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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 17.

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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 17. Empty Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 17.

Message  loudé Mallorca Mar 7 Jan - 20:08

Bonsoir tout le monde!
Il est temps de retrouver vos héros Coraline et Pierre pour la suite de leurs aventures...
Bonne soirée et bonne lecture!

Pierre va-t'il enfin retrouver l'amour de sa vie, Coraline?
Coraline voudra-t'elle encore de lui?
Voilà toute la question...

Episode 17

Dans l'allée semi-piétonne qui descend en pente douce vers la plage, je remarque immédiatement un restaurant-grill.
La bonne odeur de feu de bois qui s'en dégage rappelle subitement à mon estomac qu'il est vide, si l'on excepte la collation avalée dans l'avion.
Je m'installe à une table libre en terrasse et une jeune espagnole qui ne doit pas avoir beaucoup plus de seize ans m'amène une carte digne de Kurnonsky, le prince des gastronomes.
Elle est rédigée comme celle des restaurants chinois: Tous les plats sont y représentés par une photo numérotée. Il n'y a qu'à les désigner du doigt pour être compris du serveur ou de la serveuse. Les gambas à l'ail, dans la rubrique entrée, semblent me faire un grand clin d'œil, tandis que je peux presque entendre la côte à l'os de la rubrique « plats » m'appeler par mon prénom, en me tutoyant.
Grâce au système de photos, ma commande est vite passée.
¿ Señor desea un aperitivo?, me demande-t 'elle.
Ah, « aperitivo », cela je comprend.
-Un Ricard, s'il-vous-plait.
¿ Y como bebida, Señor?, se renseigne-t' elle encore.
Là, cela se corse! (comme le dirait encore Napoléon, bien entendu!) Je ne comprends rien à l'espagnol!
Heureusement, assis à la table voisine, se trouve un couple en grande discussion avec un gigantesque plat de calamars.
Constatant mon embarras, l'homme se penche vers moi:
-La jeune fille vous demande ce que vous désirez boire...
-Vous pouvez lui demander du vin rosé, bien frais, s'il-vous-plait?
-Una botella de vino rosado y muy fresco, por favor.
-Muy bien !, dit la serveuse, avant de disparaître à l'intérieur.
Nous bavardons un peu, mes voisins de table et moi, le temps pour la jeune fille de dresser mon couvert. J'apprends qu'ils viennent ici chaque année, depuis huit ans déjà, et qu'ils sont du nord de
la France. Qu'il y a énormément de choses à visiter sur l'île et que le mieux, pour ce faire, est de louer une voiture: Ce n'est pas très cher et on est libre d'aller où l'on veut... Quand on le veut!
Pendant que nous parlons, la jeune serveuse est venue déposer sur ma table un bol empli d'olives noires, un autre de vertes et un troisième avec un assortiment de piments.
Presque immédiatement, elle a reparu tenant à la main un dressing avec de l'huile, du vinaigre, du sel et du poivre, une corbeille avec des tronçons pain baguette grillés et un pot d'aiolli.
Je n'en crois pas mes yeux! L'homme qui a passé ma commande de vin, toujours assis à la table voisine, ne peut se retenir d'un sourire.
-Surprenant, n'est-ce pas? C'est toujours comme cela ici! Ils pensent que nous sommes morts de faim!
Arrivent le Ricard avec sa carafe d'eau et le vin. Une grande bouteille de vin! Pour moi seul!
Quand mon sympathique voisin de table a passé commande pour la boisson, je croyais qu'il avait demandé un verre de vin...Pas toute la bouteille!
Moi qui ne boit que rarement... Je suis servi!
Le couple voisin ayant terminé son pantagruélique repas, se lève pour partir.
Juste avant de quitter la terrasse, l'homme me glisse, dans un sourire malicieux:
-Je dois vous mettre en garde, Monsieur, vous qui venez sur l'île pour la première fois! Il y a un proverbe à Mallorca -il prononce « Mayorca », comme un véritable espagnol- qui dit: « Qui vient à Mallorca une fois... toujours y reviendra! ».
-Allez visiter l'île et vous comprendrez!, termine-t' il, énigmatique. Bonne soirée et bon séjour!
Je lui assure que je vais tout faire pour qu'il le soit quand mes gambas arrivent sur la table.
J'en comptes douze, au total... Et pas des plus petits, croyez-moi!
Tout en parlant avec mes voisins de table, j'ai machinalement grignoté les trois quart du pain et des olives.
Je n'ai plus faim... Mais ces gambas sont tellement bien préparés que j'avale le tout, sans même avoir à me forcer.
Mais... Quand arrive la côte à l'os...!
Servie dans une assiette grande comme une roue de camion, elle en dépasse allègrement des deux côtés!
Pour faire bonne mesure, elle est accompagnée d'une pomme de terre cuite sous la braise qui, à elle seule, serait amplement suffisante que pour rassasier cinq adultes normalement constitués!
Je termine difficilement l'ensemble, m'aidant pour ce faire par de grandes rasades de vin rosé.
Repu, je réclame l'addition en me demandant sérieusement si j'oserai ouvrir le bouton de ceinture de mon pantalon, histoire d'être plus à l'aise...
Je sursaute en en découvrant le montant et l'étudie soigneusement tant elle me semble modeste!
Je règle, en n'omettant pas d'y ajouter un solide pourboire, et me lève pour quitter ces lieux si hospitaliers.
J'ai la tête qui me tourne légèrement... Le vin, quand on y est pas trop habitué...
Il est vingt-trois heure quarante.
Trop tôt que pour rentrer à l'hôtel, décide-je. Je flâne dans l'allée, en direction de la mer.
Tout au long de la plage se trouve une promenade, elle aussi bordée de palmiers, comme la voie piétonne.
Quelques artisans y ont installés leurs échoppes, sous la clarté crue de spots alimentés par de petits groupes électrogènes.
Ils proposent leurs pacotilles aux touristes: Grains de riz avec prénom inscrit dessus, petits animaux en fil de fer, chaînes en « or »...
Peintres, caricaturistes ou encore coiffeuses africaines, assurent une ambiance sympathique et particulière à ce petit bout de plage...
Je flâne parmi eux un moment avant de faire demi-tour, en direction du Condor.
Quelques clients sont encore attablés à la terrasse d'un petit bar qui m'a l'air sympa.
« Chez le Belge », proclame l'enseigne suspendue au-dessus de l'arcade de l'entrée.
Je m'y installe et commande une eau pétillante, histoire d'achever la digestion de mon gargantuesque repas.
Je savoure béatement ce moment de paix et de fraîcheur assis à la terrasse extérieure d'un bar des Baléares.
Nous ne sommes qu'à la mi-mai et pourtant les soirées y sont déjà délicieusement douces.
Je suis encore un peu sous l'influence de ma « conversation » d'avec la bouteille de vin et ne pense plus à rien en sirotant mon eau pétillante, à petits coups de paille.
J'écoute distraitement les chansons « rétro » diffusées en sourdine par deux gros baffles, suspendus aux murs...
« On ira où tu voudras, quand tu voudras... Et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort », chante doucement Jo Dassin.
Tiens?, pense-je, ma chanson fétiche d'autrefois! Celle qui savait si bien me faire pleurer...
J' avoue qu'elle me met d'humeur mélancolique...
Coraline, Coraline... Où es-tu..?
Je me sens comme une grosse boule monter dans le fond de la gorge...
Rien à faire!, me dis-je. T' arriveras jamais à l'oublier!
Je me ressaisis bien vite.
Je regarde autour de moi, histoire de voir si personne n'a remarqué mon trouble et mon cœur s'arrête net de battre...
Cette silhouette, là-bas, près de l'hôtel... C'est... C'est Coraline! J'en suis certain!
Je vais pour m'élancer à sa poursuite, me rends compte que je n'ai pas payé ma consommation, le fait, et fonce coude-au-corps dans la direction où je viens, j'en suis sûr, d'apercevoir mon amour disparu!
