rien de tel que pour entretenir le « blues »...
Quand on y pense bien; mon attitude est absolument incompréhensible! Cora et moi ne nous sommes, après tout, fréquentés qu'un an et demi avant sa brutale disparition.
Pourquoi y suis-je toujours autant accroché? Est-ce vraiment cela, le grand amour?
Heureusement, cette période de vacances se termine!
Mon stage fini, Monsieur Grandjean m'a immédiatement ré-engagé, en qualité d'ouvrier qualifié, cette fois! Avec une substantielle augmentation de salaire, of course!
-Pierre, tu ne m'as toujours donné tes dates de congés d'été, me dit-il un jour de mai 1997.
-Comment? Encore des congés? Mais on vient juste d'en prendre! C'est vraiment nécessaire?, lui demandai-je plaintivement.
-Ah ben oui!... Aux yeux de la législation... Tu dois prendre tes congés! Y' a rien à faire!, me fait-il en riant.
-Mais que voulez-vous que j'en fasse, moi, des congés? Je n'ai rien de prévu et à part m'ennuyer (et ressasser mes idées noires, pensai-je), je ne vois pas vraiment pas...
Il me semble soudain perdu dans une profonde réflexion...
-J'ai bien une idée pour t'occuper, mais..., dit-il au bout d'un petit moment.
-Mais?
-Tu veux bien prendre tes vacances du 15 juillet au 15 août?, reprend-il.
-Oui, oui! Peu importe! Quand cela vous arrange!
-Alors voilà ce que l'on va faire...
Sa proposition me laisse sans voix: Il me demande tout simplement de le remplacer à la tête de son entreprise, le temps que lui parte en vacances... Vacances auxquelles il tient particulièrement car cela fait six ans qu'ils ne sont pas partis, son épouse et lui, précise-t' il.
-Tu seras officiellement en congé en tant qu'ouvrier et je te déclarerai comme gérant temporaire pour cette période. Personne ne peux rien y redire!
Moi, gérer le garage! A vingt ans! Le rêve de ma vie...
Pas mal, pour un péquenot de village inculte, n'est-ce pas, Monsieur de Jarvaux?
Tiens? Pourquoi est-ce que je pense à lui, subitement?
La rage froide qui m'habitait a depuis longtemps fait place à une détermination féroce.
J'arriverai exactement là où je le veux, dans ma vie, et rien ne pourra m'arrêter!
Mon seul «talon d'Achille» reste une certaine C..., dont je n'ai aucune nouvelle depuis bien longtemps.
Je ne l'oublierai jamais, je crois! Je ne l'ai pas remplacée...
Des dizaines de fois, j'ai cru la voir sur la place de Pont... Dans un magasin... Partout...
Hélas, ce n'était qu'une vague ressemblance...
J'ai beau me raisonner, la traiter mentalement, elle et ses parents, de tous les noms d'oiseaux qui me viennent à l'esprit... Son souvenir, son rire, son odeur restent accrochés à ma mémoire! Je suis littéralement envoûté par elle! Elle a été et restera, je le crains bien, mon seul et unique amour...
Monsieur Grandjean, au retour de ses vacances, est enchanté par mon intérim. Tout s'est parfaitement déroulé.
-Eh bien, dit-il en riant, je n'ai plus qu' à repartir... Avec quelqu'un comme toi aux commandes; je n'ai pas de craintes à avoir!
Vers la mi-octobre -alors que j' effectue une «mise au point» difficile sur un ancêtre automobile- il vient me trouver, soucieux apparemment.
-Passe au bureau, quand tu auras terminé cela!, me fait-il, laconique.
A suivre
Avec un peu d'avance, permettez-moi de vous souhaiter un excellent week-end...
Tout de suite, retrouvons nos héros Coraline et Pierre pour la suite de leur aventure...
Bonne lecture et bonne soirée!
Episode 4
Je ne me souviens pas exactement de combien de temps je suis resté prostré devant cette maison vide...
...A vendre...
