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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 7.

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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 7. Empty Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 7.

Message  loudé Mallorca Jeu 26 Déc - 20:14

Bonsoir à toutes et tous.
Voici votre épisode du jour des aventures de Coraline & Pierre.
Bonne soirée et bonne lecture.

Résumé de l'histoire:
Coraline & Pierre se rencontre un soir de 1994 et tombent immédiatement amoureux, au grand dam du père de la jeune fille.
Quand Coraline se retrouve enceinte des oeuvres de Pierre, sa colère est terrible!
Il va séparer les amoureux d'une bien cruelle façon... mais l'amour triomphe toujours!

Episode 7

Au moment où je le dis, je pense in-petto:
Comment le pourrait-il? Je porte barbe, moustache et cheveux longs, alors que j'étais imberbe et coiffé comme G.I., quand il habitait Pont. Tout le monde là-bas, même ma mère ne m'appelle plus autrement que « Le viking » désormais... En plus, le karaté m' a sculpté de solides muscles... Oui, comment pourrait-il me reconnaître, après tant d' années?
-On se connaît?, dit-il, faisant visiblement un effort de mémoire pour me situer.
-Ah oui! Cela; pour se connaître... On se connaît! Réfléchit bien... T'avais pas un pote, autrefois, à Pont-du-Roy, qui roulait dans la même Renault?
-Pierre?, balbutie-t' il. C'est pas vrai!? Pierre! Pierre Delcampe!
Et de tomber dans les bras l'un et l'autre.
-Comme t'as changé!, fait-il, en m'examinant de la tête aux pieds. Dire que tu ne voulais pas entendre parler de cheveux longs, à l'époque!... On dirait...
-Un viking? Je sais! C'est comme cela qu'ils m'appellent tous à Pont, maintenant...
-Qu'est-ce que tu fais ici? T'es perdu?, me demande-t' il.
Je lui explique l'histoire des portières inversées, raison de ma présence ici.
Tout en parlant, j'ai sorti mon gsm de sa pochette -et oui, j'ai bien dû succomber à la mode du « G », moi aussi- et composé le numéro de mon garage.
-Oui, la dépanneuse! Tu me l'envoies fissa ici, à Braine, rue de l' Essor. Quoi, qui va la conduire? Je ne sais pas, moi! Demande à Jean-Marc, tiens! Sans sa portière, il ne peut quand même rien faire... Autant que je le paie à venir me chercher; cela l'occupera!, dis-je à Anne-Marie, la nouvelle secrétaire que j'ai embauché il y a quelques jours.
-Tu...Tu fais venir une dépanneuse depuis Pont?, dit Cédric, avec un regard incrédule.
-Tu sais, mon patron, Monsieur Lebeau, peut te faire un bon prix pour la réparation. Cela te coûterait certainement moins cher que de faire venir une assistance depuis ton bled!, continue-t' il, en riant.
-T'inquiète! Mon garagiste à moi, 'y peut rien me refuser! D'ailleurs, je ne paierai pas ce dépannage... Pas plus que je ne paierai la réparation, d'ailleurs!
-Et je voudrai bien voir que le boss du garage me dise quelque chose, tiens!, termine-je, sérieux comme un ordonnateur de pompes funèbres.
Cédric me regarde fixement.
Cette fois, cela y est! T'as vraiment pété les plombs!, semblent me dire ses yeux.
-Et tu sais pourquoi il ne me dira rien et ne me fera rien payer?, continue-je, toujours très sérieusement.
-.........?
-Parce-que le boss... C'est moi!
-Toi? Tu rigoles? Non! Tu es patron!? Mais de quel garage?
-Allons... Tu souviens quand même qu'il n'y en a qu'un, à Pont-du-Roy, non ?
-Ne me dit pas que...?
-Si, mon vieux! Grandjean, c'est moi! Depuis 2 ans déjà!
Nous discutons depuis une bonne demi-heure quand je lui fais remarquer, en riant, qu'il ne doit certainement être pas être payé pour bavarder avec un inconnu, sur le trottoir...
Que moi, à la place de son patron, je serai déjà venu le récupérer par le fond de sa salopette pour le ramener à l' atelier...
-Oh, tu sais..., me dit Cédric. Ce pauvre Monsieur Lebeau en serait bien incapable...
Depuis qu'une voiture est tombée d'un pont-élévateur sur son dos...Il a de plus en plus de mal à se déplacer!
