Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 9.
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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 9.
Bonjour à toutes et tous.
Voici la suite de votre histoire...
Bonne lecture, bonne soirée et bon appétit si vous passez à table.
Episode 9
Aujourd'hui, le dix-neuf juin 2004, cela fait quatre ans que je parcoure régulièrement la distance Pont-du-Roy / Braine-l'Alleud, car sur ce qui était autrefois le garage Lebeau est inscrit en grand:
«Ateliers de Pierre. Concessionnaire Aixam. »
Un coup de génie qu'il a eu là, l' Antoine... Et que j'ai rudement bien fait de reprendre à mon compte!
Il me faut bien reconnaître ici que la marque m'a fait des conditions super avantageuses pour que je les représente.
Au début, personne ne voulait entendre parler de ces petits véhicules que l'on peut piloter dès seize ans, prévus pour deux personnes et ne nécessitant qu'un permis de conduire pour cyclomoteur...
Voire même pas de permis du tout, suivant l'âge de son utilisateur.
J'ai dû organiser quelques «journées porte-ouvertes»... Quelques démonstrations... J'en ai même prêtée gratuitement une ou deux -achetées de ma poche- aux clients potentiels.
Quand ils se sont rendus compte que pour circuler en ville, il n'y a rien de plus économique -malgré un prix d'achat élevé, il faut bien le reconnaître-, pas même un cyclomoteur, ils se sont mis à m' acheter massivement ces petits engins étonnants, qui consomment trois litres de mazout au cent kilomètres, ne doivent pas être immatriculés et sont équipés, de série, d'auto-radio lecteur de CD, de lève-vitres électriques, d'un verrouillage central -avec télécommande- et chauffage.
J'ai même vendu à un petit entrepreneur régional deux mini-camions de ma marque!
Cela marchait tellement bien ici, à Braine, qu'un jour, j'ai ramené la dépanneuse de Pont, y ait chargé deux de mes «mini-bolides» et les ai amenés à Pont où personne n'avait encore jamais entendu parler de ce type de véhicule.
Le succès a été fulgurant!
Du jour au lendemain, tout ce que Pont tenait comme ménagères campagnardes, bloquées chez elles pendant que Monsieur monopolisait la voiture familiale pour aller bosser, en a voulu une!
Finies les heures perdues à attendre un bus qui n'arrive pas, les courses du ménage, effectuées à pied, sous une pluie battante, le retour de marché «chargées comme un âne» ou les disputes conjugales parce-que Monsieur ne veut pas se «taper» les magasins samedi!
Mes Aixam ont relégués tout cela au moyen-âge!
Il doit bien en avoir une vingtaine en circulation, rien qu'à Pont.
Bien sûr, tout le monde ne peut pas encore s'en offrir... Mais patience: Les occasions arrivent!
Mes garages sont devenus de véritables mines d'or et ils monopolisent tout mon temps.
Par contre, en ce qui concerne ma vie d'homme...Le Sahara est noir de monde, à côté!
En janvier prochain, il y aura huit ans que je n'ai plus aucune nouvelle de...
Impossible de l'oublier... Coraline... Ma Coraline... Rien que d'y penser, mes yeux se mouillent...
Et pourtant, j'ai essayé de l'oublier! J'ai cru enfin y parvenir dans les bras d'Anne-Marie, ma secrétaire à Pont. Elle a tout pour elle: vive, élégante, charmante... Je ne peux pas! Je ne peux pas!
Toujours SON image s'est interposée entre-nous, au point que le soir où... Je l'ai appelée «Coraline»... Elle m'a simplement regardé tristement.
-Dommage; j'aurai bien voulu faire un bout de chemin avec toi, Pierre! Mais si je sais lutter contre une rivale; je ne peux rien faire contre un fantôme: Je ne suis pas de taille! J'espère pour toi que tu ne poursuis pas une chimère, m'a-t' elle dit, avant de s'en aller.
Depuis, nos relations sont redevenues amicales et professionnelles... C'est tout!