Pas plus de comment je suis rentré chez moi! Mais je devais avoir une mine à faire peur, rien qu'au souvenir de l'expression du visage de ma mère...
Il me semble bien qu'elle m'ait demandé ce qu'il se passait et je crois avoir réussi, des sanglots plein la voix, à marmonner un vague «Cora»... Ensuite, plus rien de précis... Ah si! Bizarrement, il pleut à torrent à l' intérieur de la maison, maintenant!
Un matin, je ne sais plus quand au juste, ma mère est entrée dans ma chambre d'un pas décidé.
-Cela a assez duré!, m'a-t' elle fait, d'une voix autoritaire. Cela fait une semaine que tu ne sors plus de cette pièce! Cela pue le fauve, ici! Et demain, tu reprends le travail: Fini les vacances!
Que va dire ton patron si tu te présentes dans cet état? Des Coralines... Il y en a des centaines qui t'attendent au dehors!
-Allez... ! Debout et pas de discussion!, a-t'elle terminé, en sortant de la pièce.
J'ai le cerveau qui fonctionne au ralenti...
Il me semble avoir vaguement perçu les mots: Malade, travail, fauve, Coraline... mais ils n'ont aucun lien entre-eux, aucun sens pour moi! J'ai froid, si froid...
Je reste encore couché un moment... Je gèle carrément, cette fois!
Je suis peut-être en train de mourir, me dis-je.
Étrangement, cette pensée ne me touche pas!
Je constate alors que ma mère a laissé la fenêtre grande ouverte, en sortant de la chambre.
Voilà pourquoi j'ai si froid... Rien à voir avec Coraline...
A cette pensée, allez savoir pourquoi, une sensation étrange m'envahit: Une sorte de rage ou plutôt, de... Comment dire? De violente envie de vivre! C'est cela! Envie de vivre!
Si elle a laissé la fenêtre ouverte exprès, elle a réussi son coup, ma maman: Mon cerveau se remet à fonctionner normalement...
-Comment a-t' elle pu me faire cela? Elle est tout pour moi... et elle... elle...
Je ne parviens pas à trouver les mots qui pourraient décrire ce que je ressens.
Et si elle n'y était pour rien ?, me chuchote une petite voix, venue du plus profond de moi. Et si elle avait été obligée de partir?
Ouais! Mais, on n'écrit pas une lettre de rupture, dans ce cas...
Je réprime les sanglots qui me montent du fond de la gorge...
Réagir! Je dois réagir! Je me lève et me dirige vers la salle de bain.
Le miroir de l'armoire à pharmacie qui me fait face, me renvoie l'image d'un parfait inconnu: Il a le teint pâle, les joues mangées de barbe et se tient voûté, comme si tout le poids du monde reposait sur ses épaules.
Je mets bien cinq minutes avant de me rendre compte que je contemple mon propre reflet...
-Pierre Delcampe, me dis-je, tu avoir avoir dix-neuf ans et ta vie ne va pas s'arrêter à cause d'une « Coraline » qui s'est si bien foutue de ta g...!
La rage me reprend: Cela ne se passera pas comme cela!
Réagir! J'ai l'impression que ce mot clignote dans ma tête comme s'il était écrit en caractères néons...
J'empoigne mon rasoir pour le reposer aussitôt; la barbe ne me va pas mal, après tout! Elle me vieillit un peu.
Je redresse le torse et me ré-examine sans complaisance dans le miroir.
Je mesure toujours un mètre nonante, me semble-t' il. J'ai toujours le même visage ovale, les yeux bleus azur et les cheveux blonds, presque blancs, coupés en courte brosse.
Y' a pas trop de dégât au physique! Pour le mental... Tant pis! On verra plus tard!
J'ai maigri -une semaine sans manger, cela laisse des traces- mais j' ai toujours une carrure suffisamment large que pour en imposer. De plus, j'avais quelques kilos à perdre...
Cora me faisait souvent enrager avec mes débuts de poignées d'amour, comme elle disait...