-Mais tu as raison!, poursuit-il. Je vais continuer... Viens, je vais te présenter. Tu ne vas pas rester deux heures planté sur un trottoir, à attendre ta dépanneuse!
-Il sera content de te connaître... Et puis, vous pourrez parler «boutique» entre patrons!, termine-t' il, avec une légère pointe d'envie dans la voix.
Me souvenant de ce pourquoi je suis venu à Braine-l' Alleud, je lui assure que j'arrive de suite; je vais d'abord chercher ma portière.
-Attends, je vais t'aider!
Une fois celle-ci casée dans ce qu'il faut bien appeler désormais «l'épave» de ma 5, nous nous dirigeons vers le garage.
Tout en marchant, par pure curiosité professionnelle, j'observe un peu mieux le bâtiment, devant moi. Je devrai plutôt dire: Les bâtiments!
Situés à l'angle d'une petite voie carrossable qui donne accès, pour la gauche, à un champ derrière le garage -champ qui, apparemment, reçoit les vieilles voitures avant leur évacuation pour la fonderie- et pour la droite, à un hangar abandonné, ils sont posés sur un terrain dont j'évalue la longueur, à front de rue, à une cinquantaine de mètres et la profondeur au double.
Il y a l'atelier de réparations proprement dit, qui semble de bonnes dimensions et, accolé à sa gauche, une maison d'habitation...
Une belle et vaste villa moderne, toute fleurie et de « plein-pied », en briques jaunes vernies.
A l'extrême gauche, un autre terrain au gazon bien entretenu, ouvert côté façade et fermé par un mur de briques peint en blanc à l'arrière. Une barrière en interdit l'accès et une clôture grillagée, recouverte de bambou, le sépare de la propriété de l'accessoiriste automobile voisin.
Devant l'ensemble, côté rue, une vaste esplanade goudronnée et trois double pompes à essence...
Le tout ressemble a un garage campagnard que l'on aurait déplacé tout d'un bloc en ville...
Bien que l'on ne puisse pas qualifier, de part ses dimensions, Braine-l'Alleud de ville!
Même si le fameux «Lion de Waterloo», par un caprice de l'histoire, se situe sur le territoire cette commune!
Suivant Cédric, j'entre dans les locaux par la grande porte de l'atelier. Effectivement, c'est grand! Dix mètres sur trente, environs... A gauche, dans un local vitré, un homme d'une cinquantaine d'années, à l'air fatigué et vêtu d'un polo rayé gris et rouge est assis derrière un bureau.
-Monsieur Lebeau, je vous présente Pierre, un ami d'enfance, garagiste lui aussi! C'est lui qui vient de tomber en panne juste devant, dit Cédric, en désignant la rue d'un coup de menton.
-Antoine Lebeau, enchanté!, se présente-t'il, main tendue, en se levant péniblement.
Les présentations effectuées, Cédric retourne à ses occupations.
Très vite, un courant de sympathie passe entre Antoine et moi.
Nous adoptons un tutoiement de bon ton.
Quarante minutes plus tard, ce sont deux presque amis qui se racontent leurs petits et gros soucis de métiers, les problèmes récurrents d' approvisionnement en pièces détachées, les mille et une anecdotes des clients...
-Dommage que tout s'arrête pour moi, dit au bout d'un moment Antoine. Dans deux mois, c'est fini! J'ai fait ce que j'ai pu, mais je n'en peux plus! Mon dos me fait trop souffrir... Je jette l'éponge...
-Tu... arrêtes?
-La mort dans l'âme, crois-moi! Je me fais surtout du soucis pour les trois gars que j'emploie... Que vont-ils devenir? Je n'ai même pas encore osé le leur annoncer... Si encore j'avais pu trouvé quelqu'un pour reprendre les activités...Mais personne! J'ai mis pas mal d' annonces à droite et à gauche... Rien! Aucune réponse!
-C'est d'autant plus malheureux, poursuit-il, que j'avais des contacts avec Aixam, le constructeur des micro-voitures... Ils étaient prêts à me confier l'exclusivité de la marque pour le Brabant Wallon...
Nous en étions à ce stade de la conversation quand l'éclat de feux oranges tournoyants nous fit regarder à l'extérieur, par la fenêtre du bureau:
-Ah, voilà Jean-Marc!, m'écrie-je, soulagé de le voir arriver. C'est la première fois qu'il prend le volant de la dépanneuse et cela m'inquiète un peu.