Pour ne pas la laisser vide, j'ai quitté Pont pour emménager dans la maison d'habitation contiguë de mon atelier, à Braine. Officiellement, j'y suis domicilié... Mais je fais si souvent la navette Pont/Braine, que je continue, le plus souvent, à vivre chez mes parents.
L'argent entrant à flots, je me suis lancé -très prudemment- dans la spéculation boursière. J'ai déjà connu quelques jolis succès... Qui m'ont rapportés de plus que confortable bonus!
Un soir de juillet 2005, -pour une fois j'étais chez moi, à Braine et pas chez mes parents à Pont- Cédric m'a fait la surprise de venir me tenir compagnie.
-Ma femme m'a donné permission de minuit!, m'a-t' il dit d'emblée, en s'asseyant dans mon canapé. Mais je crois surtout qu'elle s'inquiète pour toi, a-t' il ajouté, plus sérieux, tout d'un coup.
-Pour moi? Mais je la connais à peine, ta charmante épouse...
-Oui, bon! Disons que JE m'inquiète pour toi alors, si tu préfères. Il n'est pas normal qu'un homme riche, beau et intelligent comme toi soit toujours célibataire à ton âge! Rassure-moi: Tu n'as pas «viré de bord», quand même?
-Moi ?, fais-je, les yeux ronds. Cela va pas, non ? Enfin ! Cédric !
Mais au fond de moi, je comprends qu'il se pose des questions, mon vieux pote...
Je n'ai jamais raconté la fin brutale de mon histoire d'amour d'avec Coraline à personne...
Pas même à lui, mon meilleur ami!
Ce soir-là, je ne sais pas pourquoi: Je lui ai ouvert mon cœur et tout raconté.
Notre rencontre -il s'en souvient très bien: il était là aussi, me rappelle-t' il-, notre première fois et l'arbre gravé à nos noms, là-bas, à Sart-au-leu. L'opposition de son père, de Jarvaux d'Arbois...
Leur disparition inexpliquée un matin de janvier 1996...
-Voilà pourquoi je suis toujours célibataire!, termine-je, en conclusion.
-Quel nom as-tu dis?, m'interrompt-il.
-de Jarvaux d'Arbois! Hubert de Jarvaux d'Arbois: Je ne l'oublierai jamais!
-Cela, c'est bizarre!, continue Cédric. La maison en face de chez ma belle-sœur, Nicole, une baraque comme un château, avec une piscine et un jardin comme un parc, est habitée par des de Jarvaux d'Arbois ou quelque chose dans le genre ... Il me semble que ma belle-sœur m'a dit un jour qu'il n'y avait guère plus de sept, voire huit ans qu'ils étaient arrivés là.
Le rythme de mon cœur, brutalement, s'est accéléré:
-Elle habite où, ta belle-sœur?
-A Waterloo, avenue des Pruniers bleus. C'est à cinq minutes d'ici en voiture! Je lui demanderai demain si elle les connaît.
Et, sur ces bonnes paroles, il m'annonce qu'il rentre chez lui.
-Sinon ma femme va me pendre par où on pend les poires!, s'exclame-t'il encore, hilare. Et ce doit être extrêmement désagréable! ...Et douloureux!
Chapitre 5
Onze heure trente, mardi 1er mai 1996. Un Airbus A 300 aux couleurs de la Thomas Cook airlines, en provenance de Bruxelles, se pose sur la piste de l'aéroport Son Joan à Palma de Mallorca.
Trente minutes plus tard, bagages à la main ou chargés sur de petits chariots métalliques, une foule de touristes, jacassante, joyeuse et bigarrée, se dirige vers les divers autocars qui les amèneront vers leurs hôtels respectifs.
Une élégante jeune femme blonde, manifestement enceinte de plusieurs mois, se sépare de ce groupe bruyant. Elle ne porte qu'un petit bagage à main et se dirige vers la station de taxi toute proche.
