Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 11.
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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 11.
Bonsoir tout le monde.
Il est temps de retrouver Coraline & Pierre dans la suite de votre histoire.
Bonne lecture et bonne soirée.
Episode 11
Cabo de Formentora est le point le plus haut de l'île de Palma.
Là-bas, il n'y rien, si l'on excepte un superbe point de vue et une aire de stationnement... Et, mais de cela peu de monde est au courant... Villa Luna!
Pour y accéder, il faut prendre à droite, face au parking, une petite route étroite, tout juste carrossable, qui serpente dans la montagne.
Deux cents mètres plus loin, il faut encore tourner à droite, dans un chemin à peine visible, et continuer sur une centaine mètres jusqu'à une pinède dense et touffue. De là, il faut marcher cent mètres pour contourner un dernier rideau d'arbres et buissons, avant de se retrouver subitement, devant un grand portail de bois massif trouant un haut mur de pierres plates: L'entrée de « Villa Luna ».
Totalement invisible depuis la route principale!
Personne ne pourrait se douter de la présence d'un lieu habité à cet endroit!
Si, par extraordinaire, un quidam égaré s'étonnerait de la présence des voitures du personnel garées en ce lieu désert, il croirait sans doute à quelques promeneurs amoureux de la nature sauvage.
En continuant tout droit sur la même petite route de montagne, on parvient aux ruines d'un vieux et vaste bâtiment, en pierres du pays.
Entièrement dissimulé aux regards par une végétation luxuriante et perché au bord d'une falaise qui plonge droit vers les eaux bleues de la méditerranée.
Il a encore fière allure quand bien même il ne possède plus ni portes, ni fenêtres, ni toiture.
A sa droite, protégé des intempéries par ces ruines même, ce qui a du être une bergerie autrefois.
En pierre elle aussi, elle est restée en relativement bon état, malgré les nombreux caprices climatiques qu'elle a certainement subi depuis sa construction.
Une partie des tuiles du toit a disparu, mais la lourde double porte en bois qui la ferme est encore bien présente et solide, bien que percée de multiples trous.
D'ici, par un chemin de chèvres perdu dans la végétation, il n'y a pas cinq minutes à pied jusqu'à Villa Luna.
Personne n'y vient jamais: La route ne s'y prête plus guère, envahie quelle est par ronces et végétaux divers.
Pourtant, depuis quelques jours, il s'y passe des choses étranges: Une Peugeot 106 blanche s'y gare chaque matin.
Dans le coffre, tout le matériel nécessaire pour accueillir un très jeune bébé...
Sur la banquette arrière, un couffin tout neuf...
Une jeune femme blonde, manifestement enceinte de plusieurs mois en descend et va soigneusement fermer la grande porte de bois avant de disparaître à l'intérieur.
Quelques minutes plus tard, Martine Ormeaux prend son poste de sage-femme, à Villa Luna.
****
Les contractions sont de plus en plus proches. De plus en plus violentes, aussi...
Coraline est en nage; elle n'en peut plus...
Même si elle applique à la lettre les consignes données par Joëlle, l'infirmière qui l'assiste.
-Allez, vas-y! Respire! Fait le « petit chien », comme je te l'ai appris! Allez!, l'encourage-t'elle.
-Cela ne se passe pas bien!, constate Martine, la sage-femme. Je vais te donner quelques chose pour te soulager.
Se saisissant d'une seringue, elle lui injecte alors un produit dans le bras.
L'infirmière a le temps de penser, étonnée:
Tiens, depuis quand les sage-femmes se permettent-elles de faire des piqûres, maintenant? Et dans le bras? Pourquoi dans le bras?
Les choses se précipitant, prise par le travail, elle n'a plus le temps d'y penser.
Coraline, les pieds dans les étriers, n'entend plus ce que lui disent les deux femmes.
Elle ne ressent plus aucune douleur et les sons autant que les voix lui parviennent de loin, déformés, un peu comme si elle était en immersion totale dans une piscine.
Au travers du bourdonnement de ses oreilles, il lui semble percevoir:
-Pousse, pousse!
Presque malgré elle, elle pousse!
-Voilà, cela y est, je vois la tête! Encore un petit effort..., lui crie Joëlle.
Soudain, Martine Ormeaux a l'enfant dans les bras.
Souriante, elle le présente à la nouvelle maman.
-C'est une petite fille!, lui annonce-t'elle, gentiment.
Puis brutalement, le ton de sa voix change:
-Attendez! Elle ne respire pas: Elle bleuit... Oxygène vite! Vite! Vite! Je la perds!
