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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 5.

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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 5. Empty Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 5.

Message  loudé Mallorca Lun 23 Déc - 20:08

Bonsoir tout le monde.
Très heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode de votre histoire...

Extrait de l'épisode du jour:
"En poussant sa porte, je me vois déjà en train de grossir la file des demandeurs d'emplois... C'est que des garages automobiles, y' en a pas légion par ici... Je dirais même que c'est le seul dans un rayon de trente kilomètres!
-Assieds-toi... Voilà!, attaque-t' il, d'emblée. J'ai bien réfléchi... J'ai soixante-trois ans... Nous avons, Madame Grandjean et moi, de plus en plus souvent envie de vacances, de voyages...
Il laisse passer un blanc..."

Passez une excellente soirée, bonne lecture et à demain pour la suite.

Episode 5

Qu'ai-je bien pu faire?J'ai beau réfléchir, je ne trouve rien! Aucune faute, même minime, à me reprocher...
En poussant sa porte, je me vois déjà en train de grossir la file des demandeurs d'emplois... C'est que des garages automobiles, y' en a pas légion par ici... Je dirais même que c'est le seul dans un rayon de trente kilomètres!
-Assieds-toi... Voilà!, attaque-t' il, d'emblée. J'ai bien réfléchi... J'ai soixante-trois ans... Nous avons, Madame Grandjean et moi, de plus en plus souvent envie de vacances, de voyages...
Il laisse passer un blanc.
-En un mot comme en cent, reprend-il, ma femme et moi en avons marre de cette vie. Nous voulons en profiter encore un peu avant qu'il ne soit trop tard...
Je l'écoute silencieusement, me demandant bien où il veut en venir...
-Je me dis que je n'étais pas plus vieux que toi quand j'ai ouvert cet atelier automobile, continue-t' il. Tu le connais bien, maintenant. Tu connais parfaitement son potentiel et son chiffre d'affaire...
Un nouveau blanc...
-Est-ce qu'il t'intéresse?, me fait-il soudain, à brûle-pourpoint.
Je mets quelques minutes avant de comprendre.
Est-il réellement en train de me demander si, moi, Pierre Delcampe, je veux reprendre son entreprise?
-Je, heu... commence-je.
-Non! Ne réponds pas tout de suite! Je sais que ma proposition te surprend... Mais je te le dis: Nous avons bien réfléchi, Madame Grandjean et moi. Nous en avons vraiment marre de tous ces soucis, de ces responsabilités...
-Je veux arrêter le plus vite possible maintenant!, continue-t' il. Que je remette mes affaires, à toi ou à un autre, peu importe! Mais j'avoue que j'aimerai bien que ce soit toi qui prenne la relève. Tu es né pour exercer ce métier. Penses-y sérieusement et donne-moi ta réponse pour la fin du mois, OK?
Je suis abasourdi! Bien sûr, mon rêve a toujours été d'avoir mon entreprise...
Mais je viens juste d'avoir vingt et un ans... Est-ce bien raisonnable?
La proposition fait néanmoins son chemin de ma tête...
Mes parents, à qui je demande conseil, me répondent:
-Tu en as la capacité; tu as fait les études pour non? Et tu en as toujours eu envie, alors? Qu'est-ce que tu attends? Fonce!, me conseille maman.
-De plus, ajoute mon père, je sais que tu ne t'en es jamais soucié puisque nous l'avons toujours géré pour toi, mais tu as de l'argent! Pas des millions, mais suffisamment que pour te lancer. Ta mère et moi n'avons jamais dépensé un fifrelin de tes salaires... Toi non plus, du reste!
Le deux janvier mille neuf cent nonante huit, après la traditionnelle semaine de congés d'entre-fêtes, ré-ouvrait le garage Grandjean, le plus grand garage automobile dans un rayon de trente kilomètres, autour de Pont-du-Roy: Rien de bien nouveau!
Une infime différence, toutefois: Le grand panneau de bois fixé sur la façade du bâtiment qui annonçait «Garage Grandjean. Toutes marques automobiles» a été remplacé. Sur le nouveau, on peut lire: « Les Ateliers de Pierre », en lettres grosses bleues sur fond jaune.
Si seulement Coraline pouvait voir cela!, songe-je, mélancolique.

