Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 6.

Bonsoir à toutes et tous.
Voici le 6 ème épisode de votre histoire...
Bonne soirée et bonne lecture!

Episode 6

Coraline éclate de rire.
-Ah oui!, Maria est intransigeante sur ce point: tout nu!
-Je ne tiens pas tellement à voir cela!, lui assène très sérieusement une Caroline butée.
-Ce n'est pas si terrible que cela, tu verras!
-M'étonnerais fort que je me balade un jour à poil, devant tout le monde!, marmonne la jeune fille, entre ses dents.
-Et puis, tu vas y découvrir ton second chez toi: Mon appartement, pas loin de la mer!
-Parce-que, tu as aussi un appartement à toi?, dit Caroline, sidérée par ce qu'elle entend sans trop y croire.
-Je te l'ai dit: J'ai eu une vie avant de retrouver ton papa!
Puis, sans transition:
-Assez parlé de moi!, fait-elle, en sautant prestement sur ses pieds. La dernière à l'eau est une poule mouillée!
Elle se débarrasse prestement de la longue tunique blanche qui la couvrait jusqu'ici et effectue un superbe plongeon, entièrement nue, sous le regard médusé de sa fille.
-Alors? Tu viens?, lui lance-t'elle, taquine. Je t'attends! ...Poule mouillée!, achève-t'elle en riant.
Caroline est pétrifiée...
-Viens donc!, insiste Coraline. Déshabille-toi et saute! Tu vas voir comme c'est agréable de nager sans ce fichu maillot de bain!
Caroline, indécise, hésite encore...
Et après tout, se dit-t'elle. Il n'y a que maman et moi... Pourquoi pas?
Trente secondes plus tard, deux jeunes naïades batifolent joyeusement dans l'eau de la piscine...
Sans se soucier une seule seconde de leurs nudités!
A dix-huit heures, quand je rentre de Pont où j’achève de régler les détails de ma succession , elles s'y trouvent toujours...
-Tu viens, mon cœur?, me lance Coraline, entre deux éclats de rire, dès que je pénètre dans le salon.
-C'est très tentant, mais...., répond-je, hésitant.
-Mais quoi?, m'interroge innocemment Cora.
-Heuu...La petite?, fais-je, toujours indécis.
Vivement, la réponse de Caroline fuse:
-Je ne suis pas petite! J'ai...
-...Treize ans et demi!, continue-je pour elle, en riant. Je sais! Mais c'est que... Je ne veux pas te choquer!
-Tu sais, papa, me répond-elle. A l'école, nous avons des cours d'éducation sexuelle... J'ai déjà vu un garçon tout nu...
-Tu as déjà...? Non! Ne me dit pas que vous vous déshabillez en classe, tout de même!
-Mais non!, répond-elle en riant. Les posters didactiques... Tu connais?
-Bon!, me dis-je. De toute façon, elle finira bien par me voir un jour ou l'autre dans ma tenue de naissance... Que ce soit aujourd'hui ou dans quelques jours... Quelle importance, après tout?
J'ai vite fait de « revêtir » ma « combinaison » naturiste.
-Attention: J'arrive!, fais-je, en sautant dans l'eau bleue façon « bombe », de manière à les éclabousser le plus possible.
Nous jouons dans la piscine, comme des enfants, durant une grosse heure...
C'est Caroline qui nous en fait sortir d' un péremptoire: « « J'ai faim, moi! »
Vous allez rire: Depuis ce jour, il est impossible de lui faire encore porter un maillot de bain!
Elle a même convaincu ses copines de nager dans la même tenue qu'elle, quand elles viennent à la maison!
Et tant que je n'aurai pas demandé à leurs parents si ils sont naturistes aussi, la piscine leur sera totalement réservée...
Naturiste jusqu'au bout des ongles, oui... Voyeur, non!
-Chapitre 3-

L'immeuble ultra-moderne de cinq étages tout en verre et béton, abritant le siège social de « de Jarvaux Industries » est situé dans une vaste zone arborée, sur la commune de Boisfort, comme je vous l'ai déjà dit.
A égale distance du centre-ville et de l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, via le ring autoroutier.
A l'origine, c'est la société Low Boats and co, équipementière de bateaux de luxe -depuis passée sous le contrôle total de « de Jarvaux Industries »- qui l'a fait bâtir.
Au sous-sol, un vaste garage qui sert d'entrepôt et le local « Archives ».
Au rez-de-chaussée, le hall de réception et la cafétéria-restaurant d'entreprise.
La partie gestion/administration est répartie, quand à elle, sur les quatre étages suivants tandis que le bureau de la direction générale -le mien- occupe tout le dernier étage...
Pour y accéder, il faut tourner à droite en venant du ring et emprunter une longue allée privée. L'accès en est défendu par une barrière à ouverture électrique, commandée depuis un poste de garde vitré, sur la droite. De jour comme de nuit y officient deux gardiens en uniforme.
Le tout, terrain compris, ne doit pas être loin de couvrir cents hectares.
Sur le toit plat de cette petite tour rectangulaire, deux immenses enseignes lumineuses disposées en « V », la pointe dirigée vers la route principale, renseignent à qui veut le savoir: « de Jarvaux Industries ».
La première chose que j'ai y fait changer, avant même de prendre mes fonctions de PDG officiellement, c'est justement ces enseignes!
Non pas que la mégalomanie d'Hubert m'aie subitement atteint, mais bien pour faire plaisir à Cora qui, décidément, éprouve une véritable aversion pour son patronyme!
Désormais, en lieu et place, on peut y lire: « ADP Industries », en lettres rouges sur fond blanc.
Monsieur Léon Franck, le vice-président, un homme âgé d'une bonne cinquantaine d'années, au visage carré et dont la lèvre supérieure s'orne d'une moustache poivre et sel bien taillée -ce qui, avec ses cheveux portés en courte brosse et ses costumes coupés sur mesure, le fait ressembler à un Britannique bon teint alors qu'il est né à Bruxelles et y a toujours vécu- a failli en tomber à la renverse quand, de la fenêtre de son bureau, au quatrième, il a assisté à leur remplacement, sans même en avoir été averti.
Si un fax, en provenance d'un bureau d'avocats -« Les Bruxellois réunis », pour ne pas les citer- et contre-signé manuellement par un certain Pierre Delcampe n'était arrivé pile au même moment, il serait peut-être en maison de repos actuellement, tant le choc fut rude pour ses nerfs!
Ce fax l'informait d'un changement immédiat du nom et de la présidence de l'entreprise, tout en précisant explicitement que cela n'affecterait en rien ni le personnel occupé, ni la gestion actuelle.
Il en a été tellement stupéfait qu'il en est resté assis un gros cinq minutes dans son fauteuil, derrière son imposant bureau d'acajou ciré, ne trouvant qu'à balbutier des : « Ben, ça alors! », répétés comme une litanie.
Personne, en effet, n'aurait jamais pu rêver que « de Jarvaux », ce patron tyrannique, capricieux et détesté par tous, allait être remplacé!
-Bon débarras! Mais qui aura-t'on à sa place?, songe-t'il, avec inquiétude
Relisant pour la troisième fois le fax qu'il tient à la main, comme pour mieux se convaincre de sa réalité, il remarque seulement alors le petit aparté ajouté manuellement tout au bout de la missive.
-Très prochainement, je vous rendrai visite, afin de faire votre connaissance...
Signé manuellement d'un: P. Delcampe.

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A suivre