Elle pose l'enfant sur une table.
Sous les yeux horrifiés de Joëlle, elle tente une réanimation pendant quelques minutes.
Finalement, en nage, elle déclare d'une voix lasse:
-C'est fini! Elle nous a quitté. Plus rien à faire! Heure du décès...Douze heures quarante...
Joëlle jette un coup d'œil peiné à Coraline... Elle est pâle... Très pâle!
-Mon... bébé!, a la force d'articuler celle-ci, avant de s'évanouir.
Quand Joëlle se retourne, Martine a déjà quitté la salle de travail, emportant avec elle le corps du nouveau-né.
Personne n'a remarqué qu'elle a aussi emporté la boite contenant la poudre de talc dont elle a copieusement enduit ses gants chirurgicaux.
Pas plus que ceux-ci ne se trouvent pas dans la poubelle spécialement destinée à les recevoir...
****
Le 19 mai 1996, vers neuf heures, Hubert de Jarvaux d'Arbois, un sourire mauvais sur les lèvres, jubile en raccrochant le téléphone.
-Tout est en ordre !, lui a simplement annoncé une voix féminine. Nous rentrons demain, par le vol BQ 3455. Arrivée prévue à 19 heures, à l'aéroport de Brussel Shout.
Et voilà! Mon plan a parfaitement réussi! Voilà ce qu'il en coûte, ma chère Coraline, d'avoir osé te mesurer à moi! Je t'ai tout pris, tout! Même ta « bâtarde »!
Fais-moi confiance, ma petite-fille: Ta fille, ne se comportera pas comme toi! J'y veillerai! Ce que je n'ai pas pu obtenir avec toi... Elle me le donnera! J'ai l'avenir devant moi et je trouverai bien d'autres « de la Grivegnée », pleins aux as!
L'extraordinaire de cette triste histoire, c'est qu'apparemment, Hubert n'a pas vraiment besoin d'argent: Il est joueur, certes, mais ce qu'il a amassé plus ou moins honnêtement jusqu'à maintenant suffirait amplement à faire vivre sa famille et ses cinq générations suivantes...
Il semble avoir agi par pure méchanceté, pour assouvir son besoin d'humilier les gens et de les détruire...
Comme il l'a toujours fait avec ceux qui se sont mis en travers de sa route, usant et abusant de tous les coups, même les plus bas, même les plus vils!
Et que celle qu'il a démoli cette fois fut sa propre fille ou qu'elle puisse en garder quelques séquelles ne le concerne en rien: Elle s'est mise en travers de sa route, il a réagi... Point final!
Il se penche vers l'interphone, posé à gauche sur son bureau.
-Marion! Prévenez mon chauffeur! Je rentre à la maison! Tout de suite!, y lance-t'il, aimable comme un furoncle enflammé.
Chapitre 6
Dominique de Jarvaux vaque à ses occupations habituelles quand elle remarque la grosse berline grise de son mari qui se gare sur l'esplanade pavée devant la maison, à côté de la fontaine ornementale.
Machinalement, elle jette un coup d'œil à sa montre-bracelet en or:
Dix heures vingt? Il rentre bien tôt, aujourd'hui!
Elle remarque de suite, à l'expression de son visage, que quelque chose ne va pas...
-Qu'y a-t' il?, demande-t' elle, alarmée.
-Viens!, répond son mari, en la prenant doucement par la main. J'ai une mauvaise nouvelle... Assied-toi...
-Mais que?, dit Dominique, en s'asseyant sur le canapé de cuir blanc, dans le grand salon.
Et Hubert, des sanglots plein la voix, lui annonce:
-Je viens de recevoir un coup de téléphone de la « Villa Luna », commence-t' il. Coraline... Coraline est... morte!
-Quoi? Tu..., Tu plaisantes, j'espère?, dit Dominique en pâlissant.
-Hélas non!, poursuit Hubert, des larmes plein les yeux. Elle a donné naissance à une petite fille... Mais elle n'a pas survécu à l'accouchement! Coraline... Ma pauvre petite fille!
Sa façon de décrire l'histoire tirerait des larmes au plus sec des cailloux...
Dominique est pétrifiée sur le canapé.
Elle s'en veut terriblement, maintenant.
Comment a-t'elle pu la laisser toute seule dans ce centre, s'interroge-t'elle.
Comme elle a dû souffrir... Accoucher toute seule, loin de sa famille... Et puis...