-Hôtel Miraflorès, en el centro ciudad, por favor, dit-elle au chauffeur, en s'installant sur la banquette arrière de la voiture.
(Hôtel Miraflorès, au centre-ville, s'il-vous plaît.)
-Con mucho gusto, Señora!, lui répond celui-ci.
(Avec plaisir, Madame.)
Le taxi s'engage habilement dans la circulation dense de la ceinture de Palma. Cinq minutes plus tard, il passe devant la splendide cathédrale qui surplombe le port.
Toujours aussi majestueuse!, songe Marie-Odile, la contemplant au passage, tandis que, prévenant, le chauffeur s'inquiète:
-¿ No tiene calor demasiado, Señora? ¿ Quiere que aumente la climatización?
(Vous n'avez pas trop chaud, Madame? Voulez-vous que j'augmente la climatisation?)
-No, no. Gracias. ¡ Todo es muy bien como esto!
(Non, non. Merci. Tout est très bien comme cela!)
Tournant à droite, le taxi laisse le port derrière lui et s'engage dans la montée qui mène à la place de la Reine, point de départ des nombreux bus sillonnant l'île en tous sens, véritable nœud routier de Palma.
- ¿ Es para pronto, el acontecimiento feliz, Señora?, dit encore le chauffeur, pour meubler le silence.
(L'heureux évènement est pour bientôt, Madame?)
- No sé exactamente... La semana próxima, normalmente.
O la semana siguiente, posiblemente...
(Je ne sais pas exactement.... La semaine prochaine ou la semaine suivante...)
Cinq minutes plus tard, le taxi s'arrête devant un bel hôtel, bâti sur trois étages et dont la façade blanche est garnie de nombreuses jardinières multicolores.
-He aquí, Señora. Estamos allí...
Le taximètre indiquant 250 pesetas, la passagère en donne 300 au chauffeur, en lui précisant:
-Es justo como esto. ¡ No busque la moneda!
(C'est bon comme cela. Ne cherchez pas la monnaie.)
-Muchas gracias Señora. ¡ Hasta pronto, posiblemente y buena estancia en Mallorca!,
(Merci beaucoup, Madame. A bientôt peut-être et bon séjour à Majorque.)
dit encore le chauffeur, avant de repartir.
L'employé de la réception, qui trône derrière un imposant comptoir d'acajou verni, est impeccablement vêtu d'un costume gris. Il a les cheveux noirs si bien coiffés que l'on pourrait croire que chaque soir, il les dépose sur une tête de bois, comme Louis De Funès le fait dans le film: « La grande vadrouille ».
Sourire commercial aux lèvres, il l'accueille d'un:
-Buenos días, Señora. ¿ Puedo ser útil para usted?
(Bonjour, Madame. Puis-je vous être utile?)
-Tengo una reserva en nombre de Octave. Muriel Octave, lui répond-elle, dans la même langue, en posant son bagage sur le rutilant marbre noir du hall de réception.
-Muriel Octave... Muriel Octave... ¡ A he aquí! Cámara 302, 3r piso. Su habitación se encuentra en medio del pasillo, a la derecha. ¡ Los ascensores están en el fondo del pasillo, justo delante de usted!, dit-il, en lui tendant une clé.
La chambre, assez grande, est propre et convenablement meublée par des lits jumeaux, un vaste canapé, une grande garde-robe et une commode où est posée une petite télévision. Dans la pièce attenante: Une salle de bain complète, avec un sèche-cheveux fixé au mur et une toilette.
Enfin, une double porte-fenêtre s'ouvrant sur un petit balcon garni d'une table et deux chaises en plastique blanc, lui procure une agréable vue plongeante sur la ville et, par delà, sur la mer.
Vingt minutes plus tard, Muriel Octave ressort de l'hôtel et se dirige à pied vers le centre-ville où, après avoir effectué divers achats dans plusieurs boutiques et malgré l'état avancé de sa grossesse, elle loue une anonyme Peugeot 106 blanche. Idéale pour se faufiler partout sans attirer l'attention.