****

Coraline s'agite et se tourne sur son lit.
-Maman, maman?, appelle-t'elle, dans son sommeil.
Une main douce et apaisante se pose sur son front...
-Là, là... Ce n'est rien! Je suis là; dort encore un peu..., chuchote doucement une voix inconnue, près de son oreille.
Elle ouvre les yeux: Le soleil, qui entre à flots par une grande baie vitrée, les lui fait refermer aussitôt!
Elle ressent une drôle d'impression... Elle a la tête vide...
Deuxième tentative, prudente, pour ouvrir les yeux.
-Alors, on se réveille enfin?, dit la voix entendue peu avant.
Dans le contre-jour de la baie se découpe, en noir, une silhouette féminine.
Posant la main droite au-dessus de ses sourcils -comme le font les indiens dans les vieux westerns-, elle tente de s'asseoir, tout en demandant:
-Où suis-je? Qui êtes-vous?
L'effort fait pour s'asseoir provoque un étourdissement et elle retombe, le dos sur le lit.
Ses yeux s'habituant à la lumière ambiante, elle commence à distinguer le visage de celle qui lui parle: Une jeune inconnue, assez jolie, sensiblement du même âge qu'elle et qui la contemple amicalement.
-Je m' appelle Mélanie, dit-elle. J'ai quinze ans et je suis ta copine de chambre.
C'est seulement alors que Coraline remarque un anachronisme dans la situation: La jeune fille qui se tient debout au pied de son lit est totalement, entièrement, intégralement...nue!
Même la petite touffe de poils noirs geai ornant son pubis est visible! Nue de chez nue!
Ce n'est pas possible! Je rêve: Je vais me réveiller!, pense-t' elle.
Elle cligne plusieurs fois des yeux, les ré-ouvrent pour constater que Mélanie est toujours là et... toujours aussi nue!
-Je, euh... Où sommes-nous? Pourquoi es-tu dans cette... heu, tenue?
Éclatant de rire, Mélanie lui répond:
-Ah, cela... ? Cela surprend, n'est-ce-pas? C'est notre tenue anti-évasion! Nous devons la «porter» vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ici! Mais on s'y habitue vite, tu verras... D'autant qu'il ne fait jamais vraiment froid, par ici. D'ailleurs, je te signale que tu es dans la même que moi, alors..., dit-elle encore, en riant de plus belle.
Baissant les yeux, Coraline, rouge cramoisi, ne peut que se rendre à l'évidence: elle aussi est... Machinalement, sa main droite tente de se saisir d'un drap de lit pour se couvrir: Peine perdue! Il n'y a ni draps, ni couvertures à proximité!
Elle tente alors de dissimuler le plus possible sa nudité avec les moyens du bord, à savoir ses mains et ses bras.
Cela n'a pour effet que de déclencher une autre crise d' hilarité de sa nouvelle copine.
-On dirait un singe, comme cela!, fait-elle.
-Cela ne sert à rien!, continue-t' elle. Tu dois t' y habituer, c'est tout...Il n'y a rien d'autre à faire! Tu ne trouveras pas un vêtement ou quelque chose s'en approchant dans toute la «Villa Luna»... Et pourtant, c'est grand, crois-moi! C'est comme cela qu'«ils» nous empêchent de partir...
Coraline la fixe les yeux ronds et la bouche ouverte, totalement ébahie...
-Ferme ta bouche!, fait Mélanie, en pouffant. Tu vas avaler une mouche!
Cette dernière remarque détend un peu Cora qui se hasarde à demander:
-Villa Luna? C'est...C'est quoi?
-Ben... Comment t'expliquer cela? Tu vois, toi comme moi, on a fait une «grosse bêtise», non?, dit-elle, en désignant son ventre du pouce.
Disons que c'est ici que nous devons «expier de notre faute»... Nous ne manquons de rien, sommes au soleil dans un grand parc, suivies par les meilleurs médecins... Mais nous ne pouvons pas entrer -à leurs demandes, pour nous faire bien comprendre l'énormité de notre acte, paraît-il- en contact avec nos parents et nous pourrons pas sortir de cette propriété avant d'avoir atteint nos dix-huit ans!
C'est pour cela que nous devons rester toutes -nous sommes quinze ici, en ce moment- nues! A supposer que nous arrivions à sortir... Où irions-nous, nues et enceintes, comme nous le sommes?
En prison! Ils m'ont envoyée en prison!, pense Coraline désespérée. Et quelle prison! Nue comme un animal... Jusqu'à mes dix-huit ans! Mon dieu, Pierre. Te reverrais-je jamais?
-Bon! Tu te sens assez en forme que pour visiter ton nouveau domaine maintenant ou tu veux dormir encore un peu?
