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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 22 & 23.

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Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 22 & 23. Empty Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours. Episode 22 & 23.

Message  loudé Mallorca Mar 14 Jan - 19:26

Bonsoir à toutes et tous.
Pas eu le temps de publier l'épisode d'hier...
Je vous prie de bien vouloir m'en excuser.
Vous retrouverez donc aujourd'hui nos héros dans deux épisodes de "Coraline & Pierre: L'amour triomphe toujours."
Bonne soirée et bonne lecture.

Résumé:
Très jeunes, Coraline et Pierre tombent éperdument amoureux, au grand dam de Hubert de Jarvaux d'Arbois, le père de la jeune fille, qui a pour sa fille bien d'autres projets, plus lucratifs.
Quand Coraline se retrouve enceinte des oeuvres de Pierre, Hubert voit rouge et les séparent de bien cruelle manière.
Mais ses manigances ne s'arrêtent pas là: Avec la complicité d'une ex-infirmière, il va réussir à mettre la main sur le bébé de sa fille, lui faisant croire à la mort de ce dernier.
Mais l'amour triomphe toujours et contre toute attente, Pierre retrouve sa Coraline adorée...
Dès lors, le chasseur devient gibier et Hubert va l'apprendre à ses dépends...

Episode 22

Le portail s'ouvre avec un bourdonnement sourd. Nous avançons dans un vaste parc, bien entretenu. Au fond de l'allée où nous sommes, j'aperçois une splendide demeure blanche, à colonnes, dans le plus pur style espagnol.