****
A suivre
Voici la suite de votre histoire...
Bonne lecture, bonne soirée et bon appétit si vous passez à table.
Episode 9
Aujourd'hui, le dix-neuf juin 2004, cela fait quatre ans que je parcoure régulièrement la distance Pont-du-Roy / Braine-l'Alleud, car sur ce qui était autrefois le garage Lebeau est inscrit en grand:
«Ateliers de Pierre. Concessionnaire Aixam. »
Un coup de génie qu'il a eu là, l' Antoine... Et que j'ai rudement bien fait de reprendre à mon compte!
Il me faut bien reconnaître ici que la marque m'a fait des conditions super avantageuses pour que je les représente.
Au début, personne ne voulait entendre parler de ces petits véhicules que l'on peut piloter dès seize ans, prévus pour deux personnes et ne nécessitant qu'un permis de conduire pour cyclomoteur...
Voire même pas de permis du tout, suivant l'âge de son utilisateur.
J'ai dû organiser quelques «journées porte-ouvertes»... Quelques démonstrations... J'en ai même prêtée gratuitement une ou deux -achetées de ma poche- aux clients potentiels.
Quand ils se sont rendus compte que pour circuler en ville, il n'y a rien de plus économique -malgré un prix d'achat élevé, il faut bien le reconnaître-, pas même un cyclomoteur, ils se sont mis à m' acheter massivement ces petits engins étonnants, qui consomment trois litres de mazout au cent kilomètres, ne doivent pas être immatriculés et sont équipés, de série, d'auto-radio lecteur de CD, de lève-vitres électriques, d'un verrouillage central -avec télécommande- et chauffage.
J'ai même vendu à un petit entrepreneur régional deux mini-camions de ma marque!
Cela marchait tellement bien ici, à Braine, qu'un jour, j'ai ramené la dépanneuse de Pont, y ait chargé deux de mes «mini-bolides» et les ai amenés à Pont où personne n'avait encore jamais entendu parler de ce type de véhicule.
Le succès a été fulgurant!
Du jour au lendemain, tout ce que Pont tenait comme ménagères campagnardes, bloquées chez elles pendant que Monsieur monopolisait la voiture familiale pour aller bosser, en a voulu une!
Finies les heures perdues à attendre un bus qui n'arrive pas, les courses du ménage, effectuées à pied, sous une pluie battante, le retour de marché «chargées comme un âne» ou les disputes conjugales parce-que Monsieur ne veut pas se «taper» les magasins samedi!
Mes Aixam ont relégués tout cela au moyen-âge!
Il doit bien en avoir une vingtaine en circulation, rien qu'à Pont.
Bien sûr, tout le monde ne peut pas encore s'en offrir... Mais patience: Les occasions arrivent!
Mes garages sont devenus de véritables mines d'or et ils monopolisent tout mon temps.
Par contre, en ce qui concerne ma vie d'homme...Le Sahara est noir de monde, à côté!
En janvier prochain, il y aura huit ans que je n'ai plus aucune nouvelle de...
Impossible de l'oublier... Coraline... Ma Coraline... Rien que d'y penser, mes yeux se mouillent...
Et pourtant, j'ai essayé de l'oublier! J'ai cru enfin y parvenir dans les bras d'Anne-Marie, ma secrétaire à Pont. Elle a tout pour elle: vive, élégante, charmante... Je ne peux pas! Je ne peux pas!
Toujours SON image s'est interposée entre-nous, au point que le soir où... Je l'ai appelée «Coraline»... Elle m'a simplement regardé tristement.
-Dommage; j'aurai bien voulu faire un bout de chemin avec toi, Pierre! Mais si je sais lutter contre une rivale; je ne peux rien faire contre un fantôme: Je ne suis pas de taille! J'espère pour toi que tu ne poursuis pas une chimère, m'a-t' elle dit, avant de s'en aller.
Depuis, nos relations sont redevenues amicales et professionnelles... C'est tout!