-Vi...Vi...Visiter mon nouveau domaine?, bégaye Coraline. Dans cette tenue? Vous... Tu ne parles pas sérieusement, quand même?
-Ben si! Je pensais que tu avais compris! Nue tu es et nue tu resteras...Jusqu'à tes dix-ans, en tout cas!
Un cauchemar! Je fais un cauchemar! Ce n'est pas possible! Je vais me réveiller...
-Alors, tu te décides? Tu sais, aujourd'hui ou demain, tu seras bien obligée de sortir de cette chambre... Ne serait-ce que pour manger, par exemple...
A ce moment, quelques coups discrets sont frapper à la porte de la chambre des jeunes filles...
Avant que Coraline n'ai le temps de dire quoi que ce soit, Mélanie a déjà crié:
-Entrez!
Coraline redevient rouge écarlate: Une inconnue d'une quarantaine d'années, elle aussi «vêtue» de sa seule tenue de naissance, vient d'entrer dans la pièce.
-Maria, se présente-t' elle, d'une voix douce. (Elle prononce Mar-I-a, à l'espagnole.) Je suis la directrice de ce centre... Je suppose que tu meurs d'envie de savoir ce que tu fais ici et ce que tu vas devenir ensuite, non?
-Je vous laisse entre-vous, dit Mélanie, avant de sortir par la baie vitrée que Cora avait pris pour une fenêtre, à son réveil.
De sa voix douce, Maria explique la vie à «Villa Luna» à une Coraline attentive, de plus en plus abasourdie au fur et à mesure de l'avancement du récit.
Elle lui dit que c'est sa mère qui l'a amenée, après l'avoir droguée, parce qu'elle pensait que c'était la meilleure solution pour sa petite fille, son père l'ayant définitivement rejetée... Bannie...
Lui dit encore qu'elle ne doit s'inquiéter de rien: Elle va trouver tout ce dont elle a besoin ici. Les meilleurs soins, les meilleurs cours... Elle sera pleinement capable en sortant du centre de mener de front une carrière professionnelle et l'éducation de son enfant. On lui apprendra comment faire. On l'assistera même, si nécessaire.
Elle explique aussi que si elle réussit ses études, le centre lui procurera un emploi rémunérateur en adéquation avec celles-ci, poursuit en lui expliquant pourquoi elles doivent vivre nues, l'assure que, par respect pour les pensionnaires, le personnel de «Villa Luna» travaille dans la même tenue...
-Pour nous empêcher de fuir..., murmure comme pour elle-même Coraline, songeuse, à mi-voix.
-Bien! Je vois que tu as tout compris!, dit Maria, en souriant. Je dois encore te dire une chose, la dernière, mais la moins agréable: Ton cas est particulier... Ta maman nous a prié de ne pas te laisser tomber quand tu auras atteint l'âge de nous quitter. Elle a insisté pour que nous nous occupions de toi comme si nous étions ta famille...
Elle a tout spécialement insisté sur ce point: Ne tente pas de les retrouver. Jamais!
Ton père peut être quelqu'un de très, très violent! Elle a très peur de ses réactions et ne veut pas que tu coures le moindre risque... Surtout quand tu auras bébé...
Ta vie est ici, maintenant! Je suis même autorisée à te dire où te trouves; ta maman te fait suffisamment confiance pour être sûre que tu ne tenteras rien: Tu es à Palma de Mallorca, une île des Baléares, très touristique, au large de Barcelone.
Je te demanderai de tenir cela pour toi; les autres filles n'en savent rien! Promets-moi que je peux te faire confiance, moi aussi... Promets-moi que tu ne tenteras pas de t'enfuir et nous serons les meilleures amies du monde!, achève-t' elle.
Coraline, qui est passée de la colère au dépit et du dépit au désespoir, promet, d'une toute petite voix.
-Je ne les reverrai donc jamais?, demande-t' elle, tristement.
-J'ai bien peur que non, lui répond Maria. Mais, tu sais, il ne faut jamais jurer de rien! Qui sait ? Un jour peut-être ton père te pardonnera ce qu'il considère actuellement comme un affront personnel, et alors...
Anéantie, Coraline se recouche sur le lit et se laisse aller à son chagrin. Des bribes de souvenirs lui reviennent à la mémoire: Son père, les yeux fous, qui hurle sur elle dans le grand salon, le docteur, qui lui fait une piqûre, un trajet en voiture, sa mère ... qui lui dit de boire, que cela lui fera du bien..., un bateau...
Elle pleure, pleure et pleure encore...
A suivre

loudé Mallorca

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