Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 25.
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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 25.
Bonsoir à toutes et tous.
Il est l'heure de retrouver la suite de votre feuilleton quotidien...
Bonne lecture et bon appétit!
Episode 25
A un peu plus de minuit, ce même soir de juin, trois jeunes adolescentes, presque des petites filles, se rejoignent, juchées sur leurs vélos, au bout de l'avenue des Pruniers bleus, à Waterloo.
-Vous avez le matériel, les filles?, demande la plus grande aux deux autres.
-Nous sommes parées!, font-elles d'une même voix, en désignant les sacoches qui pendent de part et d'autres du porte-bagages de leurs montures.
-Allons-y! Et elles se mettent à pédaler en direction de Braine-l'Alleud, à quelques kilomètres de là.
Arrivées devant les « Ateliers de Pierre », les trois complices posent leurs machines dans le coin le plus sombre de la petite ruelle qui longe le bâtiment. Elles semblent connaitre parfaitement les lieux...
La plus grande sort des sacoches de son vélo trois imperméables noirs, ultra-légers, munis de capuchon.
-Mettez cela, les filles!, intime-t'elle d'un ton de commandement, tout en enfilant le sien pardessus ses vêtements.
Moins de trois minutes plus tard, des silhouettes noires, presque invisibles, s'affairent à une mystérieuse besogne, devant la porte de l'atelier.
Soudain, une des filles, celle qui surveille la rue, chuchote:
-Alerte!
Aussitôt, laissant tout tomber, les silhouettes s'égayent comme une volée de moineaux en direction de la ruelle, juste au moment où le cabriolet crème de Pierre s'engage sur l'esplanade, devant les pompes à essence.
Deux minutes plus tard, trois innocentes jeunes filles à vélo s'éloignent sans hâte apparente, vers Waterloo. Ne serait-ce l'heure indue, cette scène serait tout-à-fait banale...
****
Nous arrivons à la maison vers les deux heures du matin.
Je me dirige vers l'atelier pour y rentrer la voiture quand, à la lumière de mes phares, je vois clairement trois silhouettes s'enfuir.
Les murs et la porte de l'atelier s'ornent des superbes tags multicolores:
-Salo! Tu va payé! Salopar, on t'ora!, disent-ils, entre-autres choses amusantes.
Le tout est ponctué de multiples et larges traits colorés... Spectaculaire, à tout le moins !
Hé bien , vous savez quoi?
Cela ne me fait pas rire du tout!
D'autant que Cora et moi n'avions pas vraiment envisagés de finir la journée, ou du moins de commencer celle de ce dimanche, par un nettoyage de graffitis.
-Il faut agir vite, Pierre !, me dit Coraline. Avant que cette maudite peinture ne soit tout-à-fait sèche, en tout cas! Je vais me changer et je viens de donner un coup de main!
Cette s...rie de peinture s'est infiltrée jusque dans le ciment de la façade, en plus!
Rien à faire, je vais être obligé de repeindre cette partie du mur et la porte!, pense-je, d'une humeur de dogue, tout en récurant à la brosse dure, avec une lessive réputée pour son mordant, ces « décorations » incongrues.
A quatre heure du mat', épuisés par cette journée -et surtout par ses dernières heures- Cora et moi gagnons notre lit où nous nous endormons immédiatement. « Demain est un autre jour », dit-on...
****
Peu avant l'avenue des Pruniers bleus, les trois complices à vélo mettent pied à terre.
-Ouf!, fait la plus grande. On a eu chaud, cette fois-ci!
-Tu l'as dit! J'ai bien cru qu'il allait nous voir... Je crois qu'on viendra plus avec toi la prochaine fois... Si maman l'apprend..., disent ensembles les deux plus petites.
-Je vous comprends, les filles! Je ne vous en veux pas! Ce que vous avez fait jusqu'ici, avec moi, est déjà très gentil de votre part. Je continuerai seule... Je veux qu'il paye!, assène néanmoins la plus grande du groupe, d'une voix déterminée.