Cédric, Antoine et moi sortons ensembles.
-Bel engin!, me fait remarquer Antoine, en connaisseur.
Il n'a pas tort : Je l'ai repeinte moi-même en vert et blanc, ma dépanneuse et j'en suis assez fier.
Sur les flancs du plateau mobile de dépannage figure, en grosses lettres:
«Ateliers de Pierre.», suivi de mon numéro de téléphone.
Jean-Marc, en nous apercevant, fait mugir les trois trompes chromées du klaxon, placées sur le toit de la cabine, devant la rampe de feux oranges.
Il exécute -sans aucune hésitation ou tâtonnements- une brillante marche arrière et vient se positionner exactement à l'arrière ma pauvre 5.
D'une souple détente, il saute de la cabine.
La télécommande à la main, il fait descendre le plateau mobile, s'en va défaire le frein à main de ma voiture et l'arrime solidement au câble du treuil automatique.
Il ne lui a pas fallu cinq minutes pour l'embarquer.
-Hé bien !, dis-je, souriant en m'approchant de lui. Tu m'avais caché que tu étais aussi dépanneur...
-Je ne t'ai rien caché du tout!, me fait-il. Tu ne me l'as jamais demandé... Nuance!
-C'est que je n'ai pas toujours été carrossier sous-payé chez Delcampe, moi!, continue-t' il, hilare.
-Sous-payé,... Sous-payé... T'en foutrai, moi, du sous-payé!, que je lui rétorque sur un ton faussement fâché.
-Tu entends cela, Antoine? Et tes ouvriers? Ils se plaignent tout le temps aussi, comme celui-là?, fais-je, le plus sérieusement possible, en désignant Jean-Marc du pouce.
-M'en parle pas!, fait-il, sur le même ton. Patron? C'est une lutte permanente!
-Bon, ben... C'est pas l'tout! On doit y aller!, lance-je, sur une poigne de main à Cédric et à mon nouvel ami Antoine.
-Sinon, mon sous-payé de carrossier, ici présent, le connaissant comme je le connais, va encore me faire des remarques désobligeantes concernant les-patrons-qui-traînent-en route...
Soigneusement, je prends note de leurs coordonnées respectives et nous démarrons en direction de Pont-du-Roy.
J'ai laissé le volant à Jean-Marc; il a l'air de tellement aimer cela...
Chemin faisant, il me confie qu'il a été dépanneur pour le compte de la société X, durant cinq ans. Que cela lui rappelle sa jeunesse de conduire ma dépanneuse... Que...
Je ne l'écoute pas vraiment... Le ronronnement du moteur m'a plongé dans une bienveillante torpeur. Je songe à ce pauvre Antoine... Abandonner un métier qui est à la fois sa passion et son seul hobby.
Cela doit être une décision très difficile à prendre!, me dis-je.
Je songe aussi à Cédric... Quelle chance que de l'avoir retrouvé... Mon seul véritable ami...
Et puis, je suis incapable de penser à quoi que ce soit: Bercé par le monotone ronron du moteur, je dors comme un nouveau né!
La vibration caractéristique que fait un camion lorsqu'on en arrête le moteur, me tire du sommeil.
-Nous sommes arrivés!, me confirme Jean-Marc. Bien dormi?
-Comme un loir! Que vas-tu faire, maintenant? Tu rentres chez toi? Tu sais, je le comprendrais parfaitement: Il est dix-sept heure vingt et tu as «fini journée» depuis vingt minutes.
-Tu rigoles?, me répond-il. Et ma portière? Je vais la peindre aujourd'hui encore! Je tiens à terminer la voiture Lambert demain matin, moi!
Eh oui! Il est comme cela le Jean-Marc! Comme tout mon personnel, d'ailleurs: Toujours prêts, comme les scouts!
Il faut dire que je suis loin d'être un patron tyrannique: Jamais je ne fais la moindre remarque si l'un ou l'autre de mes ouvriers -je préfère les appeler «mes collaborateurs»- arrivent, occasionnellement, avec dix minutes de retard... Cela arrive à tous le monde, une panne de réveil! Tant que le travail est fait à heure et à temps!
Et si d'aventure, l'un ou l'autre doit effectuer une réparation sur son propre véhicule, le garage et tout son équipement est toujours à sa disposition!
J'ai peut-être tort, mais c'est ma méthode de direction de personnel...
Jusqu'ici, je n'ai jamais eu à m'en plaindre!

A suivre.

loudé Mallorca

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