Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 50.
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Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 50.
Episode 50
Je le note soigneusement sur un bout de papier trouvé dans le fond d'une de mes poches et décide que j'ai assez baladé pour aujourd'hui, bien qu'il ne soit que midi, à peine.
Je rentre à El Arenal: Mes « femmes » me manquent!
J'y parviens en un peu moins d'une heure.
Finalement, cette maison n'est pas loin de l'hôtel, via la grand route.
J'y serai déjà depuis un bon quart d'heure, au moins... si je ne m'étais pas -encore- « emmêler les pinceaux » dans les sens uniques du patelin!
Quand je pénètre dans le hall du Condor, il y règne l'effervescence des jours d'affluence: Un autocar vient d'y débarquer un groupe de retraités et tous font la file au comptoir, afin d'obtenir la clé de leurs chambres.
Les filles ont mis au point une stratégie de travail qui s'avère payante: Magali distribue les formulaires d'inscription, Maria-Luisa prête assistance aux personnes qui ne parviennent pas à les remplir correctement et Caroline, en bout de chaine, les ramasse, avant de remettre la clé de la chambre aux personnes concernées.
Je leur fais un petit signe de la main, auquel elles répondent par un grand sourire joyeux, en entrant de le bureau de Cora.
Celle-ci m'accueille un doigt posé en travers des lèvres tandis que sa mimique me fait clairement comprendre: « Je suis au téléphone! Ne pas déranger! »
Décidément, je n'ai pas de chance! Elles sont toutes occupées...
N'ayant rien d'autre de mieux à faire, je me dirige vers le bar de Pedro.
Un petit « cortado » (Café noir, sans lait ni sucre, très fort) me plairait assez.
Pas de chance ici non plus; le bar est pris d'assaut!
Pedro et Dominique n'ont pas assez de leurs quatre mains combinées pour servir tout le monde.
-Pierre!, fait Dominique, en me voyant arriver. Au secours! Nous n'avons plus la moindre vaisselle propre!
-Por favor, surenchérit Pedro. ¡ Ayúdanos!
(S'il te plait! Aide-nous!)
Que voulez-vous que je fasse? Je ne suis pas chien, non plus!
Voilà comment, si un membre du personnel d' « ADP Industries » était passé par là -par le plus grand des hasards- il aurait pu voir son PDG en bras de chemises, un tablier blanc autour de la taille, les mains plongées dans le bac à vaisselle, récurant allègrement tasses et verres et le tout sous les injections pressantes de Dominique: « Des tasses, des tasses, Pierre! ».
A mon avis, j'aurai eu mon petit succès...
Et une perte immédiate de crédibilité de la part de mon personnel!
Deux heures plus tard, le « coup de feu » passé, je peux enfin commander mon café.
Et puis, tant qu'à faire, puisque me voilà officiellement promu membre du staff « bar », j'ai tout aussi vite fait de me le servir moi-même: Dominique et Pedro ont bien droit à une petite pause, eux aussi!
Apparemment, à la réception, l'affluence est résorbée aussi car je vois arriver mes amours, au grand complet.
-Alors, les filles?, m'enquiers-je, tandis qu'elles s'asseyent à la table où nous nous trouvons déjà Dominique, Pedro et moi.. C'est gai, le travail à la réception?
-Plutôt, oui!, me répondent-elles, en chœur.
-Je dois bien reconnaître qu'elles ne s'en sortent pas mal, fait Cora.
-Je me demande si je ne vais pas les engager définitivement!, continue-t'elle, en essayant de prendre l'air sérieux.
-C'est cela, oui!, fais-je, d'un ton moqueur. D'abord l'école...!
-Elles peuvent jouer aux réceptionnistes tant qu'elles le veulent...quand elles sont en vacances!, termine-je.
-Et toi?, reprend Cora. Qu'as-tu fait de bien?
-Tu veux dire: A part la vaisselle de ton bar? A ce propos, tu me dois deux heures de salaire...
-Ah non!, fait-elle, le plus sérieusement qu'il lui est possible. Je ne t'ai rien demandé... donc: C'est du bénévolat!
-Tu vois? Tu vois?, fait un Pedro, hilare . C'est toujours comme cela ici! Tu travailles, tu travailles... Mais on ne te paie pas!
-Plaignez-vous!, surenchérit Dominique. Moi, je suis venue en vacances ici... Résultat? Cela va faire une semaine que je travaille gratuitement... Sans oser rien dire car on m'a dit que la patronne avait un sale caractère!, fait-elle encore, avec un clin d'oeil complice dans ma direction.
-Ah non!, fait Cora. Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi? 'Manquerai plus que mes filles rouspètent aussi, tiens!
-Justement; puisque tu en parles, maman..., commence Caroline, en riant.
-Démissionner! Je vais démissionner!, fait Cora, d'une voix plaintive, en se posant les mains en coque sur les oreilles, comme si, par ce simple geste, elle pouvait ne plus nous entendre. Il n'est humainement pas possible de travailler avec un tel personnel!
Nous éclatons tous de rire et je reprend:
-Avant de faire la vaisselle du bar, j'ai été tourné du côté de Cala Figueira. Il fait joli par là.
-Oui, c'est vrai!, reconnaît Pedro. Le tourisme de masse n'est pas encore arrivé jusque là.
-Enfin, reprend-je, je n'ai pas été jusqu'à la Cala proprement dite. Je me suis arrêté sur le parking du point de vue et de là, j'ai remarqué une maison, toute seule, accrochée à la falaise. J'ai été la voir de plus près! Quelle merveille...
-Ha oui!, reprend Pedro. Celle qui se trouve au bout d'une voie sans issue et qui a un grand mur de pierre tout autour.
-Tu la connais?, fais-je, surpris.
-Heu, un peu, oui!, dit-il, avec une légère gêne...que je suis le seul à remarquer. Mais elle doit être très abîmée, maintenant?, continue-t'il. Cela fait bien quinze ans qu'elle est abandonnée...
-Oui, oui! C'est bien celle-là! Et c'est vrai qu'elle fort abîmée... mais rien d'irréparable! Comment se fait-il que tu connaisses cette baraque, toi?
-Ah cela! Elle appartenait à mon ancien patron, avant que je ne vienne ici, au Condor.
Je l'ai vu construire: Les murs, Pierre! Ce n'est pas de la gnognotte! Ils sont en béton armé recouverts de pierres du pays. Ils doivent bien faire soixante centimètres d'épaisseur, fait-il, en en indiquant l'épaisseur de ses mains écartées.
Il reste un moment silencieux, comme perdu dans ses souvenirs, puis reprend:
-Monsieur Gilet, son propriétaire, un allemand comme son nom ne l'indique pas, avait gagné pas mal d'argent sur l'île, en y ouvrant plusieurs discothèques... Un jour, il a disparu sans laisser de traces... Nul ne sait ce que lui ou sa famille ont bien pu devenir... Peut-être un accident de bateau... Toujours est-il que, du jour au lendemain, toutes ses discothèques ont été fermées; j'ai perdu mon boulot...et la maison a été laissée à l'abandon!
-Il y a pourtant une affiche « A vendre » sur cette propriété..., fais-je, intrigué.
-Peut-être que l' « Urbanicazion » peut la vendre, maintenant. Je ne sais pas!, fait Pedro. En tout cas, c'est relativement nouveau car je me souviens qu'elle ne pouvait être vendue. On ne trouvait aucune trace d'un éventuel propriétaire ou ayant-droit!
-Tu penses qu'elle pourrait être vendue chère?, lui demande-je encore, pensif.
-Certainement au minimum... le prix du terrain!, me répond-il. Tu l'as dit toi-même: Tout y est fort abîmé...
-Je vais le savoir tout de suite; je veux en avoir le coeur net!, fais-je, en composant sur mon portable le numéro de téléphone trouvé sur le portail.
Après cinq sonneries, une agréable voix féminine m'annonce:
-Agencia inmobiliaria de la Vieja Torre. ¿ Puedo ser útil para usted?
(Agence immobilière de la Vieille Tour. Puis-je vous être utile?)
-Bonjour, Madame, commence-je. Parlez-vous français, s'il-vous-plaît?