Sur ces derniers mots, le trio se sépare.
Dans le plus grand silence, avec des ruses de sioux sur le sentier de la guerre, les deux plus petites entrent au numéro 22, tandis que la dernière s'engage dans la longue allée privée du 17, en face.
Chapitre 11
Lundi matin, quand Cédric arrive, il nous trouve Cora et moi, occupés à étaler un latex blanc sur les murs, de part et d'autre de la porte de l'atelier que j'ai été bien obligé de repeindre entièrement, elle aussi.
-Vous avez décidés de changer de métier, tous les deux?, lance-t' il en riant. Cela tombe bien, je cherche justement des peintres pour ma maison.
-Ah? Parce-que tu crois vraiment qu'on s'amusent?, lui fais-je, de mauvaise humeur.
Je lui explique alors notre retour de Pont et les trois silhouettes entre-aperçues...
-En tout cas, si j'avais eu un doute, j'en suis bien certain maintenant: Il s'agit d'enfants ou de très jeunes ados, continuai-je. Au vu de leurs tailles...
Ce que je me demande: C'est pourquoi ils viennent systématiquement ici... Chez moi!
Aucun de mes voisins ne s'est jamais plaint de dégradations pourtant...
A huit heures, quand le premier client arrive, hormis quelques traces plus claires sur les murs, plus rien ne subsiste des artistiques fresques.
Cora, qui s'est rendue compte au hasard d'une balade, que l'hôtel « Les Grognards », à Waterloo, appartenait à la même chaîne que le sien, à Mallorca, est partie y faire « une petite visite de courtoisie », m'a-t' elle dit.
Moi, ma journée est tellement chargée que j'en ai oublié l'épisode des tags.
Cora rentre sur le coup des quatorze heures, excitée comme une puce:
-Tu sais quoi?, me dit-elle. Ils ont de gros soucis de gestion au « Grognards ».
J'ai téléphoné moi-même à Washington, chez le grand patron. Il était au courant, bien évidement.
Quand je lui ai annoncé que j'étais en Belgique, il m' a donné carte blanche! Depuis une heure, je suis la directrice générale des « Grognards »... Et je continue à diriger le « Condor », bien entendu!
-Je ne suis plus en vacances!, poursuit Cora. Je ne suis plus obligée de vivre à Mallorca! Tu te rends compte? Je peux rester définitivement près de toi! Bien sûr, je devrais voyager souvent mais...
-C'est génial!, la coupe-je, heureux pour elle. On va fêter cela dignement!
Ce soir, restaurant italien: « Chez Luigi »! Il a une cuisine épatante, tu verras!
En attendant cette soirée, nous reprenons chacun nos occupations: Elle rentre à la maison, d'où elle gère le « Condor » via internet et moi, je m'installe dans mon bureau où une montagne de paperasse en retard m'attend.
A seize heures trente, un certain Marcel Dupont, de la « Falcon Agency » m'annonce, par téléphone, son passage à dix-sept heures.
-Tu fermeras la boutique?, lance-je de loin à Cédric, tout en me levant pour rentrer chez moi.
-C'est comme si c'était fait! A demain!
Exactement à l'heure dite, Marcel Dupont pose son doigt sur le bouton de ma sonnette.
Je l'examine à la dérobée tandis qu'il pénètre dans le salon où Cora, en parfaite maîtresse de maison, a déjà préparé quelques rafraîchissements sur un plateau.
Il a exactement le profil pour exercer ce métier !, me dis-je. Il est quelconque, banal...
Entre quarante-cinq et soixante ans, taille moyenne, corpulence moyenne...
On pourrait le croiser en rue vingt fois sans même l'apercevoir...
A la question de Cora qui s'informe de ce qu'il veut boire, il répond, d'une voix douce:
-Un jus d'orange, s'il-vous-plaît.
Nous nous asseyons, lui dans un fauteuil; Cora et moi dans le canapé qui lui fait face.
-Bien!, commence-t' il. Eh bien voilà ce que je sais déjà sur ma cible...
Elle est issue d'une riche famille de Namur où elle a habité jusqu'en mille neuf cent nonante-quatre.
Elle y a fondé famille en y épousant une certaine Dominique Dulac, une riche héritière qui lui a donné une fille. Elle a quitté Namur pour Pont-du-Roy, un petit village des Ardennes... qu' elle a quitté subitement, avec femme et enfant, dans les premiers jours de mille neuf cent nonante-six...
Coraline se lève et marche de long en large dans le salon, incapable de rester en place.
-Je ne veux pas vous brusquer, dit-elle, mais cela... Nous le savons déjà!
Sans se démonter, il continue, de la même voix douce...
-Il y a déjà là un point qui m'échappe... Ma cible, à Pont-du-Roy, vit avec une femme et une jeune fille, d'après les voisins. Ils ne savent pas qui est cette jeune fille: Ils ne se fréquentaient pas, en dehors des politesses de voisinage. Mais ils l'ont vue souvent, c'est certain!
Or, quand ma cible arrive à Waterloo, elle n'est plus accompagnée que d' une femme... Où est donc passée la jeune fille?
Coraline, entre-temps rassise, pâlit, mais ne dit rien.
-Deuxième point étrange. Quelques mois après son arrivée à Waterloo, Madame accouche d'une petite fille. Étrangement, personne ne se rappelle dans le quartier l'avoir jamais vue enceinte... C'est vrai que chez certaines personnes, une grossesse peut ne pas se remarquer... Je ne dirais rien sur le sujet actuellement; mes collaborateurs enquêtent...
-Troisième point, et non des moindres, continue-t' il, ma cible est joueuse! Très joueuse... Et depuis de nombreuses années, si j'en crois les registres du casino de Namur. Malheureusement pour elle, ma cible n'est pas chanceuse. Elle a perdu une fortune, en quelques années... En fait, je peux même dire que ma cible est, sur le plan personnel, totalement ruinée. Comme son train de vie ne diminue pas, je suppose qu'elle puisse allègrement dans les caisses de son entreprise... Je ne serai pas autrement surpris de lire dans les journaux, dans un avenir plus ou moins proche, l'annonce d'une retentissante faillite...
Voilà pourquoi il ouvre le capital de ses « Industries »!, jubile-je.
Il laisse passer un blanc, boit une gorgée de jus d'orange et continue:
-C'est d'autant plus dommage que son entreprise est parfaitement viable et rentable...
Ses carnets de commandes sont pleins et ses usines tournent à plein régime!
C'est toujours bon à savoir, cela!, pense-je encore.
-Je me demande comment il va s'en sortir..., poursuit rêveusement Marcel, à mi-voix, comme pour lui-même.
-C'est tout ce que je sais avec certitude, pour le moment!, termine-t'il en se levant pour prendre congé.
Au moment de sortir, il me dit encore:
-Je vous tiens au courant dès que j'ai du nouveau. A partir de maintenant, laissez votre portable branché en permanence: Je peux avoir besoin de vous contacter très vite, pour vérifier l'une ou l'autre données...
Dès qu'il est sorti, j’interroge Cora, avec un étonnement non-feint .
-Pourquoi ne lui as-tu pas dit que la mystérieuse jeune fille, disparue entre Pont et Waterloo... C'est toi?
-Je ne sais pas!, dit-elle. Je crois que je n'avais pas envie de raconter mon histoire, une fois de plus. Et puis, si il ne l'a pas encore fait... Il le découvrira par lui-même!
Les révélations de Marcel étant loin de nous avoir coupé l'appétit, j'emmène ma douce moitié chez Luigi, comme je le lui ai promis.
Nous y passons une soirée romantique à souhait, dînant à la lueur des chandeliers judicieusement disposés dans la salle du restaurant.
De Jarvaux et toutes ses manigances sont très loin de nos préoccupations actuelles...
****
A suivre.
Il est l'heure de retrouver la suite de votre feuilleton quotidien...
Bonne lecture et bon appétit!
Episode 25
A un peu plus de minuit, ce même soir de juin, trois jeunes adolescentes, presque des petites filles, se rejoignent, juchées sur leurs vélos, au bout de l'avenue des Pruniers bleus, à Waterloo.
-Vous avez le matériel, les filles?, demande la plus grande aux deux autres.
-Nous sommes parées!, font-elles d'une même voix, en désignant les sacoches qui pendent de part et d'autres du porte-bagages de leurs montures.
-Allons-y! Et elles se mettent à pédaler en direction de Braine-l'Alleud, à quelques kilomètres de là.
Arrivées devant les « Ateliers de Pierre », les trois complices posent leurs machines dans le coin le plus sombre de la petite ruelle qui longe le bâtiment. Elles semblent connaitre parfaitement les lieux...
La plus grande sort des sacoches de son vélo trois imperméables noirs, ultra-légers, munis de capuchon.
-Mettez cela, les filles!, intime-t'elle d'un ton de commandement, tout en enfilant le sien pardessus ses vêtements.
Moins de trois minutes plus tard, des silhouettes noires, presque invisibles, s'affairent à une mystérieuse besogne, devant la porte de l'atelier.
Soudain, une des filles, celle qui surveille la rue, chuchote:
-Alerte!
Aussitôt, laissant tout tomber, les silhouettes s'égayent comme une volée de moineaux en direction de la ruelle, juste au moment où le cabriolet crème de Pierre s'engage sur l'esplanade, devant les pompes à essence.
Deux minutes plus tard, trois innocentes jeunes filles à vélo s'éloignent sans hâte apparente, vers Waterloo. Ne serait-ce l'heure indue, cette scène serait tout-à-fait banale...
****
Nous arrivons à la maison vers les deux heures du matin.
Je me dirige vers l'atelier pour y rentrer la voiture quand, à la lumière de mes phares, je vois clairement trois silhouettes s'enfuir.
Les murs et la porte de l'atelier s'ornent des superbes tags multicolores:
-Salo! Tu va payé! Salopar, on t'ora!, disent-ils, entre-autres choses amusantes.
Le tout est ponctué de multiples et larges traits colorés... Spectaculaire, à tout le moins !
Hé bien , vous savez quoi?
Cela ne me fait pas rire du tout!
D'autant que Cora et moi n'avions pas vraiment envisagés de finir la journée, ou du moins de commencer celle de ce dimanche, par un nettoyage de graffitis.
-Il faut agir vite, Pierre !, me dit Coraline. Avant que cette maudite peinture ne soit tout-à-fait sèche, en tout cas! Je vais me changer et je viens de donner un coup de main!
Cette s...rie de peinture s'est infiltrée jusque dans le ciment de la façade, en plus!
Rien à faire, je vais être obligé de repeindre cette partie du mur et la porte!, pense-je, d'une humeur de dogue, tout en récurant à la brosse dure, avec une lessive réputée pour son mordant, ces « décorations » incongrues.
A quatre heure du mat', épuisés par cette journée -et surtout par ses dernières heures- Cora et moi gagnons notre lit où nous nous endormons immédiatement. « Demain est un autre jour », dit-on...
****
Peu avant l'avenue des Pruniers bleus, les trois complices à vélo mettent pied à terre.
-Ouf!, fait la plus grande. On a eu chaud, cette fois-ci!
-Tu l'as dit! J'ai bien cru qu'il allait nous voir... Je crois qu'on viendra plus avec toi la prochaine fois... Si maman l'apprend..., disent ensembles les deux plus petites.
-Je vous comprends, les filles! Je ne vous en veux pas! Ce que vous avez fait jusqu'ici, avec moi, est déjà très gentil de votre part. Je continuerai seule... Je veux qu'il paye!, assène néanmoins la plus grande du groupe, d'une voix déterminée.
Sur ces derniers mots, le trio se sépare.
Dans le plus grand silence, avec des ruses de sioux sur le sentier de la guerre, les deux plus petites entrent au numéro 22, tandis que la dernière s'engage dans la longue allée privée du 17, en face.
Chapitre 11
Lundi matin, quand Cédric arrive, il nous trouve Cora et moi, occupés à étaler un latex blanc sur les murs, de part et d'autre de la porte de l'atelier que j'ai été bien obligé de repeindre entièrement, elle aussi.
-Vous avez décidés de changer de métier, tous les deux?, lance-t' il en riant. Cela tombe bien, je cherche justement des peintres pour ma maison.
-Ah? Parce-que tu crois vraiment qu'on s'amusent?, lui fais-je, de mauvaise humeur.
Je lui explique alors notre retour de Pont et les trois silhouettes entre-aperçues...
-En tout cas, si j'avais eu un doute, j'en suis bien certain maintenant: Il s'agit d'enfants ou de très jeunes ados, continuai-je. Au vu de leurs tailles...
Ce que je me demande: C'est pourquoi ils viennent systématiquement ici... Chez moi!
Aucun de mes voisins ne s'est jamais plaint de dégradations pourtant...
A huit heures, quand le premier client arrive, hormis quelques traces plus claires sur les murs, plus rien ne subsiste des artistiques fresques.
Cora, qui s'est rendue compte au hasard d'une balade, que l'hôtel « Les Grognards », à Waterloo, appartenait à la même chaîne que le sien, à Mallorca, est partie y faire « une petite visite de courtoisie », m'a-t' elle dit.
Moi, ma journée est tellement chargée que j'en ai oublié l'épisode des tags.
Cora rentre sur le coup des quatorze heures, excitée comme une puce:
-Tu sais quoi?, me dit-elle. Ils ont de gros soucis de gestion au « Grognards ».
J'ai téléphoné moi-même à Washington, chez le grand patron. Il était au courant, bien évidement.
Quand je lui ai annoncé que j'étais en Belgique, il m' a donné carte blanche! Depuis une heure, je suis la directrice générale des « Grognards »... Et je continue à diriger le « Condor », bien entendu!
-Je ne suis plus en vacances!, poursuit Cora. Je ne suis plus obligée de vivre à Mallorca! Tu te rends compte? Je peux rester définitivement près de toi! Bien sûr, je devrais voyager souvent mais...
-C'est génial!, la coupe-je, heureux pour elle. On va fêter cela dignement!
Ce soir, restaurant italien: « Chez Luigi »! Il a une cuisine épatante, tu verras!
En attendant cette soirée, nous reprenons chacun nos occupations: Elle rentre à la maison, d'où elle gère le « Condor » via internet et moi, je m'installe dans mon bureau où une montagne de paperasse en retard m'attend.
A seize heures trente, un certain Marcel Dupont, de la « Falcon Agency » m'annonce, par téléphone, son passage à dix-sept heures.
-Tu fermeras la boutique?, lance-je de loin à Cédric, tout en me levant pour rentrer chez moi.
-C'est comme si c'était fait! A demain!
Exactement à l'heure dite, Marcel Dupont pose son doigt sur le bouton de ma sonnette.
Je l'examine à la dérobée tandis qu'il pénètre dans le salon où Cora, en parfaite maîtresse de maison, a déjà préparé quelques rafraîchissements sur un plateau.
Il a exactement le profil pour exercer ce métier !, me dis-je. Il est quelconque, banal...
Entre quarante-cinq et soixante ans, taille moyenne, corpulence moyenne...
On pourrait le croiser en rue vingt fois sans même l'apercevoir...
A la question de Cora qui s'informe de ce qu'il veut boire, il répond, d'une voix douce:
-Un jus d'orange, s'il-vous-plaît.
Nous nous asseyons, lui dans un fauteuil; Cora et moi dans le canapé qui lui fait face.
-Bien!, commence-t' il. Eh bien voilà ce que je sais déjà sur ma cible...