Rien! Personne! La rue est vide!
Je rentre à l'hôtel, monte dans ma chambre et m'allonge sur le lit; la nuit va être longue!
Je vais encore remuer de vieux souvenirs, je le sens bien!
L'idéal pour quelqu'un qui doit se reposer!
Je m'endors finalement vers les cinq heures du mat' après avoir réussi à me convaincre que j'ai rêvé!
Neuf heure du matin! J'ai dormi à peu près quatre heures et, bien que ne me sentant pas d' une forme olympique, je ne peux déjà plus rester coucher!
Je me lève, donc... Que voulez-vous que je fasse d'autre!
Après mes ablutions matinales dans la petite salle de bains, je sors de la chambre.
Direction? Le restaurant pour le petit déj'!
Le restaurant... Ah, mes amis! Comment le décrire...
Une vaste salle climatisée, décorée dans le plus pur style « bateau », avec des dizaines de maquettes de navires de toutes tailles disposées partout aux alentours, sur des étagères vitrées.
Une quarantaine de tables rondes, recouvertes de nappes blanches et roses, des chaises en bois verni...
Sur chacune des tables, un petit bouquet de fleurs semble attendre le client.
Au sol, un marbre blanc, étincelant sous les halogènes enfichés dans le plafond couleur crème...
A gauche, une dizaine de portes-fenêtres juxtaposées s'ouvrent sur la piscine, la terrasse-solarium et le luxuriant jardin de l' hôtel...
Un bon tiers de cette salle est occupé par des consoles-buffets, sur lesquelles sont disposées à peu près toutes les victuailles nécessaires pour rassasier au moins la moitié de l'Espagne, provinces autonomes et anciennes colonies comprises!
Il y a là différentes sortes de pain, de charcuteries ou de fromages...
De la confiture, des œufs, des fruits, des jus de fruits, des sodas, du café, du thé...sans oublier les plats chauds qu'un « chef », toque blanche vissée sur le crâne, confectionne à la demande! Et le tout, à volonté!
Je n'ai pas très faim, mais je me surprend à avaler sans effort tout un pain-baguette, avec du jambon, du saucisson et du fromage. Trois tasses de café achèvent de « faire passer » le tout...
Je suis calé pour la journée...Au moins!
Eh ben, si c'est comme cela tous les jours... Dans un mois, j'aurai une sérieuse sur-taxe pour le vol de retour.... Avec le poids que j'aurai pris!, songe-je, amusé.
Je me rends ensuite à la réception: Je vais suivre les conseils du couple rencontré hier soir et louer une voiture.
Deux clients se tiennent devant le grand comptoir de marbre blanc veiné de gris et rouge, de la réception. Ils sont en grande discussion avec la réceptionniste.
Je ne suis pas pressé; je suis en vacances... J'attends mon tour, sans impatience.
Me voyant planté là, l'employée me fait un petit signe de la main et, tout en continuant ses explications aux autres clients -dans une langue que je crois reconnaître comme de l'allemand- se dirige vers une porte, derrière elle.
Elle y frappe, juste au dessous d'une petite plaque dorée sur laquelle je peux clairement lire:
« C. De Jare, direccion. »
-¿ Señora, quiere venir, por favor? Un cliente espera en el reception!... , dit-elle.
(Madame, pouvez-vous venir, s'il-vous-plait? Un client attend à la réception!)
-¡ bien sobre! ¡ Llego en seguida!, répond une voix étouffée de derrière la porte.
(Bien sûr! J'arrive tout de suite!)
La porte s'entre-baille mais, au même moment, une sonnerie de téléphone retentit dans le bureau: Elle se referme aussitôt.
Entre-temps, l'employée qui doit se prénommer Maria-Luisa, si j'en juge par le badge gris qu'elle porte épinglé au-dessus de son avenante poitrine, en a fini d'avec les autres clients.
-Puedo ayudarle, s'informe-t' elle.
(Je peux vous aider?)
-Heu... Vous parlez français?

A suivre

loudé Mallorca

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