Cette fin atroce: Morte en donnant la vie! Une petite fille... Les larmes lui montent aux yeux tandis que les mots dansent dans sa tête...
D'un coup, comme si une digue lâchait, elle se met à pleurer.
Elle pleure sa fille perdue, pleure ses erreurs, pleure jusqu'à n'en plus pouvoir.
Hubert, assis à côté d'elle, l'a prise dans ses bras. La tête au creux de son épaule, elle ne peut pas voir le sourire mauvais qui flotte sur ses lèvres.
Il la berce comme une enfant, essuie ses larmes de son mouchoir, ne trouvant -et ne cherchant- aucun mot de réconfort à lui prodiguer.
Ils restent longtemps silencieux, assis côte-à-côte, sans bouger.
Dominique se reprend la première...
Une petite fille? Je suis grand-mère!, pense-t' elle soudainement. Mon dieu! Mais que vas devenir ce petit être sans défense?
Pas un instant elle ne pense que ce bébé a aussi un père.
-Hubert, dit-elle soudain. Que va devenir cet enfant?
Comme s'il sortait d'un rêve, Hubert, en bon comédien qu'il est, la regarde sans rien dire.
-Que va devenir cet enfant? Notre petite-fille?, lui redemande-t' elle.
-Heu, je... J'ai pensé que...
-Que quoi? Parles!
-Hé bien, j'ai pensé que nous pourrions la recueillir ici... Avec nous! Enfin si tu es d'accord, bien entendu! Après tout, c'est la chair de notre chair, poursuit-il d'un ton incertain.
Nous sommes encore assez jeunes que pour nous occuper d'un bébé et...
-Oh, Hubert! C'est tout ce que je veux! Je dois bien cela à ma petite Coraline... Et je jure que je ne recommencerai plus les mêmes erreurs que j'ai commises avec elle!
-Je me doutais bien que tu dirais cela!, fait Hubert. En fait, j'ai déjà accepté de la prendre ici... Une des monitrices du centre nous l'amène ce soir. Nous devons aller la chercher à dix-neuf heure, à l'aéroport...
Et moi aussi, je jure de ne plus commettre, avec elle, les mêmes erreurs que j'ai commises avec Cora! Mais pas pour les mêmes raisons que toi, ma chère...
A suivre
Il est temps de retrouver Coraline & Pierre dans la suite de votre histoire.
Bonne lecture et bonne soirée.
Episode 11
Cabo de Formentora est le point le plus haut de l'île de Palma.
Là-bas, il n'y rien, si l'on excepte un superbe point de vue et une aire de stationnement... Et, mais de cela peu de monde est au courant... Villa Luna!
Pour y accéder, il faut prendre à droite, face au parking, une petite route étroite, tout juste carrossable, qui serpente dans la montagne.
Deux cents mètres plus loin, il faut encore tourner à droite, dans un chemin à peine visible, et continuer sur une centaine mètres jusqu'à une pinède dense et touffue. De là, il faut marcher cent mètres pour contourner un dernier rideau d'arbres et buissons, avant de se retrouver subitement, devant un grand portail de bois massif trouant un haut mur de pierres plates: L'entrée de « Villa Luna ».
Totalement invisible depuis la route principale!
Personne ne pourrait se douter de la présence d'un lieu habité à cet endroit!
Si, par extraordinaire, un quidam égaré s'étonnerait de la présence des voitures du personnel garées en ce lieu désert, il croirait sans doute à quelques promeneurs amoureux de la nature sauvage.
En continuant tout droit sur la même petite route de montagne, on parvient aux ruines d'un vieux et vaste bâtiment, en pierres du pays.
Entièrement dissimulé aux regards par une végétation luxuriante et perché au bord d'une falaise qui plonge droit vers les eaux bleues de la méditerranée.
Il a encore fière allure quand bien même il ne possède plus ni portes, ni fenêtres, ni toiture.
A sa droite, protégé des intempéries par ces ruines même, ce qui a du être une bergerie autrefois.
En pierre elle aussi, elle est restée en relativement bon état, malgré les nombreux caprices climatiques qu'elle a certainement subi depuis sa construction.
Une partie des tuiles du toit a disparu, mais la lourde double porte en bois qui la ferme est encore bien présente et solide, bien que percée de multiples trous.
D'ici, par un chemin de chèvres perdu dans la végétation, il n'y a pas cinq minutes à pied jusqu'à Villa Luna.
Personne n'y vient jamais: La route ne s'y prête plus guère, envahie quelle est par ronces et végétaux divers.