Elle est issue d'une riche famille de Namur où elle a habité jusqu'en mille neuf cent nonante-quatre.
Elle y a fondé famille en y épousant une certaine Dominique Dulac, une riche héritière qui lui a donné une fille. Elle a quitté Namur pour Pont-du-Roy, un petit village des Ardennes... qu' elle a quitté subitement, avec femme et enfant, dans les premiers jours de mille neuf cent nonante-six...
Coraline se lève et marche de long en large dans le salon, incapable de rester en place.
-Je ne veux pas vous brusquer, dit-elle, mais cela... Nous le savons déjà!
Sans se démonter, il continue, de la même voix douce...
-Il y a déjà là un point qui m'échappe... Ma cible, à Pont-du-Roy, vit avec une femme et une jeune fille, d'après les voisins. Ils ne savent pas qui est cette jeune fille: Ils ne se fréquentaient pas, en dehors des politesses de voisinage. Mais ils l'ont vue souvent, c'est certain!
Or, quand ma cible arrive à Waterloo, elle n'est plus accompagnée que d' une femme... Où est donc passée la jeune fille?
Coraline, entre-temps rassise, pâlit, mais ne dit rien.
-Deuxième point étrange. Quelques mois après son arrivée à Waterloo, Madame accouche d'une petite fille. Étrangement, personne ne se rappelle dans le quartier l'avoir jamais vue enceinte... C'est vrai que chez certaines personnes, une grossesse peut ne pas se remarquer... Je ne dirais rien sur le sujet actuellement; mes collaborateurs enquêtent...
-Troisième point, et non des moindres, continue-t' il, ma cible est joueuse! Très joueuse... Et depuis de nombreuses années, si j'en crois les registres du casino de Namur. Malheureusement pour elle, ma cible n'est pas chanceuse. Elle a perdu une fortune, en quelques années... En fait, je peux même dire que ma cible est, sur le plan personnel, totalement ruinée. Comme son train de vie ne diminue pas, je suppose qu'elle puisse allègrement dans les caisses de son entreprise... Je ne serai pas autrement surpris de lire dans les journaux, dans un avenir plus ou moins proche, l'annonce d'une retentissante faillite...
Voilà pourquoi il ouvre le capital de ses « Industries »!, jubile-je.
Il laisse passer un blanc, boit une gorgée de jus d'orange et continue:
-C'est d'autant plus dommage que son entreprise est parfaitement viable et rentable...
Ses carnets de commandes sont pleins et ses usines tournent à plein régime!
C'est toujours bon à savoir, cela!, pense-je encore.
-Je me demande comment il va s'en sortir..., poursuit rêveusement Marcel, à mi-voix, comme pour lui-même.
-C'est tout ce que je sais avec certitude, pour le moment!, termine-t'il en se levant pour prendre congé.
Au moment de sortir, il me dit encore:
-Je vous tiens au courant dès que j'ai du nouveau. A partir de maintenant, laissez votre portable branché en permanence: Je peux avoir besoin de vous contacter très vite, pour vérifier l'une ou l'autre données...
Dès qu'il est sorti, j’interroge Cora, avec un étonnement non-feint .
-Pourquoi ne lui as-tu pas dit que la mystérieuse jeune fille, disparue entre Pont et Waterloo... C'est toi?
-Je ne sais pas!, dit-elle. Je crois que je n'avais pas envie de raconter mon histoire, une fois de plus. Et puis, si il ne l'a pas encore fait... Il le découvrira par lui-même!
Les révélations de Marcel étant loin de nous avoir coupé l'appétit, j'emmène ma douce moitié chez Luigi, comme je le lui ai promis.
Nous y passons une soirée romantique à souhait, dînant à la lueur des chandeliers judicieusement disposés dans la salle du restaurant.
De Jarvaux et toutes ses manigances sont très loin de nos préoccupations actuelles...
****
A suivre.
loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
Age : 67
Localisation : Waterloo. Belgique
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