Chapitre 10

-Bienvenue à Villa Luna, me dit Cora en se tournant vers moi. Ma prison!, ajoute-t' elle, sérieuse tout-à-coup.
Une dame, âgée d'une petite cinquantaine d'années, me semble-t'il, semble nous attendre, debout sous le porche de la maison.
Un « tout léger détail » me frappe immédiatement: Elle est intégralement nue...
J'ai un regard surpris vers Coraline...
Celle-ci a un geste évasif de la main, semblant vouloir dire: Ce n'est rien!
-Vous arrivez un peu tôt!, nous dit-elle d'une voix chaude et agréable, en me tendant la main après avoir embrassé affectueusement Coraline sur les deux joues.
-Entrez, entrez! Mettez-vous à l'aise, dit-elle encore, dans un sourire de bienvenue.
-Pierre, voici Maria! La directrice de cet endroit, me présente Cora.
-Maria... Pierre! Mon seul et unique amour!, continue-t' elle, les yeux brillants.
-Coraline vous a bien expliqué où vous vous trouviez, n'est-ce-pas?, me demande Maria.
-Heu... Je, Oui!
-Par conséquent, vous savez ce que signifie « se mettre à l'aise », ici...
-Oui, mais, heu, je.... Je croyais que seules les filles étaient admises ici et qu'elles seulement devaient...heu, bafouille-je, en rougissant comme le homard convié à un bon bain bien chaud, intimidé malgré moi.
-C'est tout-à-fait vrai, jeune homme! Vous n'avez normalement rien à faire ici... Mais ce que Coraline a vécu et surmonté mérite que je fasse quelques entorses aux sacro-saintes règles.
-Et puis, franchement, continue-t'elle en riant, vu leur état, mes pensionnaires ont déjà eu l'occasion de contempler de près « le grand méchant loup », me semble-t'il!
-Je vous demande seulement de ne jamais parler de ce que vous verrez ici, achève-t'elle, d'un ton sentencieux. Cet endroit est et doit rester discret, voire secret même. Il en va de sa crédibilité! En dehors de cela, j'estime que cela cela ne peut pas nuire à « mes » filles de rencontrer quelqu'un venant de l'extérieur, de temps-à-autre...
Coraline, en vieille habituée des lieux, est déjà en tenue locale.
Une fraction de seconde d' hésitation plus tard, je me plie, moi aussi, à la coutume.
-Viens! Je vais te faire visiter!, dit Cora, aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau, en m'entraînant par la main.
-Mais, heu... Les... Et les pensionnaires?, fais-je, vaguement inquiet malgré tout, au sujet de ma « tenue ».
-Elles sont prévenues d'une visite spéciale aujourd'hui, dit Maria. Elles ne sont pas obligées de sortir de leurs chambres, si elles ne souhaitent pas être vues. Bonne promenade, mes enfants!
-Heu... Cora? Pourquoi Maria a-t'elle dit que nous arrivions un peu tôt?, demande-je, en sortant de la grande maison.
-No sé! Elle m'a téléphoné à l'hôtel ce matin, pour nous inviter. Elle voulait faire ta connaissance... C'est tout ce qu'elle m'a dit!
Nous flânons enlacés, dans le vaste parc, sous un ciel bleu intense.
Le chant lancinant des grillons nous accompagne où que nous nous trouvions.
Ça et là, quelques jeunes filles, dans la tenue requise à « Villa », lézardent au soleil sans gêne ni retenue.
A notre passage, elles nous saluent joyeusement de la main...
Cora a une anecdote pour chaque endroit...
-Jamais je n'aurais imaginé, même dans mes rêves les plus fous, que je me retrouverais un jour ici avec toi!, me dit-elle, en se serrant contre moi comme si elle voulait que nos deux corps n'en fassent plus qu'un.