Pourtant, depuis quelques jours, il s'y passe des choses étranges: Une Peugeot 106 blanche s'y gare chaque matin.
Dans le coffre, tout le matériel nécessaire pour accueillir un très jeune bébé...
Sur la banquette arrière, un couffin tout neuf...
Une jeune femme blonde, manifestement enceinte de plusieurs mois en descend et va soigneusement fermer la grande porte de bois avant de disparaître à l'intérieur.
Quelques minutes plus tard, Martine Ormeaux prend son poste de sage-femme, à Villa Luna.
****
Les contractions sont de plus en plus proches. De plus en plus violentes, aussi...
Coraline est en nage; elle n'en peut plus...
Même si elle applique à la lettre les consignes données par Joëlle, l'infirmière qui l'assiste.
-Allez, vas-y! Respire! Fait le « petit chien », comme je te l'ai appris! Allez!, l'encourage-t'elle.
-Cela ne se passe pas bien!, constate Martine, la sage-femme. Je vais te donner quelques chose pour te soulager.
Se saisissant d'une seringue, elle lui injecte alors un produit dans le bras.
L'infirmière a le temps de penser, étonnée:
Tiens, depuis quand les sage-femmes se permettent-elles de faire des piqûres, maintenant? Et dans le bras? Pourquoi dans le bras?
Les choses se précipitant, prise par le travail, elle n'a plus le temps d'y penser.
Coraline, les pieds dans les étriers, n'entend plus ce que lui disent les deux femmes.
Elle ne ressent plus aucune douleur et les sons autant que les voix lui parviennent de loin, déformés, un peu comme si elle était en immersion totale dans une piscine.
Au travers du bourdonnement de ses oreilles, il lui semble percevoir:
-Pousse, pousse!
Presque malgré elle, elle pousse!
-Voilà, cela y est, je vois la tête! Encore un petit effort..., lui crie Joëlle.
Soudain, Martine Ormeaux a l'enfant dans les bras.
Souriante, elle le présente à la nouvelle maman.
-C'est une petite fille!, lui annonce-t'elle, gentiment.
Puis brutalement, le ton de sa voix change:
-Attendez! Elle ne respire pas: Elle bleuit... Oxygène vite! Vite! Vite! Je la perds!
Elle pose l'enfant sur une table.
Sous les yeux horrifiés de Joëlle, elle tente une réanimation pendant quelques minutes.
Finalement, en nage, elle déclare d'une voix lasse:
-C'est fini! Elle nous a quitté. Plus rien à faire! Heure du décès...Douze heures quarante...
Joëlle jette un coup d'œil peiné à Coraline... Elle est pâle... Très pâle!
-Mon... bébé!, a la force d'articuler celle-ci, avant de s'évanouir.
Quand Joëlle se retourne, Martine a déjà quitté la salle de travail, emportant avec elle le corps du nouveau-né.
Personne n'a remarqué qu'elle a aussi emporté la boite contenant la poudre de talc dont elle a copieusement enduit ses gants chirurgicaux.
Pas plus que ceux-ci ne se trouvent pas dans la poubelle spécialement destinée à les recevoir...
****
Le 19 mai 1996, vers neuf heures, Hubert de Jarvaux d'Arbois, un sourire mauvais sur les lèvres, jubile en raccrochant le téléphone.
-Tout est en ordre !, lui a simplement annoncé une voix féminine. Nous rentrons demain, par le vol BQ 3455. Arrivée prévue à 19 heures, à l'aéroport de Brussel Shout.
Et voilà! Mon plan a parfaitement réussi! Voilà ce qu'il en coûte, ma chère Coraline, d'avoir osé te mesurer à moi! Je t'ai tout pris, tout! Même ta « bâtarde »!
Fais-moi confiance, ma petite-fille: Ta fille, ne se comportera pas comme toi! J'y veillerai! Ce que je n'ai pas pu obtenir avec toi... Elle me le donnera! J'ai l'avenir devant moi et je trouverai bien d'autres « de la Grivegnée », pleins aux as!
L'extraordinaire de cette triste histoire, c'est qu'apparemment, Hubert n'a pas vraiment besoin d'argent: Il est joueur, certes, mais ce qu'il a amassé plus ou moins honnêtement jusqu'à maintenant suffirait amplement à faire vivre sa famille et ses cinq générations suivantes...
Il semble avoir agi par pure méchanceté, pour assouvir son besoin d'humilier les gens et de les détruire...