Cela y est: ces foutus sanglots me reprennent...
Mais non, c'est fini! FINI! Je ne peux plus et ne veux plus jamais penser à cette fille en qui j'avais placé tous mes espoirs... Elle était toute ma vie... Je lui ai donné tout l'amour dont je disposais, et elle... Elle... Qu'elle aille au diable! Et ses de Jarvaux de parents avec elle!
C'est terminé! Le gentil et sentimental Pierre Delcampe vient de mourir...
Le Delcampe nouveau est arrivé... Et il n'est plus prêt à se laisser prendre au piège d'un soit-disant amour: Faite-lui confiance!
Pourtant, quelques part au fond de lui, il sait qu'il y a quelque chose qui cloche; il le sent!
La petite voix intérieure qu'il a déjà entendue lui hurle que quelque chose ne «colle» pas dans cette histoire...
Que jamais Coraline ne ce serait comportée volontairement de telle manière...
Mais le fait est bien là: Elle a disparu sans laisser d'adresse!
Oh, bien sûr..! Le premier mois, j'ai remué ciel et terre pour la retrouver...
Ne serait-ce que pour lui crier à la face ce que je pensais de son attitude...
Je me suis renseigné chez le voisin, celui de la lettre:
-Non, ils ne m'ont pas dits où ils allaient... Vous savez, nous ne nous parlions pas, en dehors du classique «Bonjour/Bonsoir»...
Au bureau de poste, ils n'ont pas donnés d'adresse où faire suivre le courrier...
Chez l'autre voisin, avec un copain déguisé en facteur, j'ai essayé le coup du faux colis à livrer en mains propres... Peine perdue! Ils se sont volatilisés! A croire qu'ils n'ont jamais existé!
Découragé, j'ai abandonné les recherches...
Chapitre 3
Pour ne pas penser, la totalité de mon temps, soirées et week-ends compris, est consacrée à mon travail, désormais!
Je ne sors pas! Cela ne me tente même pas!
Les super-soirées dansantes de Pont? J'ai déjà donné, merci!
Les quelques rares amis que j'avais ne me fréquentent plus: J'ai un caractère trop renfermé, paraît-il.
Mon meilleur copain, Cédric, a quitté Pont, obligé de suivre ses parents à Bruxelles, où ils ont élus domicile depuis le changement de boulot de son père.
Mes seules distractions: Mes cours de karaté, deux soirs par semaine et la piscine, de temps en temps. Mes journées commencent dès sept heures du matin et il est rare qu'elles se terminent avant les vingt et une, au grand désespoir de mes parents qui se plaignent de ne plus jamais me voir, bien que vivant sous le même toit.
Les horaires dingues que je m'impose m'aident beaucoup...
La profonde blessure que je porte au cœur se referme doucement...
Du moins se fait-elle moins sentir...
Tant que personne ne vient me faire penser à mon amour disparu!
Le temps, qui n'a rien d'autre à faire, s'écoule...
Décembre voit arriver la fin de mon stage... Et la première année de la mystérieuse disparition de Coraline...
J'appréhende déjà la semaine de congé traditionnelle de l'entre-deux fêtes...
Que je vais bien pouvoir faire pendant ce temps?, me demandes-je, anxieux.
Mes parents ont bien insisté pour que je les accompagne -je ne sais déjà plus où- pour les réveillons... mais cela ne me dit rien. J'ai décliné poliment...
Je préfère rester avec ma solitude.
Pour m'occuper, j'ai rangé le grenier familial. J'en ai redescendu la vieille chaîne stéréo, -rangée là-haut depuis l'acquisition d'un tout nouveau matériel hyper-sophistiqué, auquel personne n'ose toucher par crainte de l’abîmer- avec sa platine et un stock de vieux disques, en vinyle.
Depuis, mis à part mes cours d'arts martiaux, je ne fais rien sinon rêver à Cora, les yeux au plafond, couché sur mon lit.
A mes côtés la seule chose qui me reste d'elle: Une petite photo sale...