Pour ne pas la laisser vide, j'ai quitté Pont pour emménager dans la maison d'habitation contiguë de mon atelier, à Braine. Officiellement, j'y suis domicilié... Mais je fais si souvent la navette Pont/Braine, que je continue, le plus souvent, à vivre chez mes parents.
L'argent entrant à flots, je me suis lancé -très prudemment- dans la spéculation boursière. J'ai déjà connu quelques jolis succès... Qui m'ont rapportés de plus que confortable bonus!
Un soir de juillet 2005, -pour une fois j'étais chez moi, à Braine et pas chez mes parents à Pont- Cédric m'a fait la surprise de venir me tenir compagnie.
-Ma femme m'a donné permission de minuit!, m'a-t' il dit d'emblée, en s'asseyant dans mon canapé. Mais je crois surtout qu'elle s'inquiète pour toi, a-t' il ajouté, plus sérieux, tout d'un coup.
-Pour moi? Mais je la connais à peine, ta charmante épouse...
-Oui, bon! Disons que JE m'inquiète pour toi alors, si tu préfères. Il n'est pas normal qu'un homme riche, beau et intelligent comme toi soit toujours célibataire à ton âge! Rassure-moi: Tu n'as pas «viré de bord», quand même?
-Moi ?, fais-je, les yeux ronds. Cela va pas, non ? Enfin ! Cédric !
Mais au fond de moi, je comprends qu'il se pose des questions, mon vieux pote...
Je n'ai jamais raconté la fin brutale de mon histoire d'amour d'avec Coraline à personne...
Pas même à lui, mon meilleur ami!
Ce soir-là, je ne sais pas pourquoi: Je lui ai ouvert mon cœur et tout raconté.
Notre rencontre -il s'en souvient très bien: il était là aussi, me rappelle-t' il-, notre première fois et l'arbre gravé à nos noms, là-bas, à Sart-au-leu. L'opposition de son père, de Jarvaux d'Arbois...
Leur disparition inexpliquée un matin de janvier 1996...
-Voilà pourquoi je suis toujours célibataire!, termine-je, en conclusion.
-Quel nom as-tu dis?, m'interrompt-il.
-de Jarvaux d'Arbois! Hubert de Jarvaux d'Arbois: Je ne l'oublierai jamais!
-Cela, c'est bizarre!, continue Cédric. La maison en face de chez ma belle-sœur, Nicole, une baraque comme un château, avec une piscine et un jardin comme un parc, est habitée par des de Jarvaux d'Arbois ou quelque chose dans le genre ... Il me semble que ma belle-sœur m'a dit un jour qu'il n'y avait guère plus de sept, voire huit ans qu'ils étaient arrivés là.
Le rythme de mon cœur, brutalement, s'est accéléré:
-Elle habite où, ta belle-sœur?
-A Waterloo, avenue des Pruniers bleus. C'est à cinq minutes d'ici en voiture! Je lui demanderai demain si elle les connaît.
Et, sur ces bonnes paroles, il m'annonce qu'il rentre chez lui.
-Sinon ma femme va me pendre par où on pend les poires!, s'exclame-t'il encore, hilare. Et ce doit être extrêmement désagréable! ...Et douloureux!
Chapitre 5
Onze heure trente, mardi 1er mai 1996. Un Airbus A 300 aux couleurs de la Thomas Cook airlines, en provenance de Bruxelles, se pose sur la piste de l'aéroport Son Joan à Palma de Mallorca.
Trente minutes plus tard, bagages à la main ou chargés sur de petits chariots métalliques, une foule de touristes, jacassante, joyeuse et bigarrée, se dirige vers les divers autocars qui les amèneront vers leurs hôtels respectifs.
Une élégante jeune femme blonde, manifestement enceinte de plusieurs mois, se sépare de ce groupe bruyant. Elle ne porte qu'un petit bagage à main et se dirige vers la station de taxi toute proche.
-Hôtel Miraflorès, en el centro ciudad, por favor, dit-elle au chauffeur, en s'installant sur la banquette arrière de la voiture.
(Hôtel Miraflorès, au centre-ville, s'il-vous plaît.)
-Con mucho gusto, Señora!, lui répond celui-ci.
(Avec plaisir, Madame.)
Le taxi s'engage habilement dans la circulation dense de la ceinture de Palma. Cinq minutes plus tard, il passe devant la splendide cathédrale qui surplombe le port.
Toujours aussi majestueuse!, songe Marie-Odile, la contemplant au passage, tandis que, prévenant, le chauffeur s'inquiète:
-¿ No tiene calor demasiado, Señora? ¿ Quiere que aumente la climatización?
(Vous n'avez pas trop chaud, Madame? Voulez-vous que j'augmente la climatisation?)
-No, no. Gracias. ¡ Todo es muy bien como esto!
(Non, non. Merci. Tout est très bien comme cela!)
Tournant à droite, le taxi laisse le port derrière lui et s'engage dans la montée qui mène à la place de la Reine, point de départ des nombreux bus sillonnant l'île en tous sens, véritable nœud routier de Palma.
- ¿ Es para pronto, el acontecimiento feliz, Señora?, dit encore le chauffeur, pour meubler le silence.
(L'heureux évènement est pour bientôt, Madame?)
- No sé exactamente... La semana próxima, normalmente.
O la semana siguiente, posiblemente...
(Je ne sais pas exactement.... La semaine prochaine ou la semaine suivante...)
Cinq minutes plus tard, le taxi s'arrête devant un bel hôtel, bâti sur trois étages et dont la façade blanche est garnie de nombreuses jardinières multicolores.
-He aquí, Señora. Estamos allí...
Le taximètre indiquant 250 pesetas, la passagère en donne 300 au chauffeur, en lui précisant:
-Es justo como esto. ¡ No busque la moneda!
(C'est bon comme cela. Ne cherchez pas la monnaie.)
-Muchas gracias Señora. ¡ Hasta pronto, posiblemente y buena estancia en Mallorca!,
(Merci beaucoup, Madame. A bientôt peut-être et bon séjour à Majorque.)
dit encore le chauffeur, avant de repartir.
L'employé de la réception, qui trône derrière un imposant comptoir d'acajou verni, est impeccablement vêtu d'un costume gris. Il a les cheveux noirs si bien coiffés que l'on pourrait croire que chaque soir, il les dépose sur une tête de bois, comme Louis De Funès le fait dans le film: « La grande vadrouille ».
Sourire commercial aux lèvres, il l'accueille d'un:
-Buenos días, Señora. ¿ Puedo ser útil para usted?
(Bonjour, Madame. Puis-je vous être utile?)
-Tengo una reserva en nombre de Octave. Muriel Octave, lui répond-elle, dans la même langue, en posant son bagage sur le rutilant marbre noir du hall de réception.
-Muriel Octave... Muriel Octave... ¡ A he aquí! Cámara 302, 3r piso. Su habitación se encuentra en medio del pasillo, a la derecha. ¡ Los ascensores están en el fondo del pasillo, justo delante de usted!, dit-il, en lui tendant une clé.
La chambre, assez grande, est propre et convenablement meublée par des lits jumeaux, un vaste canapé, une grande garde-robe et une commode où est posée une petite télévision. Dans la pièce attenante: Une salle de bain complète, avec un sèche-cheveux fixé au mur et une toilette.
Enfin, une double porte-fenêtre s'ouvrant sur un petit balcon garni d'une table et deux chaises en plastique blanc, lui procure une agréable vue plongeante sur la ville et, par delà, sur la mer.
Vingt minutes plus tard, Muriel Octave ressort de l'hôtel et se dirige à pied vers le centre-ville où, après avoir effectué divers achats dans plusieurs boutiques et malgré l'état avancé de sa grossesse, elle loue une anonyme Peugeot 106 blanche. Idéale pour se faufiler partout sans attirer l'attention.
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loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
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Localisation : Waterloo. Belgique
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