-Tu ne peux pas savoir ce que ces lieux paradisiaques, dit-elle, en désignant de la main l'espace autour de nous, ont pu être, quelquefois, l'enfer pour moi!
-Du moins, à mon arrivée!, achève-t' elle, songeuse. Tu me manquais tant...
Pour avoir ressenti son manque intensément, je l'imagine sans peine...
Une encore presque petite fille sans défense, seule, nue, abandonnée, privée de tout contact avec sa famille et enceinte de surcroît!
Comment des gens se disant des « parents » peuvent imposer à cela à leur enfant?, songe-je, tout en marchant.
Si j'avais eut la chance de connaître ma fille... Je crois que je lui aurais donné la lune, si elle me l'avait demandé!, songe-je, avec mélancolie.
-C'est fini tout cela, mon ange!, murmure-je en la serrant encore plus fort contre moi. Je suis là, maintenant... Et je ne suis pas prêt de te lâcher: Crois-moi!
Elle se tourne vers moi et demande, d'une toute petite voix:
-C'est vrai, ce mensonge?
Je lui clos la bouche d'un baiser.
-Malheur à qui osera en douter!, dis-je simplement, mais d'un ton ne tolérant aucune réplique.
Nos pas nous ramènent vers le bâtiment principal:
-Attend-moi deux minutes ici, dit-elle. Je vais voir si nous ne dérangeons personne en visitant mon ancienne chambre...
Elle s'éloigne vivement en direction d'une grande terrasse dallée, contiguë à la maison. Elle frappe à une porte-fenêtre, au milieu de trois autres, discute un court moment avec une silhouette et me fait signe de la main: Je peux la rejoindre.
-C'est ici que j'habitais... Rien n'a changé!, fait-elle, soudain rêveuse.
-Je te présente Olivia!, dit-elle encore, en me désignant une ravissante jeune fille d'une quinzaine d'années au plus qui, manifestement, est enceinte de plus de six mois. Elle seulement vêtue d'un soutien-gorge!
-Olivia... Pierre.
-Enchantée!, me répond-elle, comme si nous étions dans une réunion mondaine.
J' imagine, souriant malgré moi, la tête d'un éventuel témoin de la scène: Nous sommes là, à poil, à discuter comme si nous étions dans le « dernier salon-où-on-cause »...
Je fais part des mes cogitations à Coraline et à sa nouvelle amie... Nous éclatons de rire ensembles.
-C'est vrai que c'est une situation peu banale!, conviennent-elles.
Nous discutons encore un petit moment avec la gentille Olivia puis reprenons notre visite.
Cora m’entraîne vers un bloc carré, en briques rouges, situé à quelques dizaines de mètres.
De loin, on dirait les blocs sanitaires d'un camping.
-Là, me dit-elle, en le désignant du doigt, c'est la maternité...
-C'est là que... Sa voix se brise sur un sanglot.
Je la serre contre moi, sans dire un mot.
Nous restons devant ce blog un bon moment, immobiles et enlacés.
Ni l'un ni l'autre ne trouvons la force d'y entrer... A quoi bon?
Cora se reprend et m’entraîne vers le corps principal de l'énorme maison....
Maria semble nous attendre dans le vaste hall.
-Venez, mes enfants!, annonce-t'elle. Ma surprise est prête... Suivez-moi!
J'interroge Cora du regard qui me répond par une mimique d'ignorance...
Nous pénétrons dans une vaste salle de séjour aux murs de pierres grises.
Elle pourrait facilement accueillir une cinquantaine de personnes... A l'aise!
Les meubles en ont été poussés et empilés sur le mur de gauche, libérant ainsi l'espace central.
Ils sont recouverts d'un drap blanc pour les dissimuler aux regards
Au fond, sur une petite estrade sur-élevée, est posée une grande table, ornée d'une nappe blanche immaculée.
On dirait un autel!, songe Coraline, intriguée. Qu'est-ce que Maria peut bien nous réserver?
Tant sur cette « autel » que dans la pièce sont disposés d'énormes et odorants bouquets de fleurs... Blanches, elles aussi!
Un espace -assez grand- a été laissé libre entre la table et une vingtaine de chaises, disposées en demi-cercle.
Au centre de cet espace sont placées deux autres chaises, un peu plus hautes que les autres...
-Installez-vous sur les deux plus hautes, devant!, nous souffle Maria, avec un air de conspirateur..
A peine y avons-nous posé les fesses que jaillit de deux haut-parleurs, dissimulés je ne sais où, une musique que je reconnais immédiatement comme la marche nuptiale de Mendhelson.
Nous nous fixons, Cora et moi, stupéfiés!
Au même moment, par une haute porte dans notre dos, entre tout le personnel de Villa Luna: Sophie, la gynécologue, les infirmières, les monitrices...
Elles sont suivies par les pensionnaires sagement alignées...
Toutes marchent du même pas lent et égal...
Tandis que le personnel prend place sur l'estrade derrière la table, les jeunes filles vont s'installer sur les chaises, derrière nous....
C'est sur-réaliste...
Imaginez: Partout où mon regard porte..., ce ne sont que des filles vêtues de leur seul bronzage!
Maria prend place derrière sur l'estrade, derrière la table.
Dans son dos, le personnel s'est déployé en arc de cercle...
Sophie, un boîtier de télécommande à la main, arrête la musique...
-Coraline, ma chérie, commence solennellement Maria. C'est ici, à Villa Luna, que ton histoire d'amour avec Pierre a été brutalement stoppée... J'ai pensé qu'il était normal qu'ici même, elle recommence...
L'ange curieux qui nous surveillait sur la plage repasse, intrigué.
-Comme tu dois t'en douter, je voulais faire quelque chose de tout-à-fait spécial à cette occasion, reprend-elle. Quelque chose que vous ne pourrez jamais oublier! Ni toi... Ni Pierre!
L'ange, posé sur une solive du toit, attend la suite, les sourcils en accent circonflexe...
Nous aussi, d'ailleurs...
-Pierre, Coraline... Veuillez vous lever, je vous prie...
Nous nous exécutons, dans un ensemble parfait.
-Coraline... reprend Maria, d'une voix assez forte, pour toute l'assemblée l'entende.
-Acceptes-tu de prendre pour époux Pierre Delcampe, ici présent?
Stupéfaite, Coraline éclate en sanglots.
Elle parvient néanmoins, au bout de quelques secondes, à articuler, d'une voix claire:
-Oui!
-Et toi Pierre Delcampe... Acceptes-tu de prendre pour épouse Coraline de Jarvaux d'Arbois, ici présente pour épouse?
Je dois avaler plusieurs fois ma salive car j'ai, moi aussi, une grosse boule qui remonte à toute vitesse vers ma gorge.
-Oui, oui et oui!, articule-je clairement.
-Je ne suis pas encore sourde malgré mon âge, jeune homme!, dit Maria, en riant. Un seul « oui » m'aurait suffit!
Puis, se tournant vers la droite.
-Joëlle?
Celle-ci s'approche de nous, porteuse d'un petit coussin de satin blanc.
Dessus sont posés deux anneaux d'or...
-Vous pouvez vous échanger les anneaux!, continue Maria. J'espère seulement qu'ils seront bien à vos tailles..
Coraline s'empare du plus grand et me le passe à l'annulaire gauche: Il me va parfaitement!