Sur la platine tourne -quasi en boucle- un vieux Jo Dassin.
-Où es-tu? Que fais-tu? Est-ce que j'existe encore pour toi?, demande-t'il à une inconnue.
« L'été indien », je crois que cela s'appelle... Un must! Si vous ne connaissez pas, je vous le recommande... Rien de tel que pour entretenir le « blues »...
Quand on y pense bien; mon attitude est absolument incompréhensible! Cora et moi ne nous sommes, après tout, fréquentés qu'un an et demi avant sa brutale disparition.
Pourquoi y suis-je toujours autant accroché? Est-ce vraiment cela, le grand amour?
Heureusement, cette période de vacances se termine!
Mon stage fini, Monsieur Grandjean m'a immédiatement ré-engagé, en qualité d'ouvrier qualifié, cette fois! Avec une substantielle augmentation de salaire, of course!
-Pierre, tu ne m'as toujours donné tes dates de congés d'été, me dit-il un jour de mai 1997.
-Comment? Encore des congés? Mais on vient juste d'en prendre! C'est vraiment nécessaire?, lui demandai-je plaintivement.
-Ah ben oui!... Aux yeux de la législation... Tu dois prendre tes congés! Y' a rien à faire!, me fait-il en riant.
-Mais que voulez-vous que j'en fasse, moi, des congés? Je n'ai rien de prévu et à part m'ennuyer (et ressasser mes idées noires, pensai-je), je ne vois pas vraiment pas...
Il me semble soudain perdu dans une profonde réflexion...
-J'ai bien une idée pour t'occuper, mais..., dit-il au bout d'un petit moment.
-Mais?
-Tu veux bien prendre tes vacances du 15 juillet au 15 août?, reprend-il.
-Oui, oui! Peu importe! Quand cela vous arrange!
-Alors voilà ce que l'on va faire...
Sa proposition me laisse sans voix: Il me demande tout simplement de le remplacer à la tête de son entreprise, le temps que lui parte en vacances... Vacances auxquelles il tient particulièrement car cela fait six ans qu'ils ne sont pas partis, son épouse et lui, précise-t' il.
-Tu seras officiellement en congé en tant qu'ouvrier et je te déclarerai comme gérant temporaire pour cette période. Personne ne peux rien y redire!
Moi, gérer le garage! A vingt ans! Le rêve de ma vie...
Pas mal, pour un péquenot de village inculte, n'est-ce pas, Monsieur de Jarvaux?
Tiens? Pourquoi est-ce que je pense à lui, subitement?
La rage froide qui m'habitait a depuis longtemps fait place à une détermination féroce.
J'arriverai exactement là où je le veux, dans ma vie, et rien ne pourra m'arrêter!
Mon seul «talon d'Achille» reste une certaine C..., dont je n'ai aucune nouvelle depuis bien longtemps.
Je ne l'oublierai jamais, je crois! Je ne l'ai pas remplacée...
Des dizaines de fois, j'ai cru la voir sur la place de Pont... Dans un magasin... Partout...
Hélas, ce n'était qu'une vague ressemblance...
J'ai beau me raisonner, la traiter mentalement, elle et ses parents, de tous les noms d'oiseaux qui me viennent à l'esprit... Son souvenir, son rire, son odeur restent accrochés à ma mémoire! Je suis littéralement envoûté par elle! Elle a été et restera, je le crains bien, mon seul et unique amour...
Monsieur Grandjean, au retour de ses vacances, est enchanté par mon intérim. Tout s'est parfaitement déroulé.
-Eh bien, dit-il en riant, je n'ai plus qu' à repartir... Avec quelqu'un comme toi aux commandes; je n'ai pas de craintes à avoir!
Vers la mi-octobre -alors que j' effectue une «mise au point» difficile sur un ancêtre automobile- il vient me trouver, soucieux apparemment.
-Passe au bureau, quand tu auras terminé cela!, me fait-il, laconique.
A suivre
loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
Age : 67
Localisation : Waterloo. Belgique
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