A suivre
Je le note soigneusement sur un bout de papier trouvé dans le fond d'une de mes poches et décide que j'ai assez baladé pour aujourd'hui, bien qu'il ne soit que midi, à peine.
Je rentre à El Arenal: Mes « femmes » me manquent!
J'y parviens en un peu moins d'une heure.
Finalement, cette maison n'est pas loin de l'hôtel, via la grand route.
J'y serai déjà depuis un bon quart d'heure, au moins... si je ne m'étais pas -encore- « emmêler les pinceaux » dans les sens uniques du patelin!
Quand je pénètre dans le hall du Condor, il y règne l'effervescence des jours d'affluence: Un autocar vient d'y débarquer un groupe de retraités et tous font la file au comptoir, afin d'obtenir la clé de leurs chambres.
Les filles ont mis au point une stratégie de travail qui s'avère payante: Magali distribue les formulaires d'inscription, Maria-Luisa prête assistance aux personnes qui ne parviennent pas à les remplir correctement et Caroline, en bout de chaine, les ramasse, avant de remettre la clé de la chambre aux personnes concernées.
Je leur fais un petit signe de la main, auquel elles répondent par un grand sourire joyeux, en entrant de le bureau de Cora.
Celle-ci m'accueille un doigt posé en travers des lèvres tandis que sa mimique me fait clairement comprendre: « Je suis au téléphone! Ne pas déranger! »
Décidément, je n'ai pas de chance! Elles sont toutes occupées...
N'ayant rien d'autre de mieux à faire, je me dirige vers le bar de Pedro.
Un petit « cortado » (Café noir, sans lait ni sucre, très fort) me plairait assez.
Pas de chance ici non plus; le bar est pris d'assaut!
Pedro et Dominique n'ont pas assez de leurs quatre mains combinées pour servir tout le monde.
-Pierre!, fait Dominique, en me voyant arriver. Au secours! Nous n'avons plus la moindre vaisselle propre!
-Por favor, surenchérit Pedro. ¡ Ayúdanos!
(S'il te plait! Aide-nous!)
Que voulez-vous que je fasse? Je ne suis pas chien, non plus!
Voilà comment, si un membre du personnel d' « ADP Industries » était passé par là -par le plus grand des hasards- il aurait pu voir son PDG en bras de chemises, un tablier blanc autour de la taille, les mains plongées dans le bac à vaisselle, récurant allègrement tasses et verres et le tout sous les injections pressantes de Dominique: « Des tasses, des tasses, Pierre! ».
A mon avis, j'aurai eu mon petit succès...
Et une perte immédiate de crédibilité de la part de mon personnel!
Deux heures plus tard, le « coup de feu » passé, je peux enfin commander mon café.
Et puis, tant qu'à faire, puisque me voilà officiellement promu membre du staff « bar », j'ai tout aussi vite fait de me le servir moi-même: Dominique et Pedro ont bien droit à une petite pause, eux aussi!
Apparemment, à la réception, l'affluence est résorbée aussi car je vois arriver mes amours, au grand complet.
-Alors, les filles?, m'enquiers-je, tandis qu'elles s'asseyent à la table où nous nous trouvons déjà Dominique, Pedro et moi.. C'est gai, le travail à la réception?
-Plutôt, oui!, me répondent-elles, en chœur.
-Je dois bien reconnaître qu'elles ne s'en sortent pas mal, fait Cora.
-Je me demande si je ne vais pas les engager définitivement!, continue-t'elle, en essayant de prendre l'air sérieux.
-C'est cela, oui!, fais-je, d'un ton moqueur. D'abord l'école...!
-Elles peuvent jouer aux réceptionnistes tant qu'elles le veulent...quand elles sont en vacances!, termine-je.
-Et toi?, reprend Cora. Qu'as-tu fait de bien?
-Tu veux dire: A part la vaisselle de ton bar? A ce propos, tu me dois deux heures de salaire...
-Ah non!, fait-elle, le plus sérieusement qu'il lui est possible. Je ne t'ai rien demandé... donc: C'est du bénévolat!
-Tu vois? Tu vois?, fait un Pedro, hilare . C'est toujours comme cela ici! Tu travailles, tu travailles... Mais on ne te paie pas!
-Plaignez-vous!, surenchérit Dominique. Moi, je suis venue en vacances ici... Résultat? Cela va faire une semaine que je travaille gratuitement... Sans oser rien dire car on m'a dit que la patronne avait un sale caractère!, fait-elle encore, avec un clin d'oeil complice dans ma direction.
-Ah non!, fait Cora. Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi? 'Manquerai plus que mes filles rouspètent aussi, tiens!
-Justement; puisque tu en parles, maman..., commence Caroline, en riant.
-Démissionner! Je vais démissionner!, fait Cora, d'une voix plaintive, en se posant les mains en coque sur les oreilles, comme si, par ce simple geste, elle pouvait ne plus nous entendre. Il n'est humainement pas possible de travailler avec un tel personnel!
Nous éclatons tous de rire et je reprend:
-Avant de faire la vaisselle du bar, j'ai été tourné du côté de Cala Figueira. Il fait joli par là.
-Oui, c'est vrai!, reconnaît Pedro. Le tourisme de masse n'est pas encore arrivé jusque là.
-Enfin, reprend-je, je n'ai pas été jusqu'à la Cala proprement dite. Je me suis arrêté sur le parking du point de vue et de là, j'ai remarqué une maison, toute seule, accrochée à la falaise. J'ai été la voir de plus près! Quelle merveille...
-Ha oui!, reprend Pedro. Celle qui se trouve au bout d'une voie sans issue et qui a un grand mur de pierre tout autour.
-Tu la connais?, fais-je, surpris.
-Heu, un peu, oui!, dit-il, avec une légère gêne...que je suis le seul à remarquer. Mais elle doit être très abîmée, maintenant?, continue-t'il. Cela fait bien quinze ans qu'elle est abandonnée...
-Oui, oui! C'est bien celle-là! Et c'est vrai qu'elle fort abîmée... mais rien d'irréparable! Comment se fait-il que tu connaisses cette baraque, toi?
-Ah cela! Elle appartenait à mon ancien patron, avant que je ne vienne ici, au Condor.
Je l'ai vu construire: Les murs, Pierre! Ce n'est pas de la gnognotte! Ils sont en béton armé recouverts de pierres du pays. Ils doivent bien faire soixante centimètres d'épaisseur, fait-il, en en indiquant l'épaisseur de ses mains écartées.
Il reste un moment silencieux, comme perdu dans ses souvenirs, puis reprend:
-Monsieur Gilet, son propriétaire, un allemand comme son nom ne l'indique pas, avait gagné pas mal d'argent sur l'île, en y ouvrant plusieurs discothèques... Un jour, il a disparu sans laisser de traces... Nul ne sait ce que lui ou sa famille ont bien pu devenir... Peut-être un accident de bateau... Toujours est-il que, du jour au lendemain, toutes ses discothèques ont été fermées; j'ai perdu mon boulot...et la maison a été laissée à l'abandon!
-Il y a pourtant une affiche « A vendre » sur cette propriété..., fais-je, intrigué.
-Peut-être que l' « Urbanicazion » peut la vendre, maintenant. Je ne sais pas!, fait Pedro. En tout cas, c'est relativement nouveau car je me souviens qu'elle ne pouvait être vendue. On ne trouvait aucune trace d'un éventuel propriétaire ou ayant-droit!
-Tu penses qu'elle pourrait être vendue chère?, lui demande-je encore, pensif.
-Certainement au minimum... le prix du terrain!, me répond-il. Tu l'as dit toi-même: Tout y est fort abîmé...
-Je vais le savoir tout de suite; je veux en avoir le coeur net!, fais-je, en composant sur mon portable le numéro de téléphone trouvé sur le portail.
Après cinq sonneries, une agréable voix féminine m'annonce:
-Agencia inmobiliaria de la Vieja Torre. ¿ Puedo ser útil para usted?
(Agence immobilière de la Vieille Tour. Puis-je vous être utile?)
-Bonjour, Madame, commence-je. Parlez-vous français, s'il-vous-plaît?
A suivre
loudé Mallorca- Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
Age : 67
Localisation : Waterloo. Belgique
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