Comme il l'a toujours fait avec ceux qui se sont mis en travers de sa route, usant et abusant de tous les coups, même les plus bas, même les plus vils!
Et que celle qu'il a démoli cette fois fut sa propre fille ou qu'elle puisse en garder quelques séquelles ne le concerne en rien: Elle s'est mise en travers de sa route, il a réagi... Point final!
Il se penche vers l'interphone, posé à gauche sur son bureau.
-Marion! Prévenez mon chauffeur! Je rentre à la maison! Tout de suite!, y lance-t'il, aimable comme un furoncle enflammé.
Chapitre 6
Dominique de Jarvaux vaque à ses occupations habituelles quand elle remarque la grosse berline grise de son mari qui se gare sur l'esplanade pavée devant la maison, à côté de la fontaine ornementale.
Machinalement, elle jette un coup d'œil à sa montre-bracelet en or:
Dix heures vingt? Il rentre bien tôt, aujourd'hui!
Elle remarque de suite, à l'expression de son visage, que quelque chose ne va pas...
-Qu'y a-t' il?, demande-t' elle, alarmée.
-Viens!, répond son mari, en la prenant doucement par la main. J'ai une mauvaise nouvelle... Assied-toi...
-Mais que?, dit Dominique, en s'asseyant sur le canapé de cuir blanc, dans le grand salon.
Et Hubert, des sanglots plein la voix, lui annonce:
-Je viens de recevoir un coup de téléphone de la « Villa Luna », commence-t' il. Coraline... Coraline est... morte!
-Quoi? Tu..., Tu plaisantes, j'espère?, dit Dominique en pâlissant.
-Hélas non!, poursuit Hubert, des larmes plein les yeux. Elle a donné naissance à une petite fille... Mais elle n'a pas survécu à l'accouchement! Coraline... Ma pauvre petite fille!
Sa façon de décrire l'histoire tirerait des larmes au plus sec des cailloux...
Dominique est pétrifiée sur le canapé.
Elle s'en veut terriblement, maintenant.
Comment a-t'elle pu la laisser toute seule dans ce centre, s'interroge-t'elle.
Comme elle a dû souffrir... Accoucher toute seule, loin de sa famille... Et puis...
Cette fin atroce: Morte en donnant la vie! Une petite fille... Les larmes lui montent aux yeux tandis que les mots dansent dans sa tête...
D'un coup, comme si une digue lâchait, elle se met à pleurer.
Elle pleure sa fille perdue, pleure ses erreurs, pleure jusqu'à n'en plus pouvoir.
Hubert, assis à côté d'elle, l'a prise dans ses bras. La tête au creux de son épaule, elle ne peut pas voir le sourire mauvais qui flotte sur ses lèvres.
Il la berce comme une enfant, essuie ses larmes de son mouchoir, ne trouvant -et ne cherchant- aucun mot de réconfort à lui prodiguer.
Ils restent longtemps silencieux, assis côte-à-côte, sans bouger.
Dominique se reprend la première...
Une petite fille? Je suis grand-mère!, pense-t' elle soudainement. Mon dieu! Mais que vas devenir ce petit être sans défense?
Pas un instant elle ne pense que ce bébé a aussi un père.
-Hubert, dit-elle soudain. Que va devenir cet enfant?
Comme s'il sortait d'un rêve, Hubert, en bon comédien qu'il est, la regarde sans rien dire.
-Que va devenir cet enfant? Notre petite-fille?, lui redemande-t' elle.
-Heu, je... J'ai pensé que...
-Que quoi? Parles!
-Hé bien, j'ai pensé que nous pourrions la recueillir ici... Avec nous! Enfin si tu es d'accord, bien entendu! Après tout, c'est la chair de notre chair, poursuit-il d'un ton incertain.
Nous sommes encore assez jeunes que pour nous occuper d'un bébé et...
-Oh, Hubert! C'est tout ce que je veux! Je dois bien cela à ma petite Coraline... Et je jure que je ne recommencerai plus les mêmes erreurs que j'ai commises avec elle!
-Je me doutais bien que tu dirais cela!, fait Hubert. En fait, j'ai déjà accepté de la prendre ici... Une des monitrices du centre nous l'amène ce soir. Nous devons aller la chercher à dix-neuf heure, à l'aéroport...
Et moi aussi, je jure de ne plus commettre, avec elle, les mêmes erreurs que j'ai commises avec Cora! Mais pas pour les mêmes raisons que toi, ma chère...
A suivre
loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
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Localisation : Waterloo. Belgique
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