Association de quartier ANIMATO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 81.

Aller en bas

Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 81. Empty Coraline & Pierre: La vengeance de de Jarvaux d'Arbois. Episode 81.

Message  loudé Mallorca Ven 2 Mai - 19:39

Episode 81

Vieux? Il n'est si vieux que cela! Voyons... Il doit avoir dans les 50...55 ans. Pas plus!
Comme je m'en ouvre au toubib, il me répond:
-Attendez de l'avoir vu! Il a pris 30 ans au moins!
-Mais avant d'aller le voir, suivez-moi jusqu'à mon bureau. Je dois vous parler...
-Asseyez-vous!, dit-il, en fermant la porte du bureau derrière nous.
Cora et moi prenons place sur les deux chaises, devant le bureau métallique tandis que Caro et Mag vont s'asseoir sur la table d'examens.
-Voilà..., commence-t'il, sans ambages.
-...Et nous sommes parvenus à lui la ôter hier seulement!, achève-t'il. On arrive à faire des miracles avec les nouvelles techniques, de nos jours. Il y a seulement deux ans d'ici, ce genre d'intervention n'était même pas envisageable...
Malheureusement, son état général se dégrade rapidement: Je crains fort qu'il ne survive pas longtemps...
Les filles, Cora et moi sommes bouche bée... Abasourdis! KO debout!
Dawir vient de nous révéler qu'Hubert avait une tumeur au cerveau grosse comme une petite mandarine!
Et que, manifestement, il l'avait depuis un bon bout de temps!
-'Comprenez, reprend le praticien, elle se trouvait assez bas dans le cerveau, juste entre les deux hémisphères! Très précisément dans la zone -Il cite un nom savant encore plus difficile à écrire qu'à prononcer- qui permet à un être humain de contrôler son caractère ou... de différencier le bien du mal! Indétectable avec les moyens dont nous disposions, jusqu'il seulement trois ans d'ici!
-Que... Que voulez-vous dire, exactement?, fait Cora, en pâlissant.
-Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est que vous allez retrouver un homme que vous ne connaissez pas... Plus exactement, un homme que vous ne connaissez plus!
Il retire ses lunettes en nous fixant de son regard doux de myope, les essuies et les rechausses, avant de continuer:
-Gardez-vous des souvenirs heureux de votre prime enfance, Mademoiselle de Jarvaux?
-Dejare!, répond-elle, agressivement.
-Et bientôt Delcampe, j' espère!, continue-t'elle, plus calme, en ébauchant un sourire.
-Des souvenirs heureux? Non! Il a toujours été froid, distant... Toujours à rabaisser les gens... Incapable d'aimer!, répond-elle, avec amertume.
-Mademoiselle Dejare... Sans indiscrétion: Quel âge avez-vous?, continue Dawir.
-Bientôt trente ans. Pourquoi?
-Et vous êtes bien certaine, en y réfléchissant profondément, du fin fond de votre mémoire, de n'avoir aucun souvenir heureux d'avec votre père quand vous aviez.... Disons quatre ans?
Cora se sent déstabilisée devant l'insistance du doc...
-Un seul!, finit-elle par dire. Un matin, il m'a offert un ours en peluche! Je croyais l'avoir oublié mais je revois un visage -son visage- doux, reflétant la bonté, quand il m' a tendu cet ours!
-Tu sais, Pierre... L'ours de ta photo..., achève-t'elle, en se tournant vers moi puis écrasant d'un pouce rageur la larme qui perle au coin de sa paupière.
-C'est bien ce que je pensais!, reprend le docteur Dawir, rêveur, suçotant une branche de ses lunettes qu'il a, à nouveau, retirées de son nez.
-Et... Vous pensiez quoi, au juste?, intervins-je.
-A ceci!, dit-il. Il a dû commencer à souffrir de troubles comportementaux à cette époque... La tumeur devait commencer à se former. Il a, plus que certainement, souffert le martyr durant ces trente dernières années... Il devait avoir des migraines atroces! Peut-être même des pertes de conscience tout en étant, en apparence, parfaitement éveillé!
-Vous tentez de nous faire croire qu'il...
-Qu'il n'est pas responsable de son comportement de ces trois dernières décennies... Exactement!
Ben v'là autre chose!, pense-je, en regardant alternativement mes trois « femmes ». Hubert serait un brave type malade? Impossible! Même avec beaucoup d'imagination... Je n'y crois pas! Et aucune des filles non plus, si j'en juge par l'expression de leurs regards.
-Je ne tente pas de vous le faire croire: Je vous l'affirme!, m'assène à ce moment le disciple de Socrate, comme s'il avait pu lire dans mes pensées.
-Enfin: Tout cela pour vous prévenir que vous allez avoir un choc quand vous le verrez!, termine-t'il en se levant, nous signifiant par là la fin de notre entretien. Je vous laisse: J'ai des patients à voir!
Nous nous retrouvons tous les quatre dans le couloir, hésitants sur la conduite à tenir quand nous parvenons devant la porte close de la chambre.
-Bon! Finissons-en une bonne fois pour toute!, dis-je déterminé, en frappant deux coups légers sur le panneau de bois blanc.
-Entrez!, répond une voix faible.
Je respire un grand coup et entre le premier, les filles juste derrière moi.
-Pierre!, fait-il, avec un faible sourire. Comme je suis content de te voir!
Les bras m'en tombent!
Hubert de Jarvaux d'Arbois... Content de me voir?
J'en suis si surpris que je dois m'appuyer contre le mur un moment, histoire de laisser à mon cerveau le temps de digérer la nouvelle! Content de me voir... Ben cela!
Je le fixe, muet.
Il semble tout petit dans ce lit. Minuscule même! Sans doute est-ce l'énorme pansement, qui lui ceint à la tête à la manière d'un turban, qui me donne cette impression.
De son bras gauche sort un tuyau de plastique transparent relié à une perfusion et ses deux mains sont bandées...
-Coraline! Ma fille chérie! Caroline, Magali! Vous êtes venues... Si vous saviez le plaisir que j'ai à vous voir...
Pour le coup, nous en tombons assis où nous trouvons de la place: Magali et moi sur le lit voisin -fort heureusement inoccupé-; Caroline et Coraline sur les deux seules chaises de la chambre!
Je me ressaisis le premier:
-Tu te rappelles de moi?, fais-je, surpris.
-Je me souviens de tout...ou presque!, nous fait-il dans un souffle. Et je n'en suis pas fier, croyez-moi!
Ma parole! Dawir avait raison! Ce n'est plus le même homme!
Il respire avec difficultés, me semble-t'il, mais reprend:
-Coraline! Ma fille chérie! Approche!
-Suffit, de Jarvaux!, lance-t'elle, cinglante, en bondissant sur ses pieds. Vous avez peut-être réussi à tromper vos médecins... Mais moi, vous ne m'aurez pas! Il n'y a pas « fille chérie », ici! Il n' y a que moi! Moi, Coraline, sans votre nom de famille que je tente d'oublier tant il m'exècre! Et je ne suis venue que pour vous voir mourir! Mourir!, termine-t'elle, sur un ton sur-aigu.
Hubert ne répond rien... Son regard va de l'une à l'autre des trois filles et de grosses larmes se mettent à couler de ses paupières mi-closes.
-Je l'ai plus que mérité!, murmure-t'il. Pourtant, je t'aimais ma fille... Je t'aime toujours... Que tu le veules ou non! Et maintenant que cette saloperie a été retirée de ma tête; pour moi, tu seras toujours la petite fille de quatre ans que j'ai gardé dans ma mémoire...
Il respire deux ou trois fois et continue:
-Tu sais? La petite fille qui battait des mains quand je lui ai offert son ours blanc...
-Tu... Tu te souviens de cela?, fait Cora, pâle comme la mort, soudainement.
-De tout, je te dis! Je me souviens de tout! Du bon comme du mauvais! Si tu savais ce que je donnerai pour effacer cette partie de ma vie...
A ce moment, le docteur Dawir entre dans la chambre.
-Je vais vous demander de sortir, maintenant, dit-il. Monsieur de Jarvaux doit se reposer.


A suivre

loudé Mallorca

Messages : 103
Date d'inscription : 16/12/2013
Age : 66
Localisation : Waterloo. Belgique

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum