Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 10.
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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 10.
Bonsoir à toutes et tous.
Je vous souhaite un bon réveillon et une excellente année 2014.
Que joies, bonheurs, amour et santé soient vos fidèles compagnons tout au long de ces prochains 365 jours.
Et maintenant, place à la suite de votre histoire...
Bonne lecture!
Episode 10
2 Mai 1996.
Sophie Van Damme, la gynécologue belge qui officie à Villa Luna depuis sa création, reçoit ce matin-là, un bien étrange courrier, à l'en-tête d'une société qu'elle ne connaît pas..
Madame, Monsieur,
Le jury vient de nous le confirmer: Vous êtes les gagnants du super-tirage au sort effectué hier en nos locaux, sous le contrôle de Maître Hustin, huissier de justice à Bruxelles.
Vous vous envolerez donc, ce samedi 5 mai, avec la personne de votre choix, pour Rio de Janeiro où vous embarquerez à bord de notre paquebot, le « Princess Mary » -l'équivalent d'un hôtel cinq étoiles- pour un luxueux périple d'un mois, tous frais payés.
Le reste de la missive décrit, nombre de photos à l'appui, les différentes étapes du voyage.
En bas de la page, un numéro de téléphone en Belgique, à appeler d'urgence pour confirmation.
-Tu as participé à un concours récemment?, s'informe-t' elle auprès de Paul, son mari.
-Moi? Non! Pas que je sache...
Sceptique mais curieuse, Sophie compose le numéro de téléphone.
Quelques sonneries et une série de déclics plus tard, une agréable voix masculine la prie de bien vouloir répéter le mot de passe figurant au bas du pli qu'elle vient de recevoir:
-Croisière!, répond-elle, d'une voix hésitante.
-Hé bien, bravo! Je vous le confirme: Vous avez bel et bien gagné! Félicitations!, lui assure la voix du téléphone.
Quand elle s'informe de savoir comment il est possible de gagner à un jeu auquel elle n'a jamais participé, la voix la rassure:
-C'est un pur hasard et aucune participation n'est requise: Vous avez effectué un paiement avec votre carte de crédit internationale de chez XY et c'est le numéro de cette transaction qui a servi de base à l'attribution de votre lot; c'est tout!
Suivent les politesse d'usages, avant que Sophie ne raccroche.
L'interlocuteur de Sophie, en raccrochant, pense:
-Épatantes ces petites centrales téléphoniques personnelles! Un enfant de cinq ans s' en sortirait...Bon! Et maintenant... Supprimer ce numéro! Voilà, c'est fait! Tout fonctionne à merveille...
-Paul, Paul, appelle Sophie, euphorique. Nous avons gagnés! Gagnés! Nous partons samedi pour Rio! Tu te rends compte! Rio! Pour une fois que nous gagnons quelque chose...
-Du calme, répond Paul, sceptique. Redit-moi cela tranquillement... Rio? Comment peut-on partir à Rio, comme cela, au pied levé?
-Nous avons gagnés, je te dis! Un tirage au sort...
Puis soudain, son front se plisse:
-Aie! Mince! Je ne pourrai certainement pas y aller, dit-elle, un accent de déception dans la voix. Le planning est chargé ces prochains jours, à Villa... Je doute fort que Maria ne me laisse partir comme cela!
-Tu sais quoi?, lui rétorque Paul. Téléphone-lui immédiatement: Nous serons fixés ainsi.
Elle compose un numéro qu'elle connaît par cœur et explique à sa directrice et amie, la chance qu'elle vient d'avoir.
-Hé bien, répond celle-ci après l'avoir écoutée, on peut vraiment dire que c'est ton jour, aujourd'hui! Je serais toi, je courrais faire un Loto! Normalement, je ne pourrai pas te laisser partir; tu le sais bien: Nous avons cinq naissances prévues ce mois-ci.
-Mais, continue-t' elle, quand je te dis que c'est ton jour... Figure-toi que j'ai face à moi, en ce moment même, une sage-femme avec d'excellentes références, désireuse de s'installer sur l'île, et qui, pour pouvoir le faire, recherche du travail... Si elle est disponible pour commencer dès demain, il te restera trois jours pour la mettre au courant... Ensuite, tu pourras aller tranquillement t'éclater en croisière, avec Paul!
La jeune femme brune, assise devant le bureau, n'a rien perdu de la conversation. Elle s'empresse d'accepter et Maria peut annoncer à une Sophie ravie:
-Elle est d'accord! Tu peux partir tranquille... Mais n'oublie pas de venir jusque vendredi, quand même!
-Hé bien... Soyez la bienvenue parmi nous, alors, Madame... Heu?
-Ormeaux. Martine Ormeaux!, lui répond vivement son interlocutrice.
-Venez, Martine, continue Maria. Je vais vous présenter aux autres membres du personnel et vous faire visiter le domaine...
-Vous verrez, reprend-elle, ce centre est un peu spécial, mais j’espère que vous vous habituerez vite à notre façon de travailler. Vous pratiquez le naturisme?
-Le naturisme?, fait une Martine étonnée par la question. Non. Vous savez chez nous, en Belgique, le temps ne s'y prête pas souvent...Contrairement à ici...
-Ah!, lui dit Maria, une pointe d'inquiétude dans la voix. Cela vous poserait un problème particulier d'en faire?
-Je ne sais pas! Je n'ai jamais essayé...
-Hé bien, c'est le moment où jamais: Chez nous, la nudité est obligatoire tant pour les pensionnaires que pour les employées...
Et sous les yeux ébahis de Martine Ormeaux, Maria « revêt » sa tenue de travail...en l'invitant à faire de même.
-Venez découvrir l'endroit, achève Maria dès que Martine se trouve, elle aussi, dans la « tenue locale ». Vous me direz ensuite si nos conditions de travail vous agréent...
****
-Je constate avec soulagement que ta femme n'a pas mis sa menace de pendaison à exécution, dis-je à Cédric avec un grand sourire, quand il entre dans mon bureau, au lendemain de notre soirée commune; Tu m'as l'air de marcher tout-à-fait normalement!
-Oui! J'ai eu la chance de m'apercevoir à temps qu'il était presque minuit!, me répond-il, hilare.
-Qu'est-ce qu'on a sur le feu, aujourd'hui?, continue-t' il, en se saisissant de l'agenda où nous notons les rendez-vous de la journée, avant de distribuer le travail aux deux autres ouvriers.
-Cédric, lui demande-je plus sérieusement, peux-tu me dire exactement où habite ta belle-sœur?
-Ma bel...? Ah oui! Nicole! Avenue des Pruniers bleus, à Waterloo. Au vingt-deux. Un pavillon jaune paille avec des volets verts. Tu ne peux pas le rater. Tu prends par...
-La maison des supposés de Jarvaux est presque en face, en contrebas de la route, achève-t' il. Tu vas voir: Une grande maison carrée, avec une piscine qui entre littéralement dans la maison. Quand tu te tiens au bord de la route, tu vois bien l'allée bordée de legustrums qui y mène, le portail et la conciergerie.
Ma présence n'étant pas obligatoire au garage -quand je vous dis qu'elles tournent toutes seules, mes entreprises- je décide d'aller faire un petit tour dans cette fameuse avenue des Pruniers bleus...
Mon cabriolet passe inaperçu dans ce quartier devenu, depuis quelques années, l'un des plus huppés de Waterloo où on identifie les plus pauvres des habitants au fait qu'ils lavent eux-mêmes leurs Jaguars...
-Ne crois pas surtout en voyant le coin, que la famille de ma femme roule sur l'or !, m'a bien précisé Cédric. Quand ils ont achetés cette bâtisse, il y a quelques années, personne ne voulait habiter cet endroit jugé trop désert qui ne comptait que trois villas et des pâtures à vaches...
Possible... Mais difficile à croire!, me dis-je, en examinant les luxueuses maisons neuves autour de moi tout en stationnant ma voiture le long du trottoir, à côté de l'entrée du vingt-deux.
Comme Cédric me l'a signifié : Depuis la route, on voit très bien la propriété de de Jarvaux, en contrebas.
Dans l'allée traîne un vélo d'enfant et dans le fond du jardin se trouve un portique avec des balançoires. La piscine est masquée aux regards indiscrets par un rideau de végétation assez dense.
Au loin, il me semble percevoir des cris et des rires enfantins ainsi que des bruits d'éclaboussures d'eau.
Un transat est occupé par une femme en bikini rouge, mais je suis trop loin que pour en distinguer les traits; ce pourrait être Madame de Jarvaux ou Madame Tartempion, ce serait du pareil au même!
Et puis...J'ai aperçu la mère de Coraline deux fois au total. Et encore: D'assez loin! Comment voulez-vous que je reconnaisse qui que ce soit, dans ces conditions?
Je remonte en voiture. Au moment de démarrer, j'entends clairement une voix féminine crier:
-Caroline! Je t'ai déjà dit mille fois de ne pas courir au bord de la piscine! Tu vas finir par tomber et te faire très mal!
Je ne sais pas ce que j'espérais trouver en venant ici.
Je n' y ai vu qu'une maison, certes grande et belle, mais c'est tout! Je n'ai plus qu'à rentrer chez moi...
****
Le 16 mai 1996, à dix heures quarante, Coraline, en plein cours d' « accueil à la clientèle » ressent une violente douleur dans le ventre, qui la plie en deux.
-Betty, annonce-t'elle calmement à sa monitrice avec un pâle sourire, je crois que cela y est! Bébé veut venir voir ce qui se passe de ce côté-ci du monde!
-Tu crois?, dit la monitrice.
-Je..., Aaaah! N... Non! J'en suis... sûre!, continue-t'elle crânement en essayant un pauvre sourire.
Betty, comme tout le personnel du centre, connaît parfaitement la procédure à suivre en pareil cas: elle se saisit du petit transmetteur qui pend en permanence à son cou, pousse sur le bouton vert indiqué « on » et dit ( de Nantes, bien sûr!) simplement: Coraline! Cours 23/10.
Il ne se passe pas cinq minutes avant qu'une petite voiture électrique, semblable à celles que l'on trouve sur les terrains de golf, n'apparaisse. Coraline y est installée le plus confortablement possible et le petit véhicule démarre doucement, sans à-coups, en direction du bloc « maternité ».
A son arrivée, elle est immédiatement prise en charge par une infirmière qui la dirige vers une des deux salles de travail.
Les contractions se rapprochant de plus en plus, elle est placée sur la table d'accouchement, les pieds bien calés dans les étriers.
Martine, la sage-femme, vient l'examiner un bref moment:
-Relax, Cora! Tout va bien se passer, tu verras!, lui dit-elle, d'une voix encourageante.
****
A l'hôtel Miraflorès, Muriel Octave est une cliente exemplaire.
Comme l'a dit Paquita, la femme de chambre, à sa collègue de l'étage inférieur:
-Si podían estar totalmente como ella... Su habitación siempre está arreglada impecablemente. ¡ No tengo que hacer allí nada, sino cerrar la cama, y todavía! ¡ A veces, ella misma ya lo hizo!
(Si tous les clients était comme elle, je n'aurai plus rien à faire! Cette chambre est toujours propre, parfaitement rangée. Je n'ai que le lit à fermer, et encore!)
D'ailleurs, on n'y voit Madame Octave que le matin tôt, au petit déjeuner et aux repas du soir.
Le reste du temps, elle est partie.
Elle a demandé à la réception si quelqu'un pouvait lui établir une liste des agences immobilières de l'île et elle sillonne les routes toute la journée, à la recherche de la maison de ses rêves, paraît-il.
Pas prudent ce qu'elle fait là!, se dit un matin un des employés, en la voyant passer.
Enfin, c'est son problème...
****
A suivre
Je vous souhaite un bon réveillon et une excellente année 2014.
Que joies, bonheurs, amour et santé soient vos fidèles compagnons tout au long de ces prochains 365 jours.
Et maintenant, place à la suite de votre histoire...
Bonne lecture!
Episode 10
2 Mai 1996.
Sophie Van Damme, la gynécologue belge qui officie à Villa Luna depuis sa création, reçoit ce matin-là, un bien étrange courrier, à l'en-tête d'une société qu'elle ne connaît pas..
Madame, Monsieur,
Le jury vient de nous le confirmer: Vous êtes les gagnants du super-tirage au sort effectué hier en nos locaux, sous le contrôle de Maître Hustin, huissier de justice à Bruxelles.
Vous vous envolerez donc, ce samedi 5 mai, avec la personne de votre choix, pour Rio de Janeiro où vous embarquerez à bord de notre paquebot, le « Princess Mary » -l'équivalent d'un hôtel cinq étoiles- pour un luxueux périple d'un mois, tous frais payés.
Le reste de la missive décrit, nombre de photos à l'appui, les différentes étapes du voyage.
En bas de la page, un numéro de téléphone en Belgique, à appeler d'urgence pour confirmation.
-Tu as participé à un concours récemment?, s'informe-t' elle auprès de Paul, son mari.
-Moi? Non! Pas que je sache...
Sceptique mais curieuse, Sophie compose le numéro de téléphone.
Quelques sonneries et une série de déclics plus tard, une agréable voix masculine la prie de bien vouloir répéter le mot de passe figurant au bas du pli qu'elle vient de recevoir:
-Croisière!, répond-elle, d'une voix hésitante.
-Hé bien, bravo! Je vous le confirme: Vous avez bel et bien gagné! Félicitations!, lui assure la voix du téléphone.
Quand elle s'informe de savoir comment il est possible de gagner à un jeu auquel elle n'a jamais participé, la voix la rassure:
-C'est un pur hasard et aucune participation n'est requise: Vous avez effectué un paiement avec votre carte de crédit internationale de chez XY et c'est le numéro de cette transaction qui a servi de base à l'attribution de votre lot; c'est tout!
Suivent les politesse d'usages, avant que Sophie ne raccroche.
L'interlocuteur de Sophie, en raccrochant, pense:
-Épatantes ces petites centrales téléphoniques personnelles! Un enfant de cinq ans s' en sortirait...Bon! Et maintenant... Supprimer ce numéro! Voilà, c'est fait! Tout fonctionne à merveille...
-Paul, Paul, appelle Sophie, euphorique. Nous avons gagnés! Gagnés! Nous partons samedi pour Rio! Tu te rends compte! Rio! Pour une fois que nous gagnons quelque chose...
-Du calme, répond Paul, sceptique. Redit-moi cela tranquillement... Rio? Comment peut-on partir à Rio, comme cela, au pied levé?
-Nous avons gagnés, je te dis! Un tirage au sort...
Puis soudain, son front se plisse:
-Aie! Mince! Je ne pourrai certainement pas y aller, dit-elle, un accent de déception dans la voix. Le planning est chargé ces prochains jours, à Villa... Je doute fort que Maria ne me laisse partir comme cela!
-Tu sais quoi?, lui rétorque Paul. Téléphone-lui immédiatement: Nous serons fixés ainsi.
Elle compose un numéro qu'elle connaît par cœur et explique à sa directrice et amie, la chance qu'elle vient d'avoir.
-Hé bien, répond celle-ci après l'avoir écoutée, on peut vraiment dire que c'est ton jour, aujourd'hui! Je serais toi, je courrais faire un Loto! Normalement, je ne pourrai pas te laisser partir; tu le sais bien: Nous avons cinq naissances prévues ce mois-ci.
-Mais, continue-t' elle, quand je te dis que c'est ton jour... Figure-toi que j'ai face à moi, en ce moment même, une sage-femme avec d'excellentes références, désireuse de s'installer sur l'île, et qui, pour pouvoir le faire, recherche du travail... Si elle est disponible pour commencer dès demain, il te restera trois jours pour la mettre au courant... Ensuite, tu pourras aller tranquillement t'éclater en croisière, avec Paul!
La jeune femme brune, assise devant le bureau, n'a rien perdu de la conversation. Elle s'empresse d'accepter et Maria peut annoncer à une Sophie ravie:
-Elle est d'accord! Tu peux partir tranquille... Mais n'oublie pas de venir jusque vendredi, quand même!
-Hé bien... Soyez la bienvenue parmi nous, alors, Madame... Heu?
-Ormeaux. Martine Ormeaux!, lui répond vivement son interlocutrice.
-Venez, Martine, continue Maria. Je vais vous présenter aux autres membres du personnel et vous faire visiter le domaine...
-Vous verrez, reprend-elle, ce centre est un peu spécial, mais j’espère que vous vous habituerez vite à notre façon de travailler. Vous pratiquez le naturisme?
-Le naturisme?, fait une Martine étonnée par la question. Non. Vous savez chez nous, en Belgique, le temps ne s'y prête pas souvent...Contrairement à ici...
-Ah!, lui dit Maria, une pointe d'inquiétude dans la voix. Cela vous poserait un problème particulier d'en faire?
-Je ne sais pas! Je n'ai jamais essayé...
-Hé bien, c'est le moment où jamais: Chez nous, la nudité est obligatoire tant pour les pensionnaires que pour les employées...
Et sous les yeux ébahis de Martine Ormeaux, Maria « revêt » sa tenue de travail...en l'invitant à faire de même.
-Venez découvrir l'endroit, achève Maria dès que Martine se trouve, elle aussi, dans la « tenue locale ». Vous me direz ensuite si nos conditions de travail vous agréent...
****
-Je constate avec soulagement que ta femme n'a pas mis sa menace de pendaison à exécution, dis-je à Cédric avec un grand sourire, quand il entre dans mon bureau, au lendemain de notre soirée commune; Tu m'as l'air de marcher tout-à-fait normalement!
-Oui! J'ai eu la chance de m'apercevoir à temps qu'il était presque minuit!, me répond-il, hilare.
-Qu'est-ce qu'on a sur le feu, aujourd'hui?, continue-t' il, en se saisissant de l'agenda où nous notons les rendez-vous de la journée, avant de distribuer le travail aux deux autres ouvriers.
-Cédric, lui demande-je plus sérieusement, peux-tu me dire exactement où habite ta belle-sœur?
-Ma bel...? Ah oui! Nicole! Avenue des Pruniers bleus, à Waterloo. Au vingt-deux. Un pavillon jaune paille avec des volets verts. Tu ne peux pas le rater. Tu prends par...
-La maison des supposés de Jarvaux est presque en face, en contrebas de la route, achève-t' il. Tu vas voir: Une grande maison carrée, avec une piscine qui entre littéralement dans la maison. Quand tu te tiens au bord de la route, tu vois bien l'allée bordée de legustrums qui y mène, le portail et la conciergerie.
Ma présence n'étant pas obligatoire au garage -quand je vous dis qu'elles tournent toutes seules, mes entreprises- je décide d'aller faire un petit tour dans cette fameuse avenue des Pruniers bleus...
Mon cabriolet passe inaperçu dans ce quartier devenu, depuis quelques années, l'un des plus huppés de Waterloo où on identifie les plus pauvres des habitants au fait qu'ils lavent eux-mêmes leurs Jaguars...
-Ne crois pas surtout en voyant le coin, que la famille de ma femme roule sur l'or !, m'a bien précisé Cédric. Quand ils ont achetés cette bâtisse, il y a quelques années, personne ne voulait habiter cet endroit jugé trop désert qui ne comptait que trois villas et des pâtures à vaches...
Possible... Mais difficile à croire!, me dis-je, en examinant les luxueuses maisons neuves autour de moi tout en stationnant ma voiture le long du trottoir, à côté de l'entrée du vingt-deux.
Comme Cédric me l'a signifié : Depuis la route, on voit très bien la propriété de de Jarvaux, en contrebas.
Dans l'allée traîne un vélo d'enfant et dans le fond du jardin se trouve un portique avec des balançoires. La piscine est masquée aux regards indiscrets par un rideau de végétation assez dense.
Au loin, il me semble percevoir des cris et des rires enfantins ainsi que des bruits d'éclaboussures d'eau.
Un transat est occupé par une femme en bikini rouge, mais je suis trop loin que pour en distinguer les traits; ce pourrait être Madame de Jarvaux ou Madame Tartempion, ce serait du pareil au même!
Et puis...J'ai aperçu la mère de Coraline deux fois au total. Et encore: D'assez loin! Comment voulez-vous que je reconnaisse qui que ce soit, dans ces conditions?
Je remonte en voiture. Au moment de démarrer, j'entends clairement une voix féminine crier:
-Caroline! Je t'ai déjà dit mille fois de ne pas courir au bord de la piscine! Tu vas finir par tomber et te faire très mal!
Je ne sais pas ce que j'espérais trouver en venant ici.
Je n' y ai vu qu'une maison, certes grande et belle, mais c'est tout! Je n'ai plus qu'à rentrer chez moi...
****
Le 16 mai 1996, à dix heures quarante, Coraline, en plein cours d' « accueil à la clientèle » ressent une violente douleur dans le ventre, qui la plie en deux.
-Betty, annonce-t'elle calmement à sa monitrice avec un pâle sourire, je crois que cela y est! Bébé veut venir voir ce qui se passe de ce côté-ci du monde!
-Tu crois?, dit la monitrice.
-Je..., Aaaah! N... Non! J'en suis... sûre!, continue-t'elle crânement en essayant un pauvre sourire.
Betty, comme tout le personnel du centre, connaît parfaitement la procédure à suivre en pareil cas: elle se saisit du petit transmetteur qui pend en permanence à son cou, pousse sur le bouton vert indiqué « on » et dit ( de Nantes, bien sûr!) simplement: Coraline! Cours 23/10.
Il ne se passe pas cinq minutes avant qu'une petite voiture électrique, semblable à celles que l'on trouve sur les terrains de golf, n'apparaisse. Coraline y est installée le plus confortablement possible et le petit véhicule démarre doucement, sans à-coups, en direction du bloc « maternité ».
A son arrivée, elle est immédiatement prise en charge par une infirmière qui la dirige vers une des deux salles de travail.
Les contractions se rapprochant de plus en plus, elle est placée sur la table d'accouchement, les pieds bien calés dans les étriers.
Martine, la sage-femme, vient l'examiner un bref moment:
-Relax, Cora! Tout va bien se passer, tu verras!, lui dit-elle, d'une voix encourageante.
****
A l'hôtel Miraflorès, Muriel Octave est une cliente exemplaire.
Comme l'a dit Paquita, la femme de chambre, à sa collègue de l'étage inférieur:
-Si podían estar totalmente como ella... Su habitación siempre está arreglada impecablemente. ¡ No tengo que hacer allí nada, sino cerrar la cama, y todavía! ¡ A veces, ella misma ya lo hizo!
(Si tous les clients était comme elle, je n'aurai plus rien à faire! Cette chambre est toujours propre, parfaitement rangée. Je n'ai que le lit à fermer, et encore!)
D'ailleurs, on n'y voit Madame Octave que le matin tôt, au petit déjeuner et aux repas du soir.
Le reste du temps, elle est partie.
Elle a demandé à la réception si quelqu'un pouvait lui établir une liste des agences immobilières de l'île et elle sillonne les routes toute la journée, à la recherche de la maison de ses rêves, paraît-il.
Pas prudent ce qu'elle fait là!, se dit un matin un des employés, en la voyant passer.
Enfin, c'est son problème...
****
A suivre
loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
Age : 67
Localisation : Waterloo. Belgique
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