A suivre

Episode 23

Je prend le second et le passe au doigt de ma Cora tant aimée...
On jurerait qu'il a été fait sur mesure pour elle...
-Pierre et Coraline, bien que n'ayant aucun pouvoir juridique légal, je vous déclare unis, devant témoins, par les liens du mariage! Pierre, tu peux embrasser ta femme!, achève-t' elle, tandis que de derrière nous crépitent de nombreux flashs de photographes amateurs.
Elle n'a pas besoin de me le répéter deux fois: Je m'exécute immédiatement sous les « Vive la mariée » lancés par cette étonnante assistance. Re-crépitements de flashs!
-Dorénavant, quoiqu'il arrive, ici à Villa Luna, vous ne serez plus reconnus que sous le nom de Monsieur et Madame Delcampe!, poursuit Maria.
Bien sûr, nous savons pertinemment que ce mariage n'a aucune valeur, Coraline et moi...
Il n'empêche... Nous sommes émus comme si c'était le vrai...
Tandis que l'assemblée continue à lancer de vibrants « vive la mariée », nous nous rapprochons de Maria.
-Merci! Du fond du cœur, merci!, lui dis-je, avant de l'embrasser sur les deux joues.
Coraline, trop émue pour parler, serre Maria contre elle, sans rien dire.
Si on nous avait dit, il y a quelques années, qu' un jour nous nous marierions, même si pas tout-à-fait légalement, nus comme des vers de terre, à Palma de Mallorca et sous les acclamations d'une assistance aussi nue que nous par-dessus le marché...Je ne pense pas que nous l'aurions cru! J'en suis même certain!
Cette folle cérémonie se prolonge par un gargantuesque repas, typiquement espagnol, concocté spécialement en notre honneur par l'équipe de cuisine et servi sur une des terrasses extérieures, dans une ambiance qui est tout...sauf morose!
-Mais... Maria?, interroge pendant le repas une Coraline curieuse. Comment as-tu fait, pour la taille des anneaux?
-Secret!, répond celle-ci, avec un sourire énigmatique.
-Oh non! Allez... Je veux savoir!, insiste Cora, d'une voix suppliante.
-J'ai mon informateur!, continue Maria, mystérieuse. Je sais tout de toi, sais-tu! Depuis le premier jour où tu as commencé au Condor jusqu'à aujourd'hui!
Sidérée, Coraline la regarde avec des yeux ronds.
-Un... Un espion? Chez moi? Mais qui?
-Pas un espion, voyons!, reprend Maria. Un ami... Quelqu'un qui t'aide, discrètement... Je t'ai dit que je ne te laisserai jamais tomber...
-Mais qui?
-Réfléchis!, fait Maria. Qui a toujours été là pour toi? Qui t'as toujours soutenue dans tes moments de doute ou de découragement?
-Heu... Tout le monde, à l'hôtel, il me semble, fait Cora, perplexe.
-Tout le monde? Peut-être, oui! Mais il y en a un qui... Je vais te donner un indice... Très récemment, tu l'as transformé en réceptionniste, par jeu... Un jeu dangereux, d' ailleurs... Le client était furieux, à ce qu'il m'a dit..., achève Maria, avec un grand sourire.
-Je ne vo... Pedro!, fait Coraline. C'est bien lui, n'est-ce-pas?
Maria ne répond rien, se contentant de reprendre son petit sourire énigmatique...
Ce brave Pedro!, pense Coraline. C'est vrai qu'il a toujours été très proche... Même quand sa femme l'a quitté, il ne m'a jamais laissé tomber... Et pourtant, je pouvais lire sur son visage combien il en était malheureux...
Il est un peu plus de vingt-trois heures quand nous prenons congé de nos hôtes.
Avant de nous laisser partir, Maria m'a fait promettre de revenir souvent les voir...
-Tout comme ta femme, tu es ici chez toi, désormais!, m’a-telle assuré, les yeux brillants.
Cette preuve de confiance m'a touché: Je suis le seul homme à avoir le droit non seulement d'entrer à Villa Luna, mais aussi à pouvoir m'y balader à ma guise...
J'ai pris le volant de la GTI -A part de Cora, je ne suis pas tout-à-fait fou- et nous ne mettons qu'un tout petit trois heures trente pour regagner El Arenal...
Il faut dire aussi que nous nous sommes arrêtés à chaque point de vue...
Non, je vous décrirai pas ce que nous y avons fait, (Pour cela, je compte sur votre imagination, s'il vous en reste...) mais je peux vous assurer d'une chose: Il y en a des points de vue sur cette route!

****
A dater de notre « mariage », les jours ont filés à une vitesse folle...
Main dans la main, nous admirons ensembles, une dernière fois un fabuleux coucher de soleil, depuis la plage. Je sais bien qu'il y en aura d'autres.... Mais quand?
Demain déjà, je dois regagner la Belgique.
Étrangement, Coraline n'a pas l'air de beaucoup s'en émouvoir...
Crânement, je fais celui qui ne remarque rien, et pourtant j'appréhende le moment de notre séparation.
-Ne refais pas ton sac de voyages!, m'a-t' elle dit. Le peu de bagages que tu as emmené peut parfaitement rester ici, jusqu'à ta prochaine visite. J'ai assez de place dans ma garde-robe!
Nous passons notre dernière nuit ensembles...
A quatre du matin, quand le réveil sonne, elle m'annonce d'un ton léger:
-Je vais te conduire à l'aéroport moi-même: Inutile d'appeler un taxi!
-Toi? Me conduire? Jamais plus!, m'écrie-je. Je préfère encore y aller à pied!
-Sot!, me répond-elle en riant.
-Je te prêterai ma voiture, alors, continue-t'elle. Tu n'auras qu'à la laisser sur le parking de l'aéroport... Hé puis non, tiens! Je vais t'accompagner! Des fois que tu te perdes dans l'aéroport...
-Si cela te dérange..., fais-je, triste tout-à-coup.
Elle se f... pas mal que je m'en aille, apparemment!
Le vol de Bruxelles étant programmé pour un décollage à huit heures, nous arrivons à l'aéroport vers les cinq heures quarante cinq.
Deux bonnes heures à l'avance, comme précisé sur mon billet, bien que je n'ai plus aucun bagage à enregistrer.
-Je parque la voiture et je reviens!, fait une Coraline joyeuse, en me prenant les clefs des mains.
Je reste seul, mélancolique devant la façade vitrée de l'aérogare. Je n'ai aucune envie de m'en aller...
Coraline me manque déjà... Je ne comprends pas comment elle peut être d'humeur si badine!
Elle revient du parking... Je la regarde arriver, de sa démarche souple et légère, un peu dansante...
Comme elle est belle...
Elle est vêtue d'un petit tailleur beige crème, ce matin. Très strict! Comme il sied à une directrice...
-Hé bien, allons-y!, fait-elle joyeusement, en me prenant la main.
Elle a l'air presque contente de me voir partir...
Alors que moi, si je ne retenais pas, je crois bien que les larmes me couleraient toutes seules des yeux.
Nous parvenons aux comptoirs d'embarquement.
-Donne-moi ton billet!, m'intime-t' elle, avec assurance.
C'est vrai que c'est une « pro » du tourisme, me dis-je, devant son air sûr d'elle.
Elle plonge sa main droite dans son sac-à-main. Quand elle la ressort j'y vois un second billet!
-Qu'est-ce que...?, commence-je.
-Quoi? Oh, cela? Un billet d'avion, comme tu vois! Je ne te l'ai pas dit?, me demande-t' elle, avec toute l'innocence du monde pétillante dans ses magnifiques yeux verts.
-Tu ne m'as pas dit quoi?
-J'ai dû oublier! Je me suis arrangée pour prendre trois mois de congés. Je pars avec toi!, fait-elle encore, ingénue.
Je n'ose encore croire à ce que j'entends...
-Tu? Tu? Mais... Trois mois? Tu as trois mois de congé?, je bafouille.
-Oui, enfin presque! Je dois revenir ici de temps en temps, bien sûr! Mais dans l'ensemble, oui! J'ai bien trois mois de congé!
-Mais, comment?
-A ton avis, qui est la directrice,? Qui décide de son emploi du temps? Quant à mon patron, il m'a immédiatement donné le feu vert: Je n'ai jamais pris de congés jusqu'à maintenant!
-De toutes façons, continue-t'elle, à mi-voix, c'était cela ou ma démission pure et simple...
-Alors, termine-t'elle, du moment que je supervise de loin, ils sont d'accords!
-Tu m'as encore eu! Je croyais que... Je ne peux pas en dire plus: Ses lèvres se sont écrasées sur les miennes!...
Ce qui, vous en conviendrez comme moi, rend toute conversation aléatoire, non?
Je profite du moment où elle va « chercher un peu lecture », m'a-t' elle dit, pour donner un coup de téléphone.
Pourvu qu'ils soient déjà réveillés!, songe-je, constatant qu'il n'est que sept heures du matin.
-Allô, papa? Tu peux me rendre un service?
-Et tu laisses les clés à la réception du Sheralton du Brussel Airport. Oui, au niveau des départs!, achève-je, la voyant revenir. Cela ira, tu crois? Oui, à dix heures, c'est cela! Merci. Demande à Jean-Marc de te suivre: Il te ramènera à Pont par après...
Moi aussi, je sais faire des surprises, ma chérie...
A sept heures vingt-cinq, nous embarquons dans l'avion. A huit, nous décollons et à neuf cinquante, nous nous posons sur le tarmac de Zaventem-Aéroport, autrement nommé Brussels-Airport, après un vol sans histoire.
Sans bagages, nous ne mettons que vingt minutes pour sortir du bâtiment.
-A mon tour de te faire une surprise, ma chérie! Suis-moi!
Nous montons au niveau des « départs », traversons l'esplanade et entrons dans le hall de l'hôtel Sheralton, en face des bâtiments aéroportuaires.
Coraline, intéressée, l'observe en professionnelle.
Quelques mots au concierge, et nous en ressortons, main dans la main, par la porte menant au parking.
Elle est bien là, juste devant nous, comme j'en ai convenu avec mon père...
Il l'a ramenée de bon matin depuis Pont-du-Roy.
-Pierre, dit Coraline, interdite. Regarde!... On dirait... On dirait ta voiture!
-Ma voiture? Tu veux dire... Notre voiture, non?
-Tu vois, mon cœur, dis-je. La boucle est bouclée... Tu as disparu un soir de décembre 1995, en sortant de cette voiture et je te ramène avec elle chez toi -chez nous- un matin de juin 2009!
La période noire est finie, définitivement enterrée... Nous avons toute la vie devant nous pour l'oublier...
Nous nous installons à bord et démarrons. Direction: Braine-l'Alleud!
Comme autrefois, quand nous nous rendions « chez nous », dans la cabane de Sart-au-leu, Coraline a posé la main sur ma cuisse...
Cette fois-ci, nous rentrons vraiment chez nous: Il n'y aura pas d'arrêt chez les de Jarvaux d'Arbois!

****
A suivre.

loudé